- Patrimoine
- Fouilles sur une épave
Une aventure commencée… au 18ème siècle !
Il était une fois un navire qui périt, au même titre que beaucoup d’autres, à quelques deux miles au large de Saint-Clément des Baleines…
Et près de trois cent ans plus tard, c’est Eric Le Gall, plongeur rétais, qui en retrouve les restes. Bien sûr, il ne s’attendait pas à ça en ce jour de l’an 2015. Et pourtant, une simple observation lors de sa plongée le pousse à croire qu’il vient de faire une vraie découverte. Commence alors une formidable aventure.
Mobiliser les structures compétentes
Eric Le Gall est aujourd’hui officiellement « inventeur de la découverte » et participe activement aux campagnes de fouilles sous-marines qui ont lieu chaque été. Mais avant d’en arriver là, il lui a fallu se rapprocher de l’AREPMAREFF (Association de Recherche et d’Etude du Patrimoine Maritime et Fluvial). S’ensuivent les démarches auprès des structures compétentes de l’Etat, le DRASSM (Département de Recherche et d’Archéologie Subaquatique et Sous- Marine) et le SRA (Service Régional de l’Archéologie Poitou-Charentes), avec lesquelles sont menées les recherches en étroite collaboration. S’y joindront cette année des chercheurs des Universités de Montpellier et de Nantes.
2019 : troisième campagne de fouilles
Après une opération de prospection au sonar afin de localiser et confirmer la présence de l’épave, les fouilles ont débuté en 2017 par l’extérieur et une ébauche du site. En 2018, c’est le début des opérations de sondage sur des carrés de 2X2 mètres.
De nombreux objets ont ainsi été exfiltrés et traités : entre autres un écu Louis XV daté de 1736 et un demi écu de 1741 mais également un manche de couvert blasonné, des morceaux de la cloche du navire, un reste de sceau et de bougeoir, des céramiques. Il a également des armes, beaucoup, canons et boulets, balle de mousquet ou billes de plomb. Mais point de nom pour le navire.
Un navire marchand et… corsaire
Eric Le Gall et Félix Gomez (menbre de l’AREPMAREFF et responsable scientifique de la mission) nous racontent une histoire sur laquelle ils ne peuvent faire que des hypothèses. Il s’agirait d’un navire de commerce (des grains de café fossilisés ont été retrouvés) qui pouvait faire route jusqu’au Canada puis vers les Antilles ou le Brésil pour ramener des marchandises exotiques avant de revenir sur La Rochelle, son port d’attache. Un navire marchand mais aussi corsaire, ceux-ci étant munis d’une « lettre de course » du roi leur donnant possibilité de « faire des prises » sur des navires rencontrés en chemin. Sur celles-ci ils prenaient une part, le reste allant au roi.
Qu’est-il arrivé à ce navire au large des côtes rétaises ? Quand et comment a-t-il coulé ? Quel était son nom ? Jusqu’à présent, le mystère reste entier. Peut-être les fouilles de l’été prochain nous en apprendront-elles plus. En attendant, notre imaginaire est libre de toute entrave…
Pauline Leriche Rouard
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