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Une plongée au coeur des océans
Grâce à des technologies innovantes et interactives, la nouvelle exposition du Musée maritime, à partir du 9 novembre, fait le pari de sensibiliser le public au changement climatique de façon scientifique et ludique.
Comment parler du réchauffement climatique avec une rigueur scientifique extrême, de façon ludique et en s ’adressant au plus grand nombre ? C’est le défi du Musée Maritime avec sa nouvelle exposition Climat Océan, une plongée interactive et immersive au coeur des océans, ces « poumons » de la planète qui jouent un rôle primordial dans l’évolution du climat. A une époque où le changement climatique n’a jamais été aussi visible, un océan en « bonne santé » peut être la meilleure assurance-vie pour l’Humanité… à condition qu’on le protège !
Une machine à vent
Un cheminement qui débute par un couloir d’immersion, où le visiteur se trouve plongé, grâce à des écrans horizontaux, au milieu de l’océan qui couvre 71% de la surface du globe (97% de l’eau sur Terre), puis par une présentation, avec écran tactile, des caractéristiques des océans (de leur superficie au rôle régulateur des courants sous-marins en passant par la biodiversité). Un peu plus loin, une colonne d’eau permet d’explorer le monde des profondeurs, et particulièrement des fosses dont celle des Mariannes ( – 11 000 mètres), tandis que des hologrammes expliquent comment les océans « fabriquent » le climat à partir de leur salinité, de leur température ou de leurs courants. Impossible de passer sous silence les atteintes faites aux océans, comme cet espace de réalité virtuelle évoquant leur acidification ou leur pollution, notamment par les déchets anthropiques (plastique). Trois innovations, spécialement conçues pour l’exposition, devraient ravir les enfants (mais pas que !) : une machine à remonter le temps, pour évoquer l’Histoire de l’or bleu sur la planète, une machine à vent, qui permet d’écouter le souffle d’Eole avec un casque de haute technologie et cette appareil produisant à base d’ultra-sons une mini-tornade… que l’on peut toucher du doigt !
Un cabinet des « absurdités »
Plusieurs modules plus sérieux, mais non moins ludiques, permettent d’aborder les paléoclimats, la question de la fonte des glaces (et les nouvelles routes maritimes qui en résultent), de l’érosion et des tempêtes (notre frange littorale y est directement soumise). Une petite salle, équipée d’un écran ayant pour décor les tours de La Rochelle, montre les conséquences d’une montée des eaux de 0,5 m à 3 mètres, et où le visiteur est « précipité dans un phénomène climatique extrême ». Mais il sera aussi question de « résilience », les écosystèmes (mangroves, marais rétro-littoraux) possédant une forte capacité d’adaptation et d’atténuation des phénomènes, à condition de les préserver… L’art n’a pas été oublié, avec la présentation des travaux d’un poète, d’un musicien et d’une chorégraphe, dont la performance s’inspire « d’une tempête de 8 minutes ». Surtout, et ce sont les rares objets de cette exposition peu conventionnelle, le cabinet « des absurdités » cherche à déconstruire les « fake news » et le climato-scepticisme, à travers les détournements d’oeuvres d’art célèbres : le Cri de Munch prend le visage d’un ours polaire perdu au milieu de quelques glaçons, La Joconde offre un visage « caniculaire » plein de sueur pendant que le Radeau de la méduse est submergé… par un énorme bateau de croisière. Une ingénieuse structure mécanique, créée sur mesure, simule l’ondulation d’une vague en fonction des battements de coeur du visiteur, avant de le rejeter sur le rivage… et vers la sortie de l’exposition. Le moment pour chacun de s’engager, sur un écran tactile, à des gestes quotidiens pour réduire son empreinte : un « capteur d’engagements » permettra de diffuser les résultats en temps réel sur les réseaux sociaux.
Une première et un tremplin pour d’autres initiatives
« C’est un pari, jamais une exposition n’a été consacrée à la sensibilisation au réchauffement climatique, explique Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle. Il y a peu d’objets, c’est une construction intellectuelle qui sort directement du cerveau des concepteurs ». Elle s’inscrit dans l’ambition d’un territoire neutre en carbone à l’horizon 2040, et aura vocation, en cas de succès, à servir de tremplin pour d’autres initiatives visant à faire de La Rochelle une ville moteur en matière de sensibilisation au changement climatique. Le maire de La Rochelle envisage même qu’elle puisse déboucher, dans les prochaines années, sur un espace dédié à l’avenir de la planète. « Les studios de l’Océan ont annoncé leur fermeture, ça peut être une opportunité… »
Infos pratiques :
Inauguration le 9 novembre à 15h (visites libres et gratuites de 16h30 à 19h), précédée à 13h d’une parade nautique de la goélette Tara du phare du Bout du Monde au bassin des chalutiers en passant par le Vieux port. Exposition visible jusqu’en novembre 2021.
Renseignements sur :
www.museemaritime.larochelle.fr
sur les réseaux sociaux ou par téléphone 05 46 28 03 00
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