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Uniré : Pineau et pomme de terre se comportent bien
Comme d’habitude, compte tenu d’un exercice démarrant au 1er juillet, l’AG d’Uniré concernait la récolte de vin 2023 et la collecte des pommes de terre 2024. Mais il fut aussi question dans les commentaires de la récolte de vin 2024.

Les vendanges 2023 se sont étalées sur un mois et demi, un record. La récolte fut généreuse. A contrario, les vendanges 2024 d’à peine un mois, furent courtes, les deuxièmes plus courtes, et le plus faible volume jamais récolté. Les fortes précipitations du printemps et de l’été 2024 et la pression très importante du Mildiou, combinées à un été 2024 frais, ont entraîné un retard de maturité.
Suite à un gros investissement dans de nouvelles cuves plus modernes et d’importants travaux, la campagne de distillation a débuté tardivement le 11 décembre 2024 pour se terminer le 29 janvier 2025.
Difficultés d’écoulement des rouges et rosés
La commercialisation des produits 2023 s’avère compliquée. Si le Pineau s’écoule toujours très bien, les vins rouges et désormais même les rosés ont plus de difficultés. Pour les blancs, les volumes vendus diminuent mais de façon moins importante. Le Cognac est lui rentré dans une crise commerciale et la politique régionale de plantations nouvelles, mise en place par le BNIC, a augmenté le stock de produit commercialisable à plus de dix ans.
La production et la vente de la pomme de terre AOP de l’île de Ré se sont a contrario très bien comportées. Si les plantations 2024 ont été inférieures de 10 à 15 % à celles des années précédentes, le volume collecté est resté comparable à celui de 2023, le printemps 2024 doux et humide ayant conduit à une belle récolte aussi bien en qualité qu’en quantité. L’efficacité de l’union Ré-Noirmoutier permet aussi de valoriser au mieux la production.
L’approvisionnement de plants a été particulièrement compliqué pour 2025, tant en Alcmaria qu’en Charlotte. La coopérative prendra plus de Charlotte que d’habitude, pour compenser le manque d’Alcmaria, ainsi la proportion de plants pour la campagne 2025 sera de 48 % d’Alcmaria et 52 % de Charlotte. Faisant suite à l’arrêté du 5 décembre dernier relatif à la modification du cahier des charges, cinq nouvelles variétés rentrent dans l’AOP : Tonic, Maiwen, Zen, Château et Annabelle. Une réflexion est menée au sein d’Uniré pour 2026, afin de produire au moins deux de ces nouvelles variétés, en complément d’Alcmaria et Charlotte.
Une forte pression maladie
La pression maladie en 2024, en particulier le Mildiou, a été la plus forte jamais enregistrée sur l’île, du fait de l’énorme pluviométrie. Ainsi, le chiffre d’affaires des produits sanitaires est-il en hausse de 28 %. L’IFT (indice de fréquence de traitement) total de 2024 d’Uniré est de 11,40 pour la vigne, en hausse de +1,04, et celui de la pomme de terre de 4,23 en hausse de + 0,1. Ces IFT restent très en-deçà de la moyenne de la région Cognac en viticulture (18,2) et de la moyenne en France pour la pomme de terre (18,27).
Malgré un chiffre d’affaires en baisse de 4 % et qui s’établit à 12,95 M€ et un résultat d’exploitation dont le déficit se creuse (-1,24 M€) soit une évolution négative de 32 %, le résultat net 2024 de l’ensemble de la SCA Uniré est positif à 135 K€, grâce à la vente d’un grand terrain à la mairie de Rivedoux :le résultat exceptionnel s’élève ainsi à 1,23 M€.
Le compte de résultat courant de l’activité maraîchère est positif, contrairement à celui des vignerons.
A noter que les ventes de vins auprès des commerçants de l’île de Ré et les ventes directes aux particuliers au cellier de la coop sont équivalentes, avec évidemment des marges différentes.
Les capitaux propres de la SCA Uniré restent très confortables, à près de 22,5 M€, la trésorerie baisse naturellement. Après les gros investissements faits dans le passé, la voilure a été réduite et continuera de l’être.
Gisèle Vergnon : qualité de l’air, réutilisation des eaux usées et nappes phréatiques
Intervenant en tant que maire et vice-présidente de la CdC, Gisèle Vergnon a précisé que si ATMO n’était pas en mesure de lui fournir un rapport intermédiaire concernant l’analyse des prélèvements réalisés à Sainte-Marie de janvier à décembre 2024, Madame Francony (ATMO) lui a donné un premier niveau d’information sur les analyses des prélèvements entre janvier et septembre : « Il n’y a aucune problématique car les concentrations sont relativement faibles. Par exemple, le folpel, utilisé de manière importante sur les vignes, ne dépasse pas 0.55 ng/m3 (max à 3.21 ng/m3 sur notre site de Bordeaux (5 km des premières vignes) et 17.75 ng/m3 sur notre site de Saint-Saturnin (dans le Cognaçais)). » Voilà qui vient contredire l’étude Solagro, dont la méthodologie était contestable et avait fait beaucoup de tort aux vignerons rétais. Le rapport complet d’ATMO sera transmis, comme prévu, en juillet 2025.
Par ailleurs, l’étude technico-financière concernant la mise aux normes de l’utilisation de la station de réutilisation des eaux usées à Ars, est terminée depuis l’été 2024. La CdC est en contact avec les exploitants pour essayer de mettre en place un plan d’action, mais ils sont difficiles à mobiliser, aussi Gisèle Vergnon suggérait d’associer Uniré à cette réflexion. Des pistes sont en cours sur la recherche de financement au niveau de l’Etat, le montant des travaux peut être variable en fonction de la qualité de l’eau recherchée (entre 175 K€ et 384 K€ HT).
Enfin, l’étude hydrogéologique avec le BRGM est en cours, elle a pris un peu de retard, compte tenu des contraintes internes du BRGM. La prochaine réunion d’étape aura lieu le 11 mars prochain. Cette étude vise à mieux connaître la situation, le volume et la qualité des nappes phréatiques qui sont utilisées aujourd’hui, via le forage, pour l’irrigation agricole. L’idée est de repérer les endroits ou rentre le biseau salé (il y a eu notamment des problèmes récents à St Clément, risquant de rendre incultes un certain nombre de parcelles), et de modéliser la façon dont la réinjection d’eaux usées traitées pourrait lutter contre la pénétration de ce biseau salé. Un pilote expérimental pourrait peut-être être proposé à l’issue de cette étude.
De son côté, Eau 17 a également réalisé une étude, en 2024, sur le potentiel REUT pour l’irrigation agricole, dans laquelle les communes de Sainte- Marie et de La Couarde sont identifiées comme à potentiel. Cependant, cette étude ne donne pas d’éléments techniques et financiers pour envisager la réalisation. Il est toujours possible pour les exploitants de demander plus d’éléments à Eau 17.
Au sujet du Projet Alimentaire de Territoire, un diagnostic agricole et foncier est en cours sur trois territoires (l’île de Ré et les Aunis). Dans ce cadre-là les communes ont été rencontrées et un certain nombre d’acteurs interrogés (dont Uniré). Un premier atelier de restitution aura lieu le 18 mars. Cette étude vise à mieux appréhender les surfaces disponibles, à court terme et moyen terme, à identifier des parcelles (1ha max) pour du maraîchage.
Patrice Raffarin : « Nous avons vraiment besoin de votre présence sur l’île de Ré »
Evoquant les graves menaces pesant sur la filière Cognac, Le conseiller départemental a confirmé le soutien du Département, via les dispositifs d’attribution des terres agricoles, les bourses pour les jeunes agriculteurs qui s’installent, sachant qu’il est conscient de la problématique du logement, notamment dans la passation d’activité.
Deux médailles
A l’issue de l’AG, Annick Le Bert s’est vue remettre la médaille Grand Or pour 40 ans de service, dont plus de 22 ans à Uniré. Caviste, puis Chef caviste elle travaille désormais les vignobles de Sagiterres.
Didier Tesson s’est vu décerner la médaille d’argent. Entré à Uniré en septembre 2022, le même jour qu’Annick, il est commercial à Uniré.
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Forum de l’Emploi : 700 postes à pourvoir
Il se déroulera le 20 février 2025, de 13h à 17h30. Les candidats ont rendez-vous au complexe sportif Marcel Gaillard de Saint-Martin. Depuis 2014, le forum de l’emploi de l’île de Ré représente un temps fort en amont de la saison.
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