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Une campagne de recensement de la faune marine
Le Parc Marin s’est associé à L’Observatoire Pelagis de La Rochelle pour faire un recensement de la faune marine par survol aérien, sur toute la zone littorale charentaise-maritime. Démarrée en février, la campagne va s’étaler sur deux ans.
C’est bien connu, on voit parfois mieux les choses en prenant un peu de hauteur. C’est ce qu’a voulu faire le Parc Marin de l’Estuaire et des pertuis en demandant à l’Observatoire Pelagis de mener une campagne de survol aérien au large de la Charente-Maritime, en vue de recenser les oiseaux et les mammifères marins mais aussi le trafic maritime et les macro-déchets flottant au large. La première opération de survol s’est effectuée en février, bien avant le naufrage du Grande America à 300 km à l’Ouest de La Rochelle. Suivant un plan de vol rectiligne à l’horizontal, ils ont sillonné le périmètre du parc Marin et de la zone Natura 2000, jusqu’à 140 km au large de la Côtinière, dans un rayon allant du sud-Vendée à l’entrée de l’estuaire.
Des oiseaux et des tortues
« En cette période, ce qu’on a pu observer le plus sont des alcides et des guillemots (petits pingouins), au large des îles de Ré et d’Oléron. Au niveau des oiseaux vivant au large, on a vu essentiellement des fous de bassan et des sternes. On a observé aussi de nombreux oiseaux côtiers comme des plongeons et des macreuses, en particulier au large de la pointe de la Coubre », relatent Olivier Van Canneyt et Sophie Laran, les deux biologistes de l’équipage. Des tortues caouannes, un phoque et des cétacés dont de nombreux dauphins ont été observés, avec une surprise pour les biologistes ; des marsouins, qu’ils ne s’attendaient pas à trouver là en cette saison. Sur les deux mille observations de cette première sortie, les deux tiers étaient des animaux marins. « Pour la saison et comparé à d’autres sites maritimes, nous n’avons pas vu beaucoup de déchets, qui restent essentiellement des déchets de pêche type filets, cordages et bacs de criée », rapporte Olivier Van Canneyt. Cette observation a également permis de confirmer des constats que les chercheurs de Pelagis faisaient depuis le début de l’année : de nombreuses carcasses de cétacés dérivant au large, présentant des blessures inhérentes à des manoeuvres de pêche. Depuis, le Ministère de l’Ecologie a annoncé la mise en place d’un plan de sauvegarde des dauphins et des marsouins d’ici la fin de l’année. Et a fourni une enveloppe budgétaire supplémentaire à l’Observatoire Pelagis pour déterminer la part de responsabilités de chaque pêcherie dans ces tueries, en vue de trouver des solutions.
Une sortie par saison
La prochaine campagne d’observation devrait avoir lieu courant mai. L’objectif est de mener des observations régulières durant deux ans, au rythme d’une session de sorties d’une vingtaine d’heures à chaque saison. La mission des chercheurs pour le Parc Marin consiste à faire du comptage d’oiseaux et de mammifères marins, identifier les groupes d’espèces présents et établir les périmètres des espaces de vie de chacun. « Les sorties à différentes saisons et sur deux années consécutives permettra notamment d’établir s’il y a ou non une régularité dans la présence de ces animaux dans les zones où ils ont été observés », explique Amandine Eynaudi, chargée de mission « patrimoine naturel » du Parc Marin. « L’idée, c’est de récolter assez de données pour établir à terme un document de base de travail, pour servir de point de comparaison afin de mesurer dans les prochaines années l’impact des mesures que le Parc Marin compte mettre en place. Ces informations permettront également d’alimenter les réflexions sur les mesures à adapter et de manière générale viendra renforcer le niveau d’expertise du Parc. »
Ce programme est l’une des toutes premières actions concrètes mises en place par le Parc Marin depuis l’adoption de son plan de gestion, acté en juin dernier.
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