Zoé et Félix, deux jeunes restaurateurs engagés !
Entre le restaurant Matahari à Ars-en-Ré et leur caravane transformée en Food-truck avec laquelle ils régalent leurs clients à l’occasion de mariages, dans des campings ou des festivals, les deux amoureux n’ont pas le temps de s’ennuyer
Zoé et Félix, tous deux originaires de La Rochelle, font leurs études au lycée Dautet où ils se rencontrent pour la première fois. Prenant chacun des routes différentes pour leurs études supérieures, et alors qu’ils ne se destinaient pas au métier de la restauration, ils se retrouvent quelques années plus tard pour mêler leurs valeurs à leurs projets.
Des expériences enrichissantes
Après le bac, Félix choisit de partir à Tahiti pour y faire des études en biologie marine. Il y reste deux ans et part ensuite trois ans en Australie pour vivre l’aventure océanienne en travaillant et en voyageant. De son côté, Zoé fait sa licence en langues étrangères appliquées pour étudier l’Indonésien à la faculté de La Rochelle. Elle poursuit une partie de son cursus scolaire à Bali où elle donne des cours d’anglais et de théâtre à des enfants… Ces expériences permettent aux deux aventuriers, chacun de leur côté, de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux plats et d’autres façons de cuisiner. Zoé, issue d’une famille de cuisiniers et de boulangers, a toujours eu la fibre culinaire. Elle nous raconte : “J’ai profité de mon temps libre pour flâner dans les marchés indonésiens, pour faire mes courses et parfaire ma culture culinaire asiatique en échangeant avec les locaux qui m’ont expliqué leurs savoirs-faire ”. De même pour Félix qui découvre de son côté la culture polynésienne et ses saveurs exotiques.
Les débuts de leur aventure culinaire
A leur retour ils se retrouvent en France où une idylle naît entre les deux anciens camarades de lycée. Le jeune couple baroudeur, qui a déjà envie de repartir sur les routes, se retrouve à travailler sur la partie restauration de la guinguette La Belle du Gabut pour financer son voyage. Zoé à la cuisine, Félix à la logistique. Ils feront ça une saison avant de repartir à l’aventure en Inde et en Indonésie où ils font des volontariats dans le domaine éco-social. A leur retour, en 2018, ils devaient refaire une saison à la guinguette en proposant leur propre concept autour de la nourriture bio, locale et végétarienne. Ce projet tombe à l’eau mais l’idée et l’envie de le faire sont tellement fortes qu’ils décident d’acheter leur propre food-truck pour réaliser leur rêve.
Un mois plus tard, Zoé et Félix achètent une caravane aménagée en cuisine et la baptisent Matahari Caravan qui signifie “oeil du jour” ou “soleil” en Indonésien, ils peuvent enfin débuter leur nouvelle aventure culinaire. C’est à La Java des Baleines, à Saint-Clément, qu’ils font leur premiers pas en tant que restaurateur, la guinguette ayant besoin d’un food truck pour la saison. Cette opportunité leur permet d’avoir un emplacement et de se faire connaître en cette première année d’activité. Après avoir passé l’hiver à prospecter, ils passeront leur deuxième saison, en 2019, à écumer les festivals de l’ouest de la France et à régaler les festivaliers. Au fil de ses rencontres, le couple se rend compte de la force des messages qu’il peut transmettre au travers de sa cuisine : “Nous pensons que la restauration est un pilier de la transition écologique dans le domaine alimentaire et agricole. Les restaurateurs ont vraiment un rôle à jouer dans l’éducation et l’exemplarité afin de changer notre façon de consommer”.
Un restaurant porteur de valeurs fortes
En se promenant à Ars-en-Ré, en décembre 2019, Zoé et Félix vont manger dans le restaurant d’un ami de la famille de la jeune femme, qui leur confie être sur le point de vendre son affaire. Il murmure alors au jeune couple l’idée de reprendre le lieu et ni une ni deux, ayant besoin d’un lieu de stockage et de transformation pour leur activité de food truck grandissante, ils acceptent la proposition. Matahari boui-boui, joli restaurant face au coucher de soleil, est né et, malgré son ouverture au début du confinement en avril 2020, le succès est immédiat. “Je pense que les gens étaient en recherche de nouveaux plats culinaires, autres que les pizzas et les hamburgers que l’on peut trouver en vente à emporter, et c’est pour cette raison qu’ils ont répondu présents depuis l’ouverture”, nous dit Zoé. Dans son restaurant, le jeune couple tient à véhiculer les valeurs qu’il a appris à travers ses voyages et notamment celles du respect de la planète et du partage des saveurs culinaires. L’origine et la qualité des produits, voilà les ingrédients gagnants de leur concept. “Chez Matahari, on a une réelle démarche écologique, on utilise uniquement des produits issus de l’agriculture biologique, en vrac donc zéro-déchets, provenant de grossistes de la région ou de magasins comme la Biocoop de Saint-Martin de Ré. On ne peut pas travailler uniquement avec des produits locaux, notre cuisine étant une cuisine du monde, mais nos produits importés proviennent des produits issus de filières biologiques et équitables. De plus, les emballages sont tous compostables et non biodégradables, il s’agit de bien faire la différence, ils sont fabriqués en bagasse, résidus fibreux de cannes à sucre qui peuvent donc être compostés sans polluer la nature.”
Un concept original
Les propositions à la carte sont uniquement des plats végétariens indiens, thaï, indonésiens ou encore japonais tels que des woks appelés Mie Goreng ou Nasi Goreng dans lesquels les légumes bios varient d’une saison à l’autre et proviennent principalement de l’île de Ré. Le plat phare du moment appelé Bakwan Goreng est un assortiment de beignets à l’indonésienne, un délice à partager en famille ou entre amis. Des desserts sont également à la carte pour les gourmands. Le restaurant fait office de relais à pains bio au levain et farine de blé anciens, fabriqués par un boulanger de la Jarrie. Commandes à effectuer par téléphone ou sur place les lundis avant 14h pour avoir son pain le mercredi, ou le mercredi avant 14h pour l’avoir le vendredi. Matahari propose également de l’épicerie en vrac à venir chercher avec ses propres contenants !
Zoé et Félix sont des personnes engagées et dès qu’ils le peuvent, ils participent à des actions solidaires comme en 2020 où ils ont reçu en stage deux jeunes cheffes réfugiées d’Arabie Saoudite pendant quatre jours pour l’association Chefs Réfugiés Festival. Ce dernier permet à de jeunes réfugiés d’acquérir une expérience professionnelle et de trouver du travail par la suite. Une belle initiative que le jeune couple souhaite reconduire dès que possible. On leur souhaite beaucoup de réussite dans leurs projets, que ce soit sur les routes avec leur food truck ou dans leur restaurant face au coucher de soleil.
Contacts
Zoé au 06 35 13 74 44
ou par mail à l’adresse suivante : matahari@lilo.org
Instagram : Matahari. bouiboui
Facebook : Matahari Boui-boui
Adresse du restaurant : 9 route de Montronne à Ars en
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