Un projet qui va faire du bruit
Le 26 décembre 2012, le Préfet de Région a pris un arrêté établissant le SRDAM (Schéma Régional de Développement de l’Aquaculture Marine) en Poitou-Charentes. Les associations nautiques de l’île de Ré ont été alertées par l’UNAN CM (Union Nationale des Associations de Navigateurs de Charente-Maritime). Cette dernière vient de déposer un recours gracieux contre l’arrêté préfectoral.
Grosses inquiétudes autour du SRDAM
Début décembre dernier, lorsque les professionnels régionaux du nautisme et les associations rétaises d’usagers ont découvert quasi fortuitement le SRDAM Poitou-Charentes, porté à la connaissance du public via sa mise en ligne, suite à une consultation publique, les inquiétudes ont commencé à pointer.
Jean-Claude Perin, président de l’URCAN (Union Rétaise des Clubs et Associations Nautiques) a alerté ses adhérents : « Une telle réalisation reviendrait à confisquer pas moins de 14 000 hectares de mer dans les Pertuis Breton et d’Antioche en faveur de l’aquaculture marine (conchyliculture, mytiliculture, pisciculture) autour des îles de Ré et d’Oléron ! Bien que nous ne soyons pas opposés au développement de l’aquaculture, un tel schéma régional doit être le fruit d’une réelle concertation avec l’ensemble des acteurs. Il ne doit pas être démesuré au point de réduire considérablement la navigation dans les Pertuis, ni avoir pour conséquences de modifier l’aspect, la vie et l’environnement sur et autour des îles de Ré et d’Oléron ».
Parallèlement, l’UNAN CM est montée au créneau en s’interrogeant : « Vers un développement massif des filières conchylicoles en eau profonde et de l’aquaculture marine dans les Pertuis charentais et breton ? ».
Lors de l’AG de l’Urcan qui s’est tenue le 17 avril à Saint-Martin-de-Ré, les nombreux questionnements des uns et des autres, montraient la mobilisation générale que ce projet est en train de générer. Étaient présents, Lionel Quillet, président de la CdC, accompagné de Sylvie Dubois, directrice de l’environnement à la CdC et Stéphanie Costa, attachée parlementaire d’Olivier Falorni, député de Charente-Maritime.
Les impacts d’un vaste projet
Un épais dossier, rédigé par la DIRMSA (Direction InterRégionale de la Mer Sud-Atlantique) en explique les raisons : « la nécessité de l’acquaculture et la préconisation de la Commission européenne d’adopter une politique volontariste de planification spatiale des activités de cultures marine ».
Les cartes des sites potentiels et intensifiables ont fait bondir les acteurs rétais (voir carte ci-contre). Des arguments contre sont mis en avant, essentiellement d’ordre socioéconomiques : l’envasement des plages, des milliers de tonnes de rejet de fèces (vases) par jour, la destruction de la faune existante, un déséquilibre irrémédiable de l’écosystème et une atteinte à la biodiversité, l’entrave à la navigation, un désastre pour l’économie touristique et nautique régionale qui emploie 4000 personnes, avec en plus tous les conflits d’usages qu’un tel développement pourrait engendrer. Et surtout, le manque de concertation certain en amont est souligné.
De leur côté, les élus rétais ont, lors du conseil communautaire du 28 mars, émis un « avis défavorable sur le SRDAM dans sa version soumise à consultation et au vu des éléments présentés ».
La partie n’est pas gagnée pour autant. Avant de lancer une mobilisation générale, il y a matière à bien poser le problème. Des concertations vont avoir lieu avec, entre autres, Maxime Bono, président de la CdA de La Rochelle, Dominique Bussereau, président du Conseil général, Jean- François Fountaine, président de La FIN (Fédération des Industries Nautiques). Elles aboutiront vraisemblablement à des rendez-vous en Préfecture, voire à des débats au Conseil général. Face à ce problème, Lionel Quillet a réaffirmé la volonté de la CdC de mener à bien le Schéma de Mise en Valeur de la Mer, enfant du SCoT. Mais aussi de retravailler sur le Parc Naturel Marin « un des outils possibles qui permettrait d’avoir une vision des choses ».
Nous n’en sommes qu’au début de l’histoire. Elle fait écho à ce qui est arrivé à la Malconche à l’île d’Oléron, et également dans la baie d’Yves. Ces dossiers ont fait s’élever élus et public, contre ce type de projet, avec pour supports d’importantes manifestations. Et par ailleurs les pêcheurs professionnels ne se sont pas encore fait entendre sur ce SDRAM.
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