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Vers un statut expérimental pour les écoles de Sainte-Marie ?
Premier atelier sur l’aménagement du temps scolaire et non-scolaire à l’école maternelle et élémentaire ce mardi 24 septembre à Sainte-Marie-de-Ré, en présence de Claire Leconte, professeur de psychologie et chercheur en chronobiologie.
Une vingtaine de personnes seulement sont présentes sur ce sujet fondamental. L’ambiance est détendue et cordiale, même si les différents participants ne se comprennent pas toujours. Le maire, Gisèle Vergnon rappelle que Sainte-Marie est la seule commune de l’île à proposer ce tour de table élargi. En effet, la plupart des décisions d’application de la réforme seront prises entre élus, directeurs d’écoles et conseils de classe. Madame le Maire rappelle la conférence de Madame Leconte au printemps et son attachement à profiter de cette réforme pour ouvrir largement le dialogue avec les parents, les directions de l’école et de l’ALSH, et les associations.
Le décret du 24 janvier 2013 (applicable à la rentrée 2014) et sa circulaire prévoient les contraintes suivantes : 9 demi-journées d’école y compris le mercredi matin, 24 heures de classe par semaine, 5 h 30 maximum d’école par journée, 3 h 30 maximum par demi-journée et enfin 1 h 30 minimum de pause méridienne (pause déjeuner). Les dérogations sont théoriquement possibles sur certains points, mais elles sont actuellement toutes refusées par le DASEN (directeur académique des services de l’éducation nationale). La possibilité d’opter pour un statut expérimental est cependant prévue par le Code de l’Education.
« Remettre à plat » les temps de l’enfant
Pour Claire Leconte, il faut accepter que l’ensemble des temps de l’enfant soient remis à plat. Il ne doit pas s’agir de déplacer des quarts d’heure ici et là, sans projet éducatif. Cela nécessite un autre regard sur les rythmes. A quoi sert-il de placer 45 mn d’activités en fin de journée si les élèves sont en transition perpétuelle entre différents intervenants et n’ont pas le temps nécessaire pour entrer vraiment dans l’activité ? La logique d’émiettement du temps qui se profile, c’est de la « garderie » et du « bricolage », selon Claire Leconte.
A proximité de Sainte-Marie, une des écoles de Périgny s’est appropriée la réforme dès 2013. Aytré et Angoulins réfléchissent à un statut expérimental. Des communes se regroupent dans ce but en Bretagne ou en Haute-Savoie.
Les personnes présentes semblent s’accorder sur une matinée de quatre heures (nécessairement expérimentale car au-delà de la limite de 3h 30), par exemple de 8 h 30 à 12 h 30. Il est en effet démontré que c’est la période la plus favorable à l’attention et à l’apprentissage. Elle serait agrémentée de deux pauses, dont une pas forcément en extérieur (collation). Un tel système place 20 heures de cours sur 24 dans les moments de plus grande disponibilité de l’enfant.
La pause méridienne pourrait alors s’étaler de 12 h 30 à 14 h 30. Les tous-petits seraient couchés dans cette période, la sieste sortant du temps scolaire. Pour cela, il suffit d’une convention entre l’inspection de l’éducation nationale et la commune. Pour les grands, relaxation, yoga, jeux à l’ancienne, jeux de cartes, sont le type d’activités qu’il faut encourager dans cet intervalle de récupération. Ainsi que ne rien faire, qui doit être considéré comme légitime. La récréation sur une période longue est en revanche un facteur d’excitation et d’accidents.
Dans ces conditions, deux après-midis à définir de 2 heures seraient consacrés entièrement de 14 h 30 à 16 h 30 aux temps scolaires, avec cependant moins de charge cognitive que le matin. Deux autres après-midi de 2 heures également seraient dévolus aux TAP (temps d’activités périscolaires), que Claire Leconte préfère nommer des « TENS » (temps éducatifs non scolaires). Cela ne doit pas être un catalogue d’activités mais il s’agit de donner à l’enfant l’envie de découvrir ce qui existe, d’enrichir ses potentialités et peut-être de pouvoir les approfondir dans des activités proposées par les clubs, associations…
L’organisation et les horaires cités représentent à ce stade une simple réflexion et non une décision. L’atelier du mercredi 25 a formulé le même type de propositions. Rien n’est cependant définitivement figé. De nombreuses interrogations subsistent parmi les participants, notamment quant à la position que prendra l’administration de l’Education Nationale.
Quoi qu’il en soit, ce temps éducatif non scolaire entraînera pour la Commune une charge financière réelle. Il est approuvé par les personnes présentes qu’une participation annuelle soit demandée aux parents.
Par ailleurs, si les choix opérés par les différentes communes de l’île de Ré peuvent être différents, elles semblent d’accord pour mutualiser des intervenants et renforcer l’attractivité du territoire sur ce point, car cela peut être aussi créateur d’emplois. Il est à noter qu’une réunion intercommunale s’est tenue le 20 septembre à la CdC. Plusieurs communes, telles Rivedoux-Plage, le Bois-Plage, les Portes en Ré pourraient – à l’instar de ce que souhaite faire Sainte-Marie de Ré – opter pour un statut expérimental, sous réserve de la validation par le DASEN. Lors du conseil communautaire du 26 septembre, Christian Bourgne a rappelé l’utilité d’une bonne concertation entre les communes, pour ne pas choisir les mêmes après-midis libres, car les associations ne sont pas aussi nombreuses que cela à pouvoir proposer des activités aux enfants. Il s’est montré confiant sur l’acceptation par le responsable départemental de l’éducation nationale.
Sur un sujet délicat et propice aux crispations, Sainte-Marie a le mérite d’avoir ouvert un débat de qualité aboutissant à des pistes réalistes et qualitatives, pour le bien-être des enfants.
Voir notre précédent article consacré aux ateliers sur le temps scolaire et non scolaire à Sainte-Marie
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