Une exclusivité de Lionel Quillet à Saint-Clément
Le point culminant de la soirée du 30 novembre était sans nul doute la venue de Lionel Quillet, très attendue juste après le Conseil, tant du côté des élus que de l’assemblée.
« Porteur de bonne nouvelles »
C’est ainsi que Lionel Quillet a fait son entrée en matière, et émoustillé l’attention d’une assemblée qui n’en attendait pas moins de sa part. Avant d’en dévoiler davantage, le président de la Communauté de Communes a tenu à resituer le contexte, et notamment à rappeler un point majeur et indiscutable concernant la défense des côtes : « La loi fixée par l’Etat est très claire : on ne défend que la sécurité des personnes ». L’ancien 1er vice-président du Conseil départemental apportera tout de même une nuance à cette déclaration dans la suite de son intervention : « Les métiers agricoles, et en particulier les sauniers, ne seront pas laissés-pour-compte ; on ne les laissera jamais tomber. On ne peut laisser les marais sans défense ».
Le réchauffement climatique et la montée des eaux, une réalité indiscutable
C’est aux territoires communautaires « Gemapiens », à l’instar de l’île de Ré, qu’appartient la compétence de faire face aux inondations dans le cadre de la sécurité des personnes : c’est ainsi que sont nés les PAPI (programme d’actions de prévention des inondations) après Xynthia.
Près de 14 ans plus tard donc, avec deux PAPI signés et 100 millions d’euros engagés, l’île de Ré n’apparaît plus du tout comme le territoire « insauvable » qu’il fallait abandonner ; rapportée à un territoire, elle est même le plus gros projet de France en matière de défense des côtes. Lionel Quillet a tenu à rappeler que cela était le fruit d’un bras de fer sans merci avec l’Etat, qui n’aurait pu être gagné sans se montrer « extrêmement pédagogue, vertueux et politique ». A plusieurs reprises, il a insisté sur le rôle essentiel qu’ont joué Dominique Bussereau, président du conseil départemental de la Charente- Maritime de 2008 à 2021, et Elisabeth Borne, préfète de la région Poitou- Charentes en 2013 puis très vite au Gouvernement. Le président de la CdC s’est donc montré rassurant : certes, le réchauffement climatique et la montée des eaux sont incontestables, mais « la montée des eaux sur l’Ile de Ré n’est pas exponentielle pour l’instant, contrairement à d’autres territoires ».
« L’érosion, j’y vais parce que je pense qu’il faut y aller »
Saint-Clément est particulièrement touché par l’érosion ; les membres de l’assemblée présents ont exprimé à Lionel Quillet leur inquiétude – documents à l’appui – par rapport aux tempêtes passées et à celles à venir. Inquiétude pour le moins légitime, quand on sait que les projets de défense proposés par les collectivités territoriales ne peuvent s’appuyer que sur les digues existantes, et que, de plus, l’Etat ne donne ni financement ni autorisation pour intervenir sur l’érosion. Pour le président de la Communauté de Communes, il s’agit alors « d’un choix et d’une volonté politique de forcer la décision » pour permettre la protection du territoire.
Une annonce exclusive
« Puisque l’Etat ne veut pas financer l’érosion, nous financerons ». Des négociations ont été entamées auprès des services de l’Etat, afin de pouvoir agir malgré tout sur les conséquences de ce phénomène. Dans la foulée de cette annonce, Lionel Quillet a sorti de sa poche une deuxième bonne nouvelle : le jour-même, le sous-préfet l’a informé qu’il serait prêt à accorder à la CdC une AOT (Autorisation d’Occupation Temporaire du domaine public) afin d’envisager, à partir de l’existant, une remise en état des dunes et des enrochements attaqués par l’érosion. Des autorisations d’intervention seront donc demandées en priorité pour la Côte Sauvage, mais aussi pour La Redoute aux Portes-en-Ré, pour Les Gouillauds au Bois-Plage, etc… Ces reprofilages seront réalisés en concertation avec la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et sous l’oeil vigilant de l’Etat, puisqu’il s’agit là clairement d’une jurisprudence.
Le Plan érosion
Pour celui qui incarne la défense des digues, il est urgent d’agir : le temps passe, les règles environnementales évoluent et les coûts augmentent. Si la situation paraît moins désespérée qu’après Xynthia, il est cependant nécessaire de passer à l’action : c’est le « plan érosion » lancé par la CdC. Une carte érosion devrait d’ailleurs bientôt voir le jour. Dans l’assemblée, on s’interroge sur le cas de La Conche, particulièrement touchée par ce phénomène. Lionel Quillet le reconnaît, c’est un cas compliqué, dans lequel la sécurité des personnes n’est pas directement mise en jeu ; néanmoins, la juxtaposition de cette plage avec la route départementale pourrait peser dans la balance. A la question du troisième adjoint Christophe Penot sur la possibilité d’envisager des approches douces, à l’instar des récifs artificiels, comme c’est le cas dans certains pays d’Europe et d’Asie, le Président de la CdC rétorque que l’Etat a toujours rejeté cette option. De toute évidence, Lionel Quillet connaît le sujet sur le bout des doigts, et sait qu’on ne peut pas se permettre de perdre du temps. S’il estime ne plus avoir « la même force de frappe » depuis qu’il n’est plus au Département, il ne semble néanmoins pas prêt à déposer les armes en ce qui concerne la défense des côtes.
Conseil municipal de Saint-Clément-des Baleines
Préservation et vie permanente
Le conseil municipal de Saint-Clément des Baleines s’est tenu le jeudi 30 novembre en présence d’une vingtaine de Villageois. A l’ordre du jour, six délibérations votées à l’unanimité.
Les membres du conseil ne se sont guère étendus sur les décisions relatives aux finances et aux ressources humaines à l’ordre du jour, qui n’exigeaient pas particulièrement de débats étant donné leur caractère incontournable. Ainsi, une opération d’écriture sur le budget-primitif 2023 concernant les provisions pour risques, et une autre sur le budget principal permettant d’ajuster les crédits et de prendre en charge le remboursement des nouveaux emprunts contractés en cours d’exercice ont été validées. La validation d’une modification du tableau des effectifs permettra également la notification de recrutements d’agents qui font suite à des départs ; enfin, l’accord de tous pour une convention avec le Centre de Gestion de Charente- Maritime concernant la protection sociale complémentaire dans la fonction publique s’imposait.
Un projet intercommunal pour préserver nos paysages
Madame le Maire, Lina Besnier, s’est davantage arrêtée sur le projet de Règlement Local de Publicité intercommunal (RLPi) présenté par le Conseil communautaire le 4 octobre dernier, et dont l’objectif est d’uniformiser sur tout le territoire la réglementation de l’affichage publicitaire, y compris celui des enseignes professionnelles. Le Conseil a émis un avis favorable, mais a tenu à y apporter un ajustement concernant le droit d’affichage des associations. Il souhaite en effet leur accorder la possibilité d’annoncer leurs événements quatre jours maximum avant qu’ils n’aient lieu ; l’idée étant de ne pas leur appliquer des règles « drastiques » qui pourraient les mettre en difficulté dans l’organisation de ces évènements qui font vivre nos villages, comme l’ont souligné Daniel Tassigny, conseiller municipal, et Lina Besnier. Cette dernière a précisé à l’assistance qu’une enquête publique sur ce sujet serait mise à disposition dans la mairie dans le courant du 1er semestre 2024.
En bref
L’effacement des réseaux téléphoniques de certaines rues dans lesquelles cela n’avait pas encore été effectué nécessite la signature d’une convention avec Orange. Un don de 1000€ a été octroyé à l’association des maires de la Charente-Maritime, afin de venir en aide aux victimes des communes sinistrées par le séisme du 16 juin 2023. Lina Besnier a envoyé au Sous-Préfet des photos des blockhaus après le passage de la dernière tempête. Elle espère la réalisation de travaux d’urgence, car les ouvrages menacent sérieusement de s’effondrer. La qualification du site de Couny nécessite la fermeture de son accès durant deux mois.
Madame le Maire a eu un entretien avec l’inspectrice d’Académie pour discuter du devenir de nos écoles. D’après Lina Besnier, il est essentiel de maintenir une école par village ; la baisse des effectifs résulte, selon elle, du manque de logements : « Le projet des Ouches est une chance inespérée d’en réaliser vingt », ainsi elle espère qu’il ne fera pas l’objet de recours de la part de certaines associations.
Les élus Gildas Jacquot et Christophe Penot ont tenu à remercier les associations avec qui la municipalité a organisé l’Automne des baleines pour leur investissement et leur engagement. Laurence Plaire, adjointe au maire, a donné rendez-vous à la population le 31 décembre à 19h à la salle du Godinand pour le feu d’artifice de la Saint-Sylvestre
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