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« Le PPRL devra être achevé fin 2016/début 2017, nous le devons collectivement aux Rétais qui se battent »
Ce n’est pas un hasard si Lionel Quillet, président de la CdC de l’île de Ré et maire de Loix, a organisé une visite du chantier de protection contre les submersions marines de la Fosse de Loix samedi 27 février, en présence de Dominique Bussereau, président du Département, d’Eric Jalon, Préfet de Charente-Maritime et d’une cinquantaine de Rétais.
En effet, 6 ans auparavant, dans la nuit du 27 au 28 février sévissait l’évènement climatique Xynthia, avec les lourdes conséquences, à court et à long terme, que l’on connaît.
Il s’agissait là de la première visite officielle du Préfet Eric Jalon sur l’île de Ré, et donc de son premier discours sur le terrain, parfaitement en phase avec sa longue interview publiée dans Ré à la Hune N° 131 (lire aussi sur realahune.fr).
Un système de protection complet
Côté protection des côtes, le chantier des digues du secteur Est de Loix s’inscrit dans le cadre du PAPI de l’île de Ré et fait partie des huit opérations à procédure simplifiée lancées en Charente-Maritime en 2015 et 2016, pour un montant de 50 millions d’€, dont trois sur l’île de Ré (Port de La Flotte, digues Ouest de Saint-Clément et renforcement des digues, côté Fosse de Loix).
Son objectif est d’assurer la protection du village contre les submersions marines provenant de la façade Est. Le système global inclue deux niveaux de protection : un premier rang de digues à la mer et un second rang de levées de terre, plus en retrait. En cas de franchissement de la première digue, un second rang de protection est ainsi prévu.
Les travaux sur les digues, dimensionnées pour protéger contre un évènement de type Xynthia + 20 cm, comprennent la réhabilitation des digues littorales (Petite et Grande Tonille, Cul d’Âne), l’implantation d’un rideau de palplanches en acier sur le secteur de l’Ouest Moulin, la réalisation d’une levée de terre sur le secteur de la Tonille, celle de murs antisubmersion sur la place du port et la mise en oeuvre de batardeaux amovibles au niveau des accès piétons, l’adaptation et la réhabilitation des ouvrages hydrauliques sur les digues littorales et le traitement paysager de l’ensemble. Le premier rang commencé en décembre 2015 sera achevé en décembre 2016, avec interruption d’avril à août afin de veiller au respect de la faune locale, pendant la période de nidification des oiseaux.
Les travaux de second rang recouvrent la réalisation d’une levée de terre au fossé des Martineaux et la mise en oeuvre de batardeaux, ainsi que le traitement paysager et devraient être achevés en avril 2017.
Ce chantier représente 4,2 km de linéaire, dont 2 km en défense de mer, et 80 000 tonnes d’enrochement. Le calcaire étant proscrit par la Commission des Sites (il se polit et se fragilise), c’est un granit qui est utilisé, avec la partie haute (visible) de couleur blanche, ce qui fera jurisprudence auprès de la DREAL. D’un montant total de 3,98 millions d’€ il est financé à hauteur de 40 % par l’Etat et de 20 % respectivement par la Région, le Département et la CdC de l’île de Ré.
Une 3ème ligne de défense est prévue le long du village, qui parachèvera cette approche de système de protection.
Un dialogue redevenu possible entre les élus de l’île de Ré et le Préfet ?
Après les explications de Lionel Quillet et la visite de chantier, Dominique Bussereau a rappelé le remarquable travail réalisé en Charente-Maritime au lendemain de Xynthia, depuis ce 28 février au matin où il a découvert depuis le ciel une île de Ré coupée en trois. « La Charente-Maritime est l’un des départements les plus avancés en matière de protection de ses côtes, nous avons besoin de la collaboration de l’Etat, qui finance les chantiers à hauteur de 40 %, et qui labellise les Papi. Ceux d’intention des Estuaires de la Gironde, de la Seudre, de la Charente, et de l’ensemble des côtes doivent encore être labellisés ». I l a aussi précisé qu’en tant que président de l’Assemblée des Départements de France , il a demandé à ce que Lionel Quillet présente l’ensemble des dossiers devant la Commission Mixte Inondation (CMI). « Si le maître d’ouvrage est la Direction du développement durable et de la mer du Département et le maître d’oeuvre la Direction des infrastructures du Département avec EGIS Port pour les études, ce sera ensuite la Communauté de Communes de l’île de Ré qui entretiendra les ouvrages de protection. Tous les mauvais moments vécus depuis Xynthia sont derrière nous à partir du moment où l’Etat est à nos côtés dans le dispositif de protection » a-t-il conclu.
Le Préfet Eric Jalon a rappelé que le choix de ce 27 février pour la visite du chantier ne devait rien au hasard mais marquait l’anniversaire des 6 ans de Xynthia, avec beaucoup de choses faites depuis et 65 millions d’€ de travaux engagés ou en cours sous maîtrise d’ouvrage du Département. Concernant le transfert des compétences Digues vers les intercommunalités (Volet GEMAPI), il se fera progressivement jusqu’en 2020, dans le cadre du plus grand nombre d’échanges possible avec l’Administration pour qu’il se passe au mieux. L’enjeu est de taille. « Quand on parle PAPI, on n’est pas éloigné du PPRL. Il n’est souhaitable ni pour l’Etat, ni pour les élus, ni pour les pétitionnaires que les permis de construire soient soumis à l’arbitrage des juges. Ainsi le calendrier doit être fixé pour un aboutissement du PPRL de l’île de Ré fin 2016 ou tout début 2017. Nous le devons collectivement aux Rétais, qui se battent, les autres territoires prendront exemple sur l’île de Ré ».
Huîtres de Frédéric Voisin, ostréiculteur Bio de Loix et verres de vin servis par Erick Martineau ont permis de prolonger les discussions à défaut de se réchauffer, en cette matinée rétaise glaciale mais très constructive.
Voir la situation des travaux de digues de l’île de Ré (été 2016)
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