- Environnement & Patrimoine
- Tempêtes - Saint-Clément
Une maire sur le front et un blockhaus en équilibre
Que ce soit pour Céline, Ciaran ou Domingos, les municipalités ont dû faire face à des situations d’urgence, de jour comme de nuit. Retour sur cette semaine tempétueuse avec Lina Besnier, maire de Saint-Clément, dont la commune a subi de nombreux dégâts.
Au cours de cette semaine de tempêtes, Lina Besnier a passé quelques nuits blanches. « Il fallait être sur le terrain. J’ai donc organisé des rondes, auxquelles j’ai participé bien sûr, avec la police municipale et les agents techniques de la commune », explique-t-elle. « Pour le passage de Céline et Ciaran, ce qui m’inquiétait le plus, c’était les touristes qui se mettaient en danger en allant se prendre en photo sur la digue. On a dû intervenir plusieurs fois ! Pour Domingos, ce fut les arbres qui sont tombés sur la départementale très rapidement. On s’est donc relayé pour surveiller tout ça. »
Ainsi, lors de la nuit du 4 au 5 novembre, Lina et son équipe ont passé la nuit dehors. « C’est sur la route d’Ars que les premiers arbres sont tombés. J’y suis allée avec l’agent technique de permanence et le conseiller municipal Gildas Jacquot. On a commencé à déblayer vers 22h, avec l’aide des policiers municipaux pour assurer la circulation et la sécurité, rejoints ensuite par la gendarmerie. » Une réactivité qui a permis à la départementale d’être dégagée deux heures plus tard, et la maire a alors pu reprendre sa surveillance. « J’ai fait une dernière ronde à 4 heures du matin pour vérifier qu’il n’y avait pas eu d’autres chutes car je craignais que, même si les vents s’étaient calmés, d’autres arbres fragilisés ne puissent chuter. » Ce fut le cas d’ailleurs au petit matin au niveau du Godinand, et la circulation fut coupée sur la départementale le temps de débiter cet arbre.
Le Blockhaus de la côte sauvage sous haute-surveillance
Quelques jours plus tard, l’heure est au bilan. De nombreux champs restent inondés et la terre est imbibée d’eau, malgré la pompe à eau de la Pyramide qui fonctionne en permanence. Les arbres en bords de route, fragilisés à la fois par les forts coups de vent et une terre détrempée, inquiètent tout particulièrement la municipalité qui appelle encore aujourd’hui les automobilistes à la prudence. La plupart des accès plage de la Côte sauvage ont été détruits par l’océan et restent dangereux. L’interdiction d’accès aux plages a donc été prolongée de quinze jours. Dans l’urgence, certains vont être rétablis, d’autres attendront l’intervention de l’ONF. Les dunes, que ce soit sur la Côte sauvage ou la Conche, ont reculé de plusieurs mètres, entre 3 à 5 mètres selon les endroits, peut-être plus.
Ce qui inquiète le plus la municipalité, c’est le blockhaus de la Côte sauvage, qui, dès Céline, s’est retrouvé en bord de dune, au sommet d’une falaise de sable instable. Le chemin qui le longe face à la mer est tombé en partie sous l’effet de la submersion. Sur l’un de ses flancs, la dune s’est trouvée amputée de plusieurs mètres, plaçant le bunker de la 2nde guerre mondiale au bord d’un précipice des plus fragiles. « Aujourd’hui, le danger est réel, il est prêt à s’effondrer », estime Lina Besnier. « Et s’il s’effondre, c’est toute la dune qui part à cet endroit-là, alors qu’il y a juste derrière de nombreuses habitations. » Ainsi, la rue des Tamaris et la rue de l’Ormon seront placées en première ligne en cas de submersion à cet endroit.
Cette zone de dune est particulièrement sensible, puisqu’elle arrive au bout de la digue et de l’empierrement. L’eau, après avoir heurté la digue, s’écarte et creuse la dune là où c’est possible. « J’en ai déjà parlé au sous-préfet, mais il va falloir que le préfet vienne rapidement sur place constater le danger. Il faut une vraie réflexion et un travail de fond sur la situation à cet endroit et il ne faut pas tarder, car il y a un vrai risque » avertit la maire de Saint-Clément. En attendant, Lina Besnier appelle à la vigilance de toute la population.
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