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UNIRÉ : implication et motivation au service de l’économie rétaise
Ile de Ré rime un peu, beaucoup et même passionnément avec les opportunités offertes par l’économie touristique. Mais les activités primaires sont elles aussi essentielles et même intimement liées au tourisme, puisqu’elles contribuent activement au rayonnement de notre territoire à travers des produits locaux toujours plus appréciés.
Comme toutes les Assemblées Générales, celle de notre coopérative UNIRÉ est un moment important, puisqu’elle permet non seulement de faire le point sur l’activité de l’année écoulée mais également de prendre le pouls de la vie économique à l’année, dans les secteurs majeurs que représentent notamment le vin et le maraîchage. C’est donc dans une ambiance concentrée et studieuse que les membres du Conseil d’administration ont présenté le 27 janvier dernier à la salle des Oyats du Bois- Plage, leurs bilan et perspectives.
2017, une année à enjeux
L’AG s’est ouverte d’emblée sur cette année 2017 très dense en matière de gestion du territoire. Rappelons en effet que doit être voté avant la fin du mois de mars le PADD – Plan d’Aménagement et de Développement durable de l’Ile de Ré – préalable nécessaire au PLUI, qui le préfigure et conduira ensuite à l’élaboration d’une cartographie et à la mise en place de règlements pour chaque zone. Il faut ajouter à cela le PPRL (Plan de Prévention des Risques Littoraux). Tout le monde l’aura compris, les enjeux sont d’importance et mobilisent les énergies, comme le rappellent les élus présents, du maire d’Ars Jean-Louis Olivier qui représentait ce matin-là Lionel Quillet, absent en raison d’autres obligations, à Jean-Pierre Gaillard (maire du Bois- Plage) en passant par Patrick Salez représentant Léon Gendre, sans oublier le député Olivier Falorni, qui a rappelé de manière concise mais précise les nombreux défis à relever sur les plans environnementaux, sociétaux et économiques, tout en rendant hommage à la « mutualisation existant sur l’Ile de Ré » et en saluant « l’esprit d’initiative » qui caractérise les acteurs des activités concernées. Etre sur tous les fronts, y compris ceux imposés par Dame Nature, voilà le lot quotidien et pas toujours facile des agriculteurs et vignerons rétais.
2016, année terrible ?
Oui incontestablement au plan national. En cause, une météo capricieuse et instable qui nous avait réservé un printemps particulièrement humide suivi d’un été particulièrement sec et ce sur une longue période, le tout survenant dans un contexte de prix très bas. Résultat : des conséquences parfois dramatiques pour certaines exploitations. Et comme souvent, ce sont les chiffres qui parlent le mieux : la baisse des rendements représente une chute globale de 50% des exploitations, l’équivalent de 10 000 trains de marchandises et 400 000 trajets de camions en moins sur la France, et moins 18 tonnes environ sur l’exportation des céréales !
Et l’Ile de Ré dans un tel contexte ?
Ré la Blanche protégée de l’ire divine ? Nous ne le saurons pas. Toujours est-il que dans ce contexte général particulièrement difficile, le territoire rétais a plutôt bien tiré son épingle du jeu et la Coopérative UNIRÉ peut se réjouir de résultats particulièrement encourageants.
La pomme de terre a été la reine de l’année. Profitons-en pour rappeler que les résultats présentés par UNIRÉ concernent la récolte 2016 de pommes de terre tandis que les vendanges considérées sont celles de 2015. C’est un détail qui a son importance pour une compréhension au plus juste du contexte dans lequel évolue l’agriculture rétaise.
2016, année de la pomme de terre donc, avec plus de 2000 tonnes récoltées et un chiffre d’affaires en hausse de 43% pour une hausse de 50% du tonnage vendu. Une belle performance qui rappelle celle de l’année 2013, en mieux encore puisque le prix moyen de vente est lui aussi en augmentation (+ 26% environ). Alors bien sûr, tout n’a pas été idéal puisque des sols froids ont notamment retardé les plantations précoces d’Ars et Saint-Clément. Mais la vigueur des plants a atténué ces effets négatifs. Bien sûr aussi qu’il reste des choses à améliorer dans les contingentements qui suscitent parfois le mécontentement. Et bien sûr encore qu’il faut surveiller de près ces cultures hors coopérative qui ont tendance à se développer tous azimuts, et nuisent tant à l’image qu’aux résultats. Nous ne vivons pas dans un monde parfait et des progrès restent à accomplir. Toujours est-il que la pomme de terre rétaise a de beaux jours devant elle !
Vignoble : des vendanges 2015 au plus juste
Avec 36 005 hl récoltés, les vendanges 2015 ne signent pas une année exceptionnelle mais permettent néanmoins de réaliser les ventes de l’exercice, de débuter la reconstitution des stocks de Vins de Pays rouges et d’assurer des quantités suffisantes de Pineau blanc. Mais la cuvée 2015 se distingue néanmoins par ailleurs. En effet, c’est l’année de la première vinification d’une cuvée de 215 hl issue de la viticulture biologique, l’élaboration de vins rouges de très belle qualité ainsi que l’utilisation d’équipements de pointe (salle de pressoir) favorisant une vinification au plus haut des Vins de Pays blancs et rosés. A noter également, le développement de la vente en BIB qui poursuit son irrésistible ascension. Pour autant, l’activité est en baisse légère, plus marquée du côté du cognac qui semble traverser une passe difficile.
Mais entre la date de clôture de l’exercice et l’AG sont intervenus de nouveaux évènements importants : évoquons en premier lieu les vendanges 2016 qui se sont déroulées dans un contexte climatique particulièrement favorable au niveau de la maturité des raisins. N’oublions pas la création de deux nouveaux produits, un Trousse-Chemise millésimé 2009 extra-brut à l’habillage festif et une cuvée de rosé dans une bouteille sérigraphiée aux couleurs du Stade Rochelais, saluée par la critique au Salon de la Gastronomie 2016 de La Rochelle. Il faut y ajouter enfin l’implication d’une dizaine d’exploitants supplémentaires autour de la viticulture biologique.
Sans cesse sur le métier remettre son ouvrage… Pour le meilleur
Bien sûr, dans le vignoble et dans les champs de pomme de terre, de nombreux efforts restent à fournir, de nombreux progrès à initier et autant de problèmes à régler comme celui de l’extension souhaitée des terres agricoles, celui des cultures alternatives ou encore la question du devenir des bâtiments agricoles. Il faut également penser à revitaliser un vignoble vieillissant et à rééquilibrer les cépages. Bref, dans le monde actuel et sur Ré pas moins qu’ailleurs, impossible de s’endormir sur de quelconques lauriers. Mais la mutualisation est sans conteste une grande force. La création de nouveaux produits, le ralliement à des méthodes de cultures plus respectueuses de l’environnement et prêtes à répondre aux exigences de plus en plus élevées de clients soucieux de qualité et de traçabilité, illustrent la volonté de tirer les activités primaires de l’Ile de Ré vers le haut. Une exigence qui donne au même titre que l’activité touristique, une grande valeur à notre territoire et tous les atouts pour que l’Ile puisse relever tous les défis !
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