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« Une pression de l’Etat pour limiter le nautisme »
L’assemblée générale de l’Association des usagers du port d’Ars-en-Ré (AUPAR) a été l’occasion pour les plaisanciers de rappeler quelques motifs de satisfaction mais aussi de regretter le resserrement de l’occupation du domaine public maritime, sur la volonté de l’Etat.
Le dragage du chenal d’Ars : un beau succès
Sujet récurrent au fil des années, le dragage du chenal réalisé ce printemps et l’autorisation de draguer désormais chaque année 8000 m3, pendant dix ans, ont été salués par le président de l’AUPAR, Jean-Luc Bénard : « C’est un beau succès, depuis le temps que l’AUPAR et la municipalité poussent pour y arriver. » D’autant que les sédiments – du sable venant du banc du Bûcheron, sont déposés à l’entrée du Fier d’Ars et sont dispersés par le courant de marée. Ils ne reviennent pas immédiatement dans le chenal, comme cela était le cas auparavant. Aux yeux du président « Les Phares et Balises ont repositionné à peu près correctement les bouées rouges en sortant du port, mais il ne faut pas les serrer de trop près, par contre le chenal a été très bien dragué et on peut maintenant compter sur la même hauteur d’eau dans le chenal au-dessus du batardeau du port nature, à condition de se tenir au milieu du chenal. » Deux vidéos tournées par un drone entre la sortie du port et la fin du chenal, qui seront complétées par une troisième qui sera réalisée lors des grandes marées de septembre, permettront de constater le résultat du dragage des 8000 m3.
Par ailleurs, les Phares et Balises ont accepté l’extension demandée de la zone de dragage, qui permettra de rectifier le chenal dès la sortie du port, où subsistent deus bosses bâbord et tribord. Environ 1000 m3 sont à enlever, pour aboutir à un chenal bien droit.
L’AUPAR a, par contre, abandonné le projet de stockage à terre qu’elle portait, voyant qu’aucune possibilité ne se dessinait au fil des ans.
L’association participe à nombre de réunions et comités et a été récemment intégrée au Comité consultatif de gestion de la Réserve naturelle de Lilleau des Niges.
Parmi les activités proposées par l’AUPAR à ses quelque cent cinquante adhérents (cent vingt-quatre à jour de leurs cotisations), ce qui en fait « une belle association », figurent des pique-niques sur le banc du Bûcheron, quand la météo le permet, des sorties en flotille vers Rochefort, l’île d’Oléron… des « Apéros marée basse » et l’association participera avec la municipalité à l’accueil Défi Voile découverte 2024.
Des usages de Trousse-Chemise restreints
Avant de passer au traditionnel jeu des questions/réponses avec la municipalité, un plaisancier est intervenu au sujet des usages du Fier d’Ars et de la plage de Trousse Chemise : « Où s’arrête notre intérêt du Fier d’Ars ? » a-t-il questionné. « Les projets imposés par la DDTM* vont nous interdire de poser nos dériveurs sur la plage de Trousse, le droit de beacher, de se baigner et de faire le Mao car Trousse Chemise est considérée comme un chenal. Sous injonction de la DDTM, le maire des Portes-en-Ré a prévu d’appliquer ces règlements pour La Patache et Trousse Chemise. Or c’est la seule plage pour Ars, si personne ne réagit on devra ramener nos dériveurs chaque soir ou alors aller aux parkings payants de La Loge ou au Gros Jonc, faire le tour quelle que soit la météo, il faut faire une pétition auprès de la DDTM pour suspendre ce projet, obtenir au moins une AOT* pour la saison. Elle va aussi empêcher les ostréiculteurs de laisser leurs barges dans le chenal. »
Le président de l’AUPAR a évoqué les projets de réglementation des ZMEL*, qui concernent toutes les communes, les interprétant comme une « pression pour limiter les activités nautiques. »
Un batardeau amovible plus coûteux que prévu
Etienne Caillaud, premier adjoint au maire d’Ars-en-Ré, a répondu aux différentes questions. Au premier rang desquelles figurait la date du dragage du bassin de La Prée. « Quand on pourra mettre les sédiments quelque part, ils étaient prévus pour les digues du PAPI 2… La Levée du Fier est un peu abîmée, le matériau serait utile, mais il nous faut obtenir l’autorisation de déplacer ces sédiments. Ou alors les déplacer de la première à la seconde darse. J’aimerais bien attaquer, il faut voir aussi le prix, à supporter sur le budget de fonctionnement de la commune. »
Concernant le PAPI* 2 pour Ars-en-Ré, « cela n’avance pas » et en attendant un batardeau amovible est prévu autour du bassin de La Prée, d’un coût de 200 K€. « Il est en cours de fabrication, mais il faudra le fixer, et pour cela auparavant étudier le sol pour que le batardeau soit bien horizontal. Il a fallu faire des carottages à deux mètres de profondeur. L’assureur du premier bureau d’étude a refusé de prendre le risque, nous avons reçu une proposition du second bureau, qu’il faut étudier. Normalement il faudrait commencer les travaux après l’été. Ce batardeau, à monter et démonter à chaque alerte météo, protégera le village en cas de débordement du port, les marais jouant leur rôle tampon des deux côtés du port. La CdC va en financer une partie, mais on va s’approcher de 400 K€. J’aurais préféré un muret en pierre, mais le port d’Ars est classé Monument Historique et – comme le port de La Rochelle – se voit refuser cette solution. », a expliqué Etienne Caillaud.
Parmi les questions posées à la municipalité, figurait aussi le montant des loyers des terrasses du port : « Si ces loyers ne sont pas assez élevés, alors ce sont les plaisanciers qui paient à la place des professionnels installés autour du port », estime l’AUPAR. Etienne Caillaud a répondu par une boutade : « Je vous souhaite bon courage pour discuter avec les commerçants et leur expliquer cela ! »
« L’Etat se cabre de plus en plus »
Concernant la doctrine de l’Etat, Etienne Caillaud a quelque peu confirmé le sentiment émis lors de l’AG : « L’Etat se cabre de plus en plus et cherche à tout faire payer, il loue le DPM. Sans AOT, impossible de rester. Les usages évoluent aussi. On a tous beaché dès notre jeunesse à La Patache, mais aujourd’hui il y a beaucoup plus de trafic et la bande des 300 mètres est très réglementée, on n’y a pas de droits. Comment négocier avec l’Etat ? Créer des zones de navigation, de baignade, etc., c’est compliqué. »
L’AUPAR a également évoqué la surface de la Réserve Naturelle, qui « un jour ou l’autre sera submergée et veut se relocaliser en arrière ». « Je suis très vigilant à ce que la Réserve n’aille pas au-delà des piquets jaunes. Nous sommes dans une période où l’environnement prend de l’importance, ce qui crée des conflits nouveaux. », a estimé Etienne Caillaud.
Jean-Luc Bénard, qui en est à sa 9è année de présidence de l’AUPAR, a lancé un appel aux volontaires pour rejoindre le Conseil d’Administration.
DDTM : Direction départementale des territoires et de la mer / AOT : Autorisation d’occupation temporaire / ZMEL : Zone de mouillage et d’équipements légers / PAPI : Plan d’actions de prévention des inondations
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