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Vers une structuration de la politique de développement économique de l’Île de Ré
Des actions étaient déjà menées en soutien à l’économie et l’emploi local (forum de l’emploi saisonnier depuis 2014), promotion des produits du terroir (label « Saveurs en Ré » – 2015) et surtout la création de l’office de tourisme intercommunal « Destination Île de Ré » (2015). Une vraie stratégie de développement économique est toutefois indispensable
Avec cette nouvelle mandature 2020-2026, la Communauté de Communes de l’île de Ré souhaite enfin accélérer le développement économique du territoire. Le Maire des Portes-en-Ré, Alain Pochon, est le Vice-Président de la CdC en charge de l’Économie. Luimême longtemps Chef d’Entreprise et toujours Président de Grand Pavois Organisation, il sait de quoi il parle et ses compétences seront bien nécessaires pour prendre à bras le corps ce sujet essentiel. Il sera désormais épaulé par une collaboratrice expérimentée, Agnès Le Dortz, recrutée en ce début d’année 2021 à la tête d’un Service « Développement économique » intégré au Pôle « Aménagement du territoire » dirigé par Hung Do Cao.
Elaboration d’un Projet intercommunal de développement économique
Une étude – en concertation avec Destination Ile de Ré et le secteur agricole – sera lancée fin 2021 pour mettre au point une stratégie de développement économique du territoire. Des actions sont déjà en cours : accompagnement de la filière agricole dans une démarche de développement durable, des entreprises pour répondre à leurs besoins d’implantation, etc. Une stratégie d’ensemble, s’appuyant sur un diagnostic complet de la situation et l’identification précise des besoins, est toutefois indispensable.
Le président de la CdC, Lionel Quillet, qualifie le développement des activités agricoles de « vraie réussite, avec la vigne en plein essor, la pomme de terre et plus de cent sauniers, des ostréiculteurs en nombre » et rappelle que « l’île de Ré est l’un des derniers territoires de Charente-Maritime à avoir du foncier agricole en réserve, grâce à l’écotaxe et à la politique de préemption du Département et du Conservatoire du Littoral, qui a évité la spéculation. Nous pouvons encore installer de nouveaux arrivants à des prix intéressants. Toutefois, avec seulement une vingtaine de maraîchers, l’île n’est pas assez pourvue sur les activités hors vignes et sur le « direct consommateur », nous n’avons pas de ressources locales suffisantes pour alimenter les cantines bios, par exemple » explique-t-il.
Un Projet Alimentaire Territorial, avec la Rochelle et l’Aunis
Une étude sera menée à l’automne 2021 en vue d’élaborer un Projet Alimentaire Territorial. Ce dispositif, issu de la Loi d’avenir de 2014, a pour objectifs de relocaliser l’agriculture dans les territoires, de soutenir l’installation d’agriculteurs, et de favoriser les circuits de proximité. Le PAT de l’île de Ré, mené conjointement avec les collectivités de La Rochelle et de l’Aunis, vise la promotion de l’alimentation durable, la création et l’organisation de filières durables, et la mutualisation des réflexions sur le foncier et le périurbain. Il concernera également la restauration publique.
Il sera cohérent avec le Schéma de Développement Durable et intégrera évidemment la carte CIGALE du foncier disponible pour les activités agricoles.
Le grand projet de maraîchage irrigué (depuis la station d’épuration de La Flotte) de Sainte-Marie de Ré, qui tient tant à coeur de la Maire, Gisèle Vergnon, avance vite désormais, il permettra d’accueillir une soixantaine de maraîchers, qu’elle espère tous en agriculture biologique et raisonnée.
Une nouvelle Zone d’Activités à Sainte-Marie de Ré
À Sainte-Marie-de-Ré toujours, l’aménagement de la Zone d’Activités des Gruasses (3,1 hectares) permettra de répondre aux demandes de développement des entreprises du territoire et d’attirer de nouvelles activités. C’est la première fois depuis sa prise de compétence économique en 2008 que la CdC gère la création d’une ZA. Ce projet débutera en 2021 par des négociations foncières avec l’Etablissement Public Foncier de Nouvelle Aquitaine et le lancement du marché de maîtrise d’oeuvre. La zone n’accueillera que des artisans, à l’exclusion de tout commerce. La CdC ne sait pas encore si les entreprises artisanales pourront louer avec possibilité d’achat ou s’il s’agira purement de locatif.
Loi Montagne II et logements saisonniers
En association avec les dix communes rétaises et dans le cadre d’un groupement de commande (la CdC paiera une 11ème part de l’étude), une étude sera coordonnée par la CdC afin de connaître les besoins en logements saisonniers du territoire. Cette action s’inscrit dans le cadre de la loi Montagne II. Celle-ci impose aux communes et EPCI dits « touristiques » de conclure avec l’État « une convention pour le logement des travailleurs saisonniers », pour laquelle une étude de besoins est un préalable obligatoire. « La première question à se poser et à négocier avec l’Architecte, si on trouve une zone foncière pour le logement saisonnier – ce qui est loin d’être simple – , portera sur le type d’habitat qui pourrait être mobile ou démontable en fin de saison », précise Lionel Quillet.
Projet du Quai de la Criée à Ars-en-Ré
En septembre 2021, en coordination avec la Commune d’Ars-en-Ré, sera lancé le marché de maîtrise d’oeuvre pour le chantier de réhabilitation du Quai de la Criée à Ars-en-Ré, qui se chiffre à 2,5 M € projetés, et dont la livraison est prévue pour début 2023. Cet ancien bâtiment de l’ex-Direction Départementale de l’Équipement, qui a été acquis au prix de 1,5 M€, fera place à un pôle économique, comprenant sept cellules commerciales, un pôle patrimonial, le renforcement d’un pôle santé et un espace de rencontre : expositions, portes ouvertes… L’opération complète représente donc un investissement de 4 M€.
Attractivité du territoire
Les activités de services et de matière grise sont souvent oubliées dans les discours alors qu’elles représentent déjà une part importante de l’économie de notre île et que le développement économique repose aussi sur la création ou l’implantation de ce type d’Entreprises, peu consommatrices d’espace, respectueuses de l’Environnement, et donc très « Ré-compatibles ». L’arrivée de la fibre, déjà installée à 60 % sur les Communes du Sud (pas encore commercialisée à cette hauteur), facilitera grandement l’installation de ce type d’activités, tout comme la recherche par nombre d’Entrepreneurs et salariés d’un meilleur cadre de vie. En la matière, notre île a une très belle carte (non, pas une carte postale…) à jouer. « Le renforcement des activités de services concoura à l’équilibre du territoire » confirme Lionel Quillet. Alain Pochon aimerait bien pouvoir attirer sur notre territoire « des Entreprises de type équipement, montage informatique, petites chaînes de montage. Il y a aussi actuellement en France un gros développement d’Entreprises sur l’énergie solaire… Nous devons favoriser l’implantation d’activités sur des marchés de niche, très spécialisés. A La Rochelle, nous avons été en concurrence avec de nombreux autres sites en France et à l’étranger pour l’implantation de Tribord, le pôle études de Decathlon, aux Minimes. Il nous faut réfléchir au type d’activités qui pourraient s’installer sur l’île ».
Enfin, la Communauté de Communes a bien conscience que favoriser les échanges relationnels entre toutes les Entreprises faisant partie du tissu économique local, voire créer des synergies entre certaines d’entre elles, répond à une attente forte et constituerait un plus.
La feuille de route est dense, pour Alain Pochon et Agnès Le Dortz.
Contact – Agnès Le Dortz :
05 17 83 23 09
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