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Une intercommunalité forte et concentrée
Tout juste réélu président de la Communauté de Communes à l’unanimité, Lionel Quillet a prononcé un long discours de politique générale, après que Léon Gendre l’ait assuré de son soutien sur la politique menée pour protéger le territoire et maintenir sa vie permanente et de sa vigilance sur les quelques sujets qui fâchent qu’il aura tout le temps d’aborder en cours de mandat.
Remerciant les 26 délégués pour leur confiance renouvelée, « presque plus importante à mes yeux car je veux croire qu’elle légitime le travail réalisé et l’esprit de solidarité insufflé lors du précédent mandat » il n’a pas manqué de souligner que c’est la première fois qu’un président est renouvelé, « ce qui signifie que l’institution est devenue incontournable… car l’intercommunalité c’est l’avenir, pour tous les territoires et en particulier le nôtre. Se réunir, se mutualiser, être solidaire par-delà les spécifi cités communales, les tendances politiques, pour aller dans le sens de l’intérêt général, tel est l’avenir. Je sais pouvoir compter sur chacun d’entre vous pour, demain, réaliser ensemble un projet de territoire tourné résolument vers l’avenir et l’amélioration de la vie quotidienne des Rétais ».
Il a tenu à féliciter les 9 maires réélus avec des scores entre 55 et 75 %, ce qui souligne « le bon travail des maires et de leurs équipes municipales, leur inscription dans un esprit communautaire, et assoie leur véritable légitimité ».
Il a prévenu qu’un choix démocratique doit être respecté au sein de l’institution et en dehors de celle-ci et qu’il est essentiel de ne pas laisser la légitimité des élus être remise en cause. Accueillant avec la même volonté de respect les conseillers municipaux dits d’opposition, élus au suffrage universel direct, il a précisé « ils font partie de la majorité communautaire » et a eu un mot au sujet de la parité pour préciser que même si c’est encore insuffisant, il y a désormais 8 femmes contre 3 au précédent mandat.
Une Communauté de Communes forte
Il s’est largement exprimé sur la « révolution » territoriale en cours avec aujourd’hui plus que 13 EPCI en Charente-Maritime et demain un seul canton pour l’île de Ré, puis la disparition annoncée des conseils généraux, la réduction de moitié du nombre de Régions, la rationalisation de la carte intercommunale et s’est positionné pour la suppression du Pays (NDLR : qui entraîne de facto celle du Conseil de développement, dans son statut légal en tout cas). « Il nous faut préparer 2021, anticiper cette mutation », a-t-il martelé.
L’Intercommunalité rétaise a fortement évolué depuis la création du SIVOM en 1963, puis celle de la Communauté de Communes en 1993 et l’accélération à partir de 2008 : prise de nouvelles compétences (TPU, logements…), Xynthia et le programme des travaux digues, les crèches, la construction de la nouvelle gendarmerie, etc.
Aujourd’hui, la CdC, représente un budget de 70 millions d’euros (en 2008 : 31 millions) et 70 agents (dont 35 salariés dans les crèches) et a atteint une autonomie financière correspondant à un vrai bassin de vie ayant acquis une crédibilité et qui investit dans le stratégique c’est-à-dire le SCOT, la protection des côtes ou encore les logements…
S’il s’est dit profondément attaché à l’existence des communes qui représentent la proximité nécessaire et la réponse adéquate aux problématiques quotidiennes, il a rappelé qu’elles bénéficient toutes dans l’île de Ré très largement de l’implication communautaire.
« L’intercommunalité de l’Île de Ré doit donc conforter son rôle d’appui aux communes dans une action tournée exclusivement vers les investissements. Je vous proposerai toujours d’intervenir fortement dans le structurel afi n de ne pas diluer notre force d’intervention » a-t-il précisé.
Les partenaires de la CdC sont d’abord les Communes : « la CdC doit aujourd’hui s’inscrire dans un schéma de mutualisation intercommunal des moyens humains et fi nanciers avec une charte de la fiscalité et du personnel, car jusqu’à aujourd’hui le transfert des charges s’est fait sans compensation financière des communes à la CdC ».
Le Conseil général, la Région, restent des partenaires de beaux projets, grâce à des relations constructives et l’État – « il est important de rappeler que la CDC a toujours respecté le cadre légal et réglementaire défini » – « doit accompagner et contrôler mais si la fonction de contrôle existe, elle ne doit pas être sa seule détermination ».
Enfin, concertation et pédagogie doivent permettre de communiquer en bonne intelligence avec les citoyens et les associations.
Les projets d’avenir
« Nous avons énormément de réalisations en cours, de projets à mettre en place et de nouvelles compétences à assumer, soit par obligation du législateur, soit par choix collectif. »
Concernant la vie permanente :
• Logements à loyers maîtrisés : 5 projets sur 10 sont en cours de réalisation soit 200 logements en 2014/2015 et 5 autres projets sont à venir soit environ 250 logements pour 2020.
• Crèches : 3 crèches ont été créées et 3 sont en cours de réalisation, ces 6 crèches accueilleront plus de 200 enfants en 2015 et une ludothèque est prévue.
• Une seconde salle culturelle verra le jour sous ce mandat.
• La mise en valeur du Patrimoine est une priorité dans le cadre du Label Pays d’Art et d’Histoire.
Pour la sécurité du territoire et l’environnement :
• La défense des côtes bénéficie d’un programme total de travaux de 100 millions d’euros dont 30 réalisés et 20 millions en cours et d’ici 2020, 50 millions de travaux restants.
• Marais : mise en oeuvre du CTMA.
• Le PPRL sera finalisé avant juin et un rendez-vous a d’ores et déjà été sollicité auprès de la nouvelle Ministre de l’Écologie, Ségolène Royal et l’instruction des permis de construire sera intégrée à la CdC à la rentrée.
• Enfin, la gestion des 80 % du territoire non urbanisables donnera lieu à un inventaire, l’estran fera l’objet d’une surveillance, éducation, sensibilisation tandis que les zones boisées seront entretenues.
Concernant l’économie et le tourisme, soit 60 % de l’activité insulaire :
• L’économie sera l’objet d’une intervention beaucoup plus importante de la CDC avec une aide aux entreprises, des locaux mutualisés, l’accompagnement des activités artisanales.
• Le Tourisme deviendra une compétence intercommunale, et il faudra trouver une clé de répartition pour la taxe de séjour.
Les déchets doivent supporter une augmentation du nombre de normes ce qui nécessite une rationalisation et une optimisation de la gestion et des installations avec notamment le déplacement de la déchèterie du Morinand et l’éducation des populations au tri.
Enfin, l’île de Ré doit mettre en place une véritable politique de transport confortée, qui représente aujourd’hui près de 3 millions d’euros pris en charge par le Conseil général et la CdC. Le Président a conclu : « c’est dans cet esprit de rationalisation que je vous propose une organisation resserrée » (voir l’organisation du conseil communautaire de l’île de Ré).
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