Un vote pour ou contre ?
Si tout était encore possible – bien que difficile pour le binôme sortant – au lendemain du premier tour, les résultats de ce second tour ont été sans appel en faveur de Patrice Raffarin et Véronique Richez- Lerouge qui ont recueilli 62,55 % des suffrages exprimés, reléguant le binôme Lionel Quillet et Gisèle Vergnon loin derrière
Les électeurs se sont déplacés nettement plus nombreux : 7972 votants contre 6768 au 1er tour, soit un taux de participation de 48,34 % qui a grimpé de plus de 7 points, largement plus élevé que les taux de participation observés ailleurs en Charente-Maritime et en France. Les appels à la mobilisation des deux binômes rétais et des médias ont porté, et l’on ne peut que s’en réjouir. Ce taux reste toutefois très en-deçà de celui enregistré sur certaines communes rétaises lors des dernières élections municipales de 2020.
La plupart des observateurs s’accordent à dire que cette élection n’a pas essentiellement porté sur le bilan du binôme sortant ni sur le programme pour l’île de Ré, de chacun des deux binômes, mais bien plus sur des personnalités parfois caricaturées. D’un côté un Patrice Raffarin à « la fibre sociale bien affirmée », de l’autre un Lionel Quillet souffrant d’une image « autoritaire ». D’un côté une Véronique Richez-Lerouge assez peu connue sur l’île et très offensive, jouant à fond « la carte de la démocratie participative », de l’autre une Gisèle Vergnon affublée d’une image « austère ».
Des alliances défiant les lois de la politique
Les électeurs ont-ils voté pour un binôme, ou contre un autre binôme ? Sans doute l’effet de rejet du binôme sortant a été déterminant. Ainsi a-t-on vu des alliances défiant les lois de la politique, le ralliement de Léon Gendre à Patrice Raffarin (qu’il a fort souvent dénigré) et Véronique Richez-Lerouge étant clairement guidé par sa volonté d’écarter son rival de toujours, Lionel Quillet, de la présidence du Département. Le soutien de Claude Belot (ancien mentor de Léon Gendre) à Lionel Quillet étant sans doute la goutte d’eau ayant déclenché ce soutien de dernière minute. Autre soutien politiquement étonnant bien que prévisible p u i s q u e l e s deux binômes avaient travaillé ensemble, avant de se lancer séparément dans la campagne, celui du binôme EELV.
Les réseaux, pas que sociaux
Si les réseaux sociaux ont amplifiéle mouvement de rejet du binôme Quillet/Vergnon qui n’a pas réalisé immédiatement ce qu’il s’y passait – certains n’ont pas ménagé leur peine pour colporter des propos haineux et très agressifs, rendant la campagne quelque peu délétère – la capacité du binôme gagnant et de son équipe de campagne à mobiliser – depuis longtemps – les oppositions des neuf communes, composées notamment des perdants aux dernières élections municipales, a été puissante et efficace. Tout comme la mobilisation d’autres réseaux, plus profonds, moins visibles mais terriblement efficaces, actionnés par des Rochelais et des Rétais désireux de se débarrasser de l’encombrant Lionel Quillet, en bonne voie d’emporter la présidence du Département, s’il n’avait été évincé lors de ces élections. Résultat prévisible : bien qu’artisans de cette éviction, aucun des deux conseillers départementaux rétais n’a pu accéder à une vice-présidence au Département.
Rééquilibrage des pouvoirs sur l’île de Ré
Ce rééquilibrage des pouvoirs sur l’île de Ré était souhaité par nombre de Rétais, il aboutit à une situation inédite jusqu’ici dans laquelle les conseillers départementaux de l’île de Ré sont dans l’opposition, vis-à-vis de la présidence et du bureau de la puissante Communauté de Communes. Dès le soir du second tour, ils ont émis leur souhait de travailler avec tous. Dès lundi 28 juin, Lionel Quillet, soutenu par l’ensemble du Bureau de la CdC – à qui il a posé la question de confiance – a aussi assuré que la CdC travaillerait en bonne intelligence avec les nouveaux élus départementaux. Contrairement à ce qu’ont voulu faire croire certains, appelant au discrédit des neuf Maires largement bien élus il y a à peine plus d’un an, cette élection départementale ne remet nullement en cause la légitimité des Maires et de la CdC. Les élections départementales et municipales sont des exercices démocratiques bien différents et la démocratie élective ne saurait être contestée, sauf à appeler le chaos de ses voeux.
Les municipales c’est après-demain, les législatives aussi…
Il n’en reste pas moins que galvanisées par cette victoire, les actuelles « oppositions » des communes préparent déjà les prochaines élections municipales. Tandis que le Président et le Bureau de la Communauté de Communes, désormais conscients de leur déficit de proximité et de leur écoute insuffisante à l’égard des attentes de la population rétaise, vont très certainement infléchir fortement leurs modes de fonctionnement et d’action.
Les Municipales, c’est après-demain… Avant cela, se profileront les élections législatives. Il se murmure de façon insistante que la présidente du Modem de Charente-Maritime, Véronique Richez-Lerouge, envisagerait de briguer la fonction de Député de la circonscription La RochelleÎle de Ré, aujourd’hui occupée par Olivier Falorni. Un autre combat âpre en perspective ?
Lire aussi
-
Politique
Signalétique des voies cyclables, où en est-on ?
On en entend parler depuis un moment mais la situation a-t-elle changé ?
-
Politique
Département : « Tout ce qui a été voté sera fait »
Alors que la dernière séance pleinière du Conseil départemental a confirmé l’état très préoccupant des finances du Département de la Charente-Maritime, les conseillers départementaux de l’île de Ré ont tenté de rassurer, relativisant quelque peu le discours de la présidente.
-
Politique
Séance municipale animée au Bois-Plage
La pugnacité des débats n’est pas chose extraordinaire au Bois-Plage, mais il aura fallu quand même près de trois heures pour mener à terme l’ordre du jour du 25 septembre.
Je souhaite réagir à cet article