- Loisirs
- Objets flottants non identifiés
Une course des OFNIs d’une ingéniosité hors pair
Des sirènes, des éoliennes et beaucoup d’huile de coude : ce dimanche 24 juillet, un large public s’est rassemblé autour du bassin des Optimist d’Ars-en-Ré pour assister à la grande course des OFNIs sous un soleil éclatant.
Il est 16 heures lorsque les festivités débutent dans le chenal du port d’Ars.
Hommage à Tatave
Cinq Cazavants tentent péniblement de s’aligner face au courant pour le départ de la première course de godille à l’occasion du centenaire de la naissance du peintre Tatave*. Cette figure du village d’Ars avait elle-même appris à un grand nombre d’enfants à naviguer des Cazavants à son époque. Portés par les voix des Gaillards du Pertuis sur l’air de “la Chanson pour le départ”, les cinq godilleurs s’élancent dans le chenal tant bien que mal. C’est Marilyne Dupic, la nièce de Tatave, à bord du Cazavant Rhéa, qui mène la course dès son début. Elle remonte le chenal en 4 minutes et 17 secondes, soit 2 secondes plus vite que le Cazavant Panache qui obtient la palme d’argent. La palme d’or entre dans le sillon générationnel de Tatave.
Danses folkloriques et chants de marins
À 17 heures, proche de la capitainerie, une scène s’est dressée. Elle y accueille les danses de quatorze danseurs casserons vêtus de sabots de bois bruyants et de quichenottes légères. Leurs danses folkloriques rétaises égayent l’atmosphère tandis que les OFNIs et leurs équipages se préparent pour la grande course. Tout le monde tremble d’impatience, comme le souligne Bertrand Dupic, l’organisateur de l’événement qui perpétue cette tradition depuis 2017: « Ça nous démangeait d’attendre. Surtout que l’année dernière, on avait annulé l’évènement à trois jours. On nous a demandé de vérifier les pass sanitaires ce qui était infaisable. Cette année c’est possible et on est très heureux. »
Alors que les OFNIS se mettent à l’eau et testent la flottabilité de leurs créations, c’est au tour des Gaillards du Pertuis de faire retentir des chants de marins traditionnels pour donner du courage aux concurrents. Cette année, la course compte dix OFNIs construits à partir de matériaux de récupération et débordant d’imagination comique.
Des objets non identifiés mais des concepts étudiés !
Jeannot, le capitaine de l’OFNI Ré Olienne, nous explique le concept de son équipe : « Notre OFNI sert de prototype pour notre projet de haute qualité environnementale. L’idée est d’installer une éolienne sur tous les clochers des églises de France. On se sert du mât, on met l’éolienne. Les coqs des clochers ne servent plus à rien aujourd’hui, alors on peut les remplacer par une éolienne ! Et comme il y a 27 000 clochers en France, il y a de quoi ! On a récupéré des vieux canoës, une vieille porte pour découper l’île de Ré, des vieilles planches d’armoire pour faire le clocher et des vieux marins pour pagayer ! »
L’OFNI Mario qui a l’apparence d’une grande voiture flottante sur deux gros bidons comprend dans son équipage Luigi et Mario, dopés à la mojette, tandis que l’OFNI Transat Antique flotte au bon vouloir de la déesse Thalassa, posé sur son transat fixé avec du bois sur des planches de snowboard.
L’OFNI des Pirates Sauniers est fabriqué à partir d’une baignoire fixée sur des planches à voile, mais son équipage possède un souvron d’abordage pour repousser les adversaires. Pourtant, l’OFNI Vingt mille lieues sous la mer pense sécuriser sa victoire grâce à une bande de flibustiers armés de pistolets à eau. Ces derniers doivent permettre à leurs deux capitaines hippocampes d’avancer tranquillement grâce à un système à balancement avec des pales, rattaché à une table de ping pong posée sur des planches à voile.
L’OFNI Mahara (poisson volant en tahitien) est « une embarcation polynésienne revisitée qui marche à l’huile de coude » nous confie Maël, son capitaine. Cette création fabriquée à partir de planches de surf décorées et de branches séchées est menée par un quatuor d’enfants ornés de fleurs. L’OFNI Les Rheta Minions, tout aussi coloré, comprend des palettes et des planches aspergées de peinture verte et jaune. Deux ballons à l’arrière de l’engin garantissent son équilibre.
L’OFNI La Formule Eau tient grâce à des mâts de planches à voile. Toutes les provisions de l’équipage se trouvent dans les muscles tandis que Pastaga, un OFNI construit à partir d’une palette et beaucoup de bidons, dépend d’une belle réserve de pastis pour pouvoir alimenter ses membres tout le long de la course.
Pour finir, l’OFNI La fille du Pêcheur, né d’une idée de team building de la poissonnière du marché d’Ars Françoise Caillaud, flotte grâce à une galerie de camion avec des bouées fixées en dessous. Prenez garde, des sirènes sont à bord. Leur chant redoutable peut perturber les autres concurrents.
Ré Olienne remporte la course
Il est 18 heures pile lorsque la course débute. Déjà les flibustiers aspergent l’OFNI Pastaga, la déesse Thalassa tombe de son trône à la renverse dans l’eau et L’OFNI des Rheta Minions ne parvient pas à quitter la zone de départ. Des cris retentissent, Ré Olienne se place vite en tête de course avec les Pirates Sauniers à leurs trousses. C’est cet objet flottant fonctionnant cent pour cent à l’énergie renouvelable qui remporte la course, suivi par l’OFNI Pastaga. La foule les acclame en même temps que Françoise et Muriel qui parviennent enfin à synchroniser leurs coups de rame à bord des Rheta Minions pour partir décrocher une bouée de l’autre côté du bassin. Leur détermination leur vaudra le prix du courage car, comme le souligne Françoise : « On ne renonce jamais ! »
Lors de la remise des prix, la palme d’or est décernée à l’OFNI Mahara qui est parvenu à avancer avec grâce et efficacité jusqu’au bout. Le prix “apéro” est décerné à Pastaga, le prix Jules Verne à Vingt mille lieues sous la mer et bien d’autres encore pour récompenser la créativité de tous.
L’évènement se conclut avec un discours de Madame la Maire qui félicite les concurrents et remercie l’Association d’Information Arsaise, l’Association des Usagers du Port d’Ars, le Cercle Nautique d’Ars en Ré ainsi que tous les organisateurs, les danseurs, les Gaillards et les Godilleurs. Pour finir, Michel Lardeux, l’animateur des jeux, prononce sa dernière sentence : « Ars-en-Ré, toujours plus haut, toujours plus fort ! ».
*Lire notre portrait sur realahune.fr et dans Ré à la Hune n°245
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