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Une visite du sémaphore des Baleines avec Les Guetteurs de la Flotte

Jusqu’à l’année dernière le sémaphore était ouvert au public lors des journées du patrimoine, mais depuis les attentats de Paris de janvier et novembre 2015, nul ne peut y accéder sans autorisation.
Un sémaphore est avant tout un moyen de communication optique. En 1792, Claude Chappe mit en place une tour relais équipée en son sommet de deux bras mobiles en bois dont les positions renvoient aux lettres de l’alphabet. Chaque bras montre sept positions et la barre transversale reliant les deux bras peut avoir quatre angles différents, soient 196 symboles au total.
Retour sur l’histoire
C’est au cours de la guerre contre l’Autriche que les premiers sémaphores de notre pays furent mis en place sur la ligne Paris- Lille, qui comprenait quinze tours Chappe en relais, pour transmettre une information entre les deux villes éloignées de 193 km en seulement 9 mn.
La tour Chappe des Baleines fut érigée en 1863, elle était constituée d’un seul étage, au sommet duquel on transmettait les signaux, et fut ensuite surélevée par le poste de surveillance que nous connaissons aujourd’hui. Le système télégraphique équipa ensuite le sémaphore pour une communication plus étendue. Sur le linteau de la porte d’entrée du sémaphore des Baleines on peut d’ailleurs lire : « poste de télégraphe public » puisqu’à cette époque la population pouvait venir y passer ses communications.
La mer, l’air et la terre
Outre la sécurité des usagers de la mer, les guetteurs de la Flotte ont une fonction de douane, de police ou de pompier, ils ont pour missions la veille des fréquences de détresse, le sauvetage en mer en coordination avec les pompiers, la veille optique, la surveillance des espaces maritime, terrestre et aérien, l’observation météorologique et la diffusion des informations aux autorités.
Sous la direction du FOSIT de Brest (Formation opérationnelle de surveillance et d’information territoriale) le sémaphore des Baleines dépend du préfet maritime de Brest. Sa base de défense est rattachée à l’armée de l’air de Rochefort- Saint e s -Cognac pour la logistique. Il travaille aussi en étroite collaboration avec le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) d’Etel.
Une surveillance transversale
On compte 59 sémaphores sur tout le pays dont 26 sur le littoral atlantique. Celui des Baleines est un sémaphore de seconde catégorie, ce qui signifie qu’il observe une veille du lever au coucher du soleil et est encadré des sémaphores de Chassiron et de Saint-Sauveur (île d’Yeu) qui sont des sémaphores de première catégorie. Durant les périodes nocturnes, ces derniers prennent la main sur les instruments des Baleines pour en assurer la veille.
Aux Baleines, la permanence est assurée par six guetteurs dont une femme qui se relaient, en équipe de deux pour une surveillance diurne, chaque jour de l’année, de plus, une astreinte de nuit est observée. Le 1er Maître Kervern, chef de poste ainsi que le 2nd Maître Guillaume F. nous accueillent au poste de contrôle à près de vingt mètres de hauteur. Un lieu de travail pour le moins original avec une époustouflante vue à 360° depuis les Sables d’Olonne au Nord jusque… …aux Sables d’Olonne !
Les instruments de surveillance de base restent les jumelles et l’écho-radar mais les militaires et marins, spécialement formés à la discipline que sont les guetteurs de la Flotte, disposent aujourd’hui de matériel technique de pointe avec le logiciel Spationav (contrôle AIS, système d’identification automatique des navires, couplé sur l’écho radar), la VHF traditionnelle, la VHF ASN (Appel sélectif numérique) la radio gonio, sans parler de l’anémomètre ou de matériel plus simple mais non moins efficace tels le pluviomètre manuel ou le phare pour les communications en SCOTT (transmission de donnés par signaux lumineux), sorte de code Morse optique.
Dans la tour de contrôle, les récepteurs transmettent les communications du trafic maritime, sur les écrans, de minuscules points verts fluo, rouge ou bleu figurent les bateaux de pêche, de commerce ou de transport, les plus gros cercles, de couleur jaune, sont les positions des autres sémaphores et des ports. De l’autre côté des vitres panoramiques en faux aplomb, s’impose le gigantesque pylône qui supporte les antennes satellites, sans lesquelles la surveillance des côtes resterait cantonnée à la longueur optique. Depuis ce nid d’aigle, le paysage, à perte de vue est majestueux, phare des Baleines, baie de la Conche, Côte Sauvage et la vaste étendue liquide, légèrement grisâtre ce matin.
Allez hop, avant de redescendre sur terre, un coup d’oeil à la tour des Baleineaux à travers la lorgnette (grossissement x 25) : on peut presque y compter les guignettes !
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