- Patrimoine
- Histoire de la défense militaire de l'île de Ré
Vif succès pour le premier festival « Architecture + Patrimoine »
Du 8 au 12 juin, les Rétais étaient invités à vivre le passé de leur île sur un thème bien précis : « La défense militaire du Moyen-Age à la Seconde Guerre mondiale ».
Mercredi 8 juin, à 17 heures, dans les locaux de la Communauté de Communes, Lionel Quillet s’est adressé au public en mettant l’accent sur la richesse du patrimoine concernant le sujet traité. Ce festival s’inscrit dans le cadre du label « Pays d’art et d’histoire ». Après le succès rencontré lors des visites « flash » (dont nous avons fait état dans nos colonnes), organisées durant tout le mois d’avril, le président de la CdC a précisé qu’il était indispensable de produire une parution sur les différents thèmes abordés. Un livre, bien plus qu’une brochure : Histoire de… la défense militaire sur l’île de Ré. Réalisé et présenté par Stéphanie Le Lay, responsable du service patrimoine, Agathe Aoustin, chargée de mission inventaire du patrimoine et Hélène Gaudin, animatrice du patrimoine et illustratrice de l’ouvrage. 147 pages, tiré à 1000 exemplaires, il est en vente dans tous les points presse de l’île, au prix de 15 euros. C’est le premier titre d’une longue série, puisqu’un volume sera réalisé tous les ans, à l’occasion de cette manifestation culturelle.
L’ouverture du festival : trois conférences, mercredi matin
Tout d’abord, Laurent Roméro, enseignant (docteur en histoire de l’art, archéologie et civilisation médiévale), est intervenu pour présenter l’histoire des églises fortifiées du département.
Au Moyen-Age, l’insécurité permanente, accentuée par la présence de bandes de mercenaires et de pillards, entraîna un processus de mise en défense spontanée des communautés villageoises, une réponse aux dangers perçus par les populations. Les églises fortifiées (telles que celles de Saint- Martin de Ré et de Sainte-Marie de Ré) sont des traces matérielles qui témoignent de cette période de troubles. Le conférencier a insisté sur deux éléments de défense : l’une active, on avait la possibilité de riposter aux assaillants. L’autre passive, on venait se réfugier dans l’église (lieu inviolable, selon la loi divine), on pouvait, également, y stocker des biens ou des vivres.
Ensuite, Elodie Giard, également enseignante et docteur en histoire, a fait un exposé sur l’île de Ré pendant la guerre de Cent Ans.
Ré était une terre menacée et convoitée, occupant une position géo-stratégique. Les rois de France et d’Angleterre, ont constamment essayé de s’attirer le soutien des habitants par des mesures fiscales et politiques et, les incitant à s’organiser pour leur défense en constituant des milices. Durant la guerre de Cent Ans, les îles d’Ars, de Loix et des Portes, ont régulièrement été attaquées. Le territoire rétais a, régulièrement subi les assauts dévastateurs et meurtriers de diverses expéditions armées, notamment en 1346, 1372, 1386 et 1405.
Elodie Giard a, aussi, dressé le portrait des différents seigneurs de l’île (de l’an mil à la fin du XIVème siècle). C’est seulement à partir du règne de Charles V, que Ré retrouve le calme, le retour à l’ordre et une prospérité économique liée aux avantages fiscaux accordés par le roi de France.
Enfin, une troisième conférence a été donnée par Julia Dumoulin, directrice du musée Ernest Cognacq : « Le siège de l’île de Ré par Jacques Calot ». Elle a présenté l’oeuvre et donné des explications sur le siège, son contexte, son déroulement, la stratégie militaire et donné des détails sur les armes et les équipements.
Visite de Fort la Prée
Ce même jour, à 15 heures, Guillaume Cudennec, employé à la mairie de Saint-Martin de Ré et référent pour tout ce qui concerne le patrimoine, spécialiste de l’histoire des fortifications sur l’ensemble du territoire rétais, a organisé la visite du « Fort la Prée ». Devant une soixantaine de participants, il a relaté l’histoire de cet ouvrage de défense, donnant des détails précis sur sa construction. Ce fut d’abord une simple redoute, établie dès la fin du XIIIème siècle. Comme nous l’avons souligné, l’île de Ré subissait régulièrement les assauts des Anglais, des pirates, puis pendant la rude période des guerres de religion, les habitants étaient en proie aux pillages des troupes calvinistes. En 1625, Louis XIII décida de protéger et défendre cette partie de la côte par la construction du fort de la Prée avec des matériaux provenant des ruines de l’Abbaye des Châteliers, détruite deux ans plus tôt.
En 1629, le fort possédait une garnison de 150 hommes. En 1663, la défense du fort est complétée, protégée par un fossé. Les travaux de réfection se poursuivent jusqu’en 1680. Une présence militaire jusqu’en 1790. Des canonniers garde-côtes ont pris le relais. De 1910 à 1912, un détachement du 4ème bataillon d’infanterie légère d’Afrique y fut caserné. Le fort a, ensuite, été occupé par l’armée allemande en 1942. C’est, aujourd’hui, une propriété privée, ouverte au public.
Au cours de ces cinq jours qui ont offert onze conférences, six visites commentées, réunissant chacune entre 50 et 80 participants, le bilan de ce premier festival se solde par un véritable succès reflétant de la qualité de son organisation.
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