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- Portrait : Houcheng Kian
Un virtuose originaire de l’île
Dans la famille Musique, je voudrais le fils ! Allez savoir pourquoi, il y a des descendances chanceuses, chez les Kian au Bois-Plage, Kioumarz, 15 ans s’illustre au violoncelle, tandis qu’Houcheng l’aîné, brille à Londres dans « Un violon sur le toit ».
En short, chevelu et barbu pour les besoins de la prochaine représentation de « the fiddler on the roof » samedi 25 juillet au Royal Albert Hall, il est presque étonné de susciter l’intérêt tandis qu’il savoure quelques jours de repos sur l’île. L’accueil est décontracté, après tout, des formules de mathématiques de son bac obtenu brillamment, à l’archet qu’il fait danser depuis plus de 15 ans, il n’y a qu’un pizzicato ! Houcheng, raconte que la branche maternelle de la famille est installée dans la région depuis plusieurs générations, et c’est sur l’île qu’ils fréquentent assidument que ses parents choisissent de vivre à ses quatre ans, délaissant le brouhaha de la vie parisienne, pour des paysages plus cléments. Le couple de mélomane inscrit Houcheng à l’école de musique du Bois-Plage où il suit les cours de violon de Lydie Roth, première rencontre marquante de son parcours musical. Il poursuit sa scolarité et alterne pendant les années collège, entre les Salières et le Conservatoire de La Rochelle où, ayant été repéré, on lui propose de rejoindre Bordeaux à son entrée au lycée.
Dès lors, alors que les copains profitent de leurs temps libres pour se retrouver, Houcheng enchaîne lui, les va et vient entre Dautet et le conservatoire de Bordeaux durant trois ans. De la rigueur des mathématiques (matière dans laquelle il excelle) à celle des mesures, il a toujours mené les deux de front, dans une vie réglée au métronome. Le Bac est une formalité dont il s’acquitte avec brio puisqu’elle lui ouvre les portes de « Maths sup Maths spé », l’amenant pour la première fois à faire un choix. Entre les deux passions, son coeur balance, mais ne tarde pas à pencher vers la poussière de colophane. Il faut dire que Kamiar (son père), a pris les rênes du festival « Musique en Ré » depuis qu’Houcheng a 13 ans, créant autour du jeune prodige du violon une émulation porteuse d’énergie. C’est au sein de cette famille musicale qu’il rencontre notamment son mentor, le grand soliste Régis Pasquier (professeur de violon et de musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris jusqu’en 2011). Ce sera donc le violon, les conservatoires de Bordeaux, puis Boulogne-Billancourt, années ponctuées d’examens et concours à l’issue desquels on lui propose d’intégrer la « Royal Academy of Music » où il bénéficiera, entre autres, des prestigieuses Master-classes de Maxim Vengerov.
La représentation du 25 juillet au Royal Albert Hall marque le lancement d’une carrière prometteuse
Il y a quelques mois, Houcheng a été sélectionné sur auditions pour tenir aux côtés de l’Orchestre philharmonique de la BBC, l’un des rôles titres de la célèbre comédie musicale « fiddler on the roof », créée à Broadway en 1964, reprise et adaptée maintes fois depuis. Le spectacle, déjà interprété une dizaine de fois à l’occasion du célèbre Grange Park Opéra Festival en juin, a nécessité de nombreuses semaines de répétitions. Aux côtés de Bryn Terfel (probablement l’un des plus grands baryton-basse du monde), Houcheng incarne ce mystérieux violoniste qui n’existe que dans la pensée du personnage principal et redouble d’habileté pour jouer des airs de virtuose perché sur un toit. Danseurs, acteurs, choeur, ils sont au moins cinquante sur scène sans compter l’orchestre !
Houcheng confie que c’est la première fois qu’il joue de cette façon, partitions en tête, chorégraphies et performance d’acteur. Le succès est tel qu’à peine douze heures après l’ouverture des guichets pour la représentation à venir du 25 juillet (l’événement se déroule dans le cadre des Proms, le plus grand festival de musique classique en Europe), les places étaient épuisées. Cette dernière date de concert marquera la fin, en tous cas dans un avenir proche, de l’aventure anglaise pour Houcheng qui a décidé de rentrer en France où il reprendra le conservatoire dès la rentrée, mais cette fois à Lyon. Cette destination n’est pas un hasard puisqu’elle tient au choix de son futur professeur, Vladimir Nemtanu, immense soliste et père de Sarah, qui partage avec Christophe Morin la direction artistique du festival Musique en Ré. Pour l’heure, le talentueux a prévu de continuer à se ressourcer au Bois-Plage après cette dernière escapade londonienne. La vingtaine « bien dans sa peau » et modeste, il m’assure qu’au delà du travail, ce sont les rencontres qui ont forgé son histoire avec la musique. Sur le chemin du retour, il m’engage même à m’intéresser au « cas » de son frère violoncelliste Koumiarz, (le plus doué de la famille selon lui) en première à Dautet et qui suit d’ores et déjà le cursus du Conservatoire de Paris !
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