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Une stratégie de la CdC affirmée

Jouant la transparence avec les médias – et donc avec la population – le Président de la Communauté de Communes a tenu un nouveau point presse sur sa stratégie et son plan d’action, le 22 juillet, avant les réunions publiques des 5 et 8 août au Bois-Plage et à Ars.
Ainsi un courrier signé par les 10 Maires et par le Président de la CDC a été adressé le 20 juillet aux Préfets du Département, de la Région, au Ministre de l’environnement, au Premier Ministre et au Président de la République. Ainsi qu’aux Présidents du Conseil général, du Conseil régional et au Député.
« Une circulaire parapluie »
Constatant que l’État ne négocie rien, le Président de la CDC reste à ce stade légaliste mais ne mâche pas ses mots. D’emblée il rappelle qu’ « une circulaire n’a aucune valeur juridique… ni a fortiori de valeur contraignante », que « bien que la circulaire en question fasse de “l’association des Collectivités Territoriales et la concertation des parties prenantes (…) une condition nécessaire à l’élaboration du PPR” force est de constater que celle-ci a été écrite en “monde clos“ sans la moindre concertation préalable des protagonistes de terrain… ». Plus incisif encore est ce reproche de fond : « La circulaire contestée n’a manifestement que l’apparence de la volonté de gérer le risque de submersion marine dans les PPRL. Il s’agit, en réalité, pour l’État, d’une “circulaire parapluie” qui, par une prise en compte déraisonnée du principe de précaution, n’est destinée qu’à le protéger de toute éventuelle mise en cause de submersion marine ».
Les principaux arguments des élus tournent autour d’une « méthodologie irréfléchie » et non pas guidée par le principe de réalité avec nombre de points techniques très contestables détaillés par le Cabinet Casagec, mais aussi « une remise en cause de l’avenir du territoire de l’île de Ré », une mobilisation importante de la population, une détermination sans faille des élus, et une volonté d’aboutir à une révision concertée du PPRL au plus près des risques réels encourus.
Concernant l’avenir du territoire, les cartes de niveaux d’eau impacteraient l’île de Ré de façon notoire avec 13 939 habitations sur 50 672 qui seraient concernées, soit près de 30 % des constructions, mais aussi 1 241 bâtiments économiques (commerces, entreprises de BTP, restaurants, activités immobilières, activités de pêche et d’aquaculture, etc…).
Les constructions existantes sont les premières concernées
Et si la mobilisation continue de prendre de l’ampleur, c’est que les particuliers et les professionnels ont pris conscience que cela concerne l’existant et non le « à construire ». La pétition approcherait les 4000 signatures (y compris de gens ayant participé à la réunion des AIR, lire page 6), et les trois associations Avenir, Ré-veille (créées spécifiquement) et Réagir regrouperaient aujourd’hui plus de 380 adhérents et auraient des premiers bilans inquiétants à remonter.
La motion adoptée à l’unanimité des délégués communautaires (lire page 5) constitue évidemment un argument politique de poids pour réclamer à l’État un PPRL concerté avec un comité de pilotage.
Pour le moment, les élus sont encore dans une phase de « négociation » (unilatérale…) avec des réponses politiques, techniques et médiatiques apportées aux « propositions » de l’État. Le Président, Lionel Quillet, a ainsi sollicité un rendez-vous auprès du Ministre de l’Environnement, demande appuyée par Dominique Bussereau et Olivier Falorni. Il entend également lancer un marché pour sélectionner un Cabinet qui fera les propres contre-modélisations de la CDC, cabinet européen ou hollandais… Les réunions publiques du 5 août au Bois- Plage et du 8 août à Ars-en-Ré seront aussi des moments forts avec des nouvelles annonces et la proposition d’une action collective importante.
Des « digues orphelines » dont l’État n’assume plus la responsabilité
Sur la questions des digues dont la construction n’avance pas et de la non protection des populations consécutive, une action juridique ne serait pas exclue, même si l’Etat semble avoir joué une partie subtile avec des digues devenues « orphelines » et dont il n’aurait plus la responsabilité…
Sur le fond, le Président de la CDC n’a de cesse de vouloir informer les Rétais pour ne pas être pris en défaut de communication – à l’instar de l’ancien Maire de Charron – et de dénoncer la conception qu’ont les « technocrates » du littoral français, considéré comme un territoire de vacances, de saisonniers et pour lequel la protection passe au second plan.
En attendant, les cartes de niveaux d’eau sont opposables devant un tribunal et les Maires – responsables pénalement à vie – n’ont pas d’autre choix que de refuser les certificats d’urbanisme et permis de construire. Ce qui leur pose un double problème, celui de signer quelque chose qu’ils considèrent comme faux, et de devoir défendre leur Mairie attaquée par les propriétaires lésés, avec des frais financiers énormes pour les Communes qui ne pourront les assumer longtemps. Si le Maire ne signe pas, cela vaut accord tacite avec sa responsabilité pénale qui est engagée.
Le Président de la CDC pense que les quelques voix « dissonantes » se feront de plus en plus rares, face à cette surinterprétation de l’État dans la modélisation des cartes de niveaux d’eau, qui seront encore aggravées lors de l’établissement des cartes d’aléas prenant en compte la vitesse de l’eau. Reste à savoir ce qui peut au final amener l’inébranlable État à reconsidérer sa position actuelle.
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