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Vivre (presque) sans déchets, ils l’ont fait !
Jérémie Pichon, Bénédicte Moret et leurs enfants forment une famille « ordinaire ». Enfin presque. Car en trois ans, ils sont passés de l’autre côté de la quantité de déchets qui encombrent nos poubelles
C’est un voyage quasi initiatique, semé d’embûches poussant à se creuser les méninges. Tel est le propos de Jérémie Pichon en deux heures d’une conférence initiée par la CdC et présentée par Sylvie Dubois comme « la 1ère pierre d’un grand projet pour le territoire ». Un coup d’oeil dans une Salle Vauban pleine est réjouissant : toutes les générations sont représentées. Y compris la jeune, souvent absente des réunions publiques. C’est une bonne nouvelle. Mais écoutons la belle aventure du Zéro Déchet de M. Pichon.
Ils pensaient pourtant « être bons » !
Ils sont de vrais écolos, des militants de vocation. Jérémie Pichon a passé vingt ans en ONG environnementales, La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et les Hommes entre autres. « Trop facile ! » diront certains. Et bien non, justement. Alors qu’ils fréquentent assidûment les magasins bio où trouver des produits en vrac, qu’ils trient avec entrain, déposent les déchets organiques dans un composteur et font le plein de produits frais au marché ou auprès de producteurs locaux, la famille se retrouve chaque semaine avec une poubelle bien dodue nommée Martine, poubelle qu’ils décident un jour d’autopsier en la vidant dans le jardin. Et là ô surprise, ils trouvent… Des emballages en tous genres et du plastique, du plastique, du plastique. Rien ne va plus !
Comprendre pour mieux refuser
Sur les déchets, Jérémie Pichon en connaît un rayon. Et son constat est sans appel : ils sont le symptôme d’une maladie endémique de notre société de consommation. A grands renforts d’eau, d’énergie et de plastique, nous produisons à outrance de futurs déchets qui finissent brûlés, enfouis et recyclés de façon un peu illusoire. Une gabegie générale qui conduit à vivre à crédit sur le dos de la planète à partir du 2 août, pendant qu’un océan de déchets représentant un tiers de l’Europe flotte au nord de l’océan pacifique. Anxiogène ? Un peu mais Jérémie Pichon manie la pédagogie et l’humour. On peut sortir de ce système. La preuve, ils l’ont fait.
La sobriété volontaire, c’est gagnant gagnant
Certes, passer d’une poubelle par semaine à un bocal par an (il s’appelle Bob et circule dans la salle), ne se fait pas d’un claquement de doigts. C’est une vraie révolution menée avec détermination et créativité. Mais à chaque problème, il existe une solution de remplacement. Vive la cuisine maison, l’achat d’occasion, le verre, le métal et l’inox au lieu du plastique, le réparable, le durable, le labellisé, le recyclable. Jérémie évoque un autre système fondé sur le partage et le développement de services associés. Une autre économie, durable, vertueuse et saine, avec à la clé un porte-monnaie plus garni et une liberté retrouvée face aux diktats d’une consommation chronophage. Bref, le bonheur en prime.
Ca fait envie ? Oui. Ca a l’air simple ? Non. Mais à travers ses propos, Jérémie Pichon interroge chacun d’entre nous. A bien réfléchir, pourquoi acheter un concombre sous plastique ou des objets qui finiront oubliés dans les tiroirs ? A y regarder de près, il souffle déjà dans l’inconscient collectif ce grand vent du changement. Et il passera par nous. Alors on s’y met quand ?
La Famille Zéro Déchet c’est aussi :
– Des livres : « Famile Zéro Déchet – Ze Guide » – « Famille en Transition écologique – Ze Guide 2, la Suite » et « Les Zenfants Zéro Déchet » ;
– 200 conférences en deux ans ;
– Un site et une communauté sur internet : www.famillezerodechet.com
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