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Un musée à vivre !
Bien qu’ouvert à tous dans une démarche d’enseignement et de culture, le musée de Saint-Martin est un endroit que les Rétais ne se sont pas encore totalement appropriés. Nous souhaitons, en rappelant son fonctionnement, leur faciliter l’accès à ce lieu d’art et d’histoire, donc de vie.
Plus que centenaire, le musée de Saint-Martin a été créé par Ernest Cognacq, fondateur de la Samaritaine, à un moment où il souhaitait renouer avec ses racines. A la demande du Dr Atgier, un érudit demeurant au Bois-Plage, il achètera pour 12 000 francs les collections de René Phelippot à sa mort, et versera 50 000 francs à la commune de Saint- Martin pour acquérir l’hôtel des Cadets- Gentilshommes, place de la République, et en faire, en 1907, un musée. En 1969, celui-ci sera transféré à l’hôtel de Clerjotte, dont la municipalité a fait l’acquisition quelques années plus tôt.
Une structure aux profils multi-facettes
La création d’un musée ne s’improvise pas et pour être reconnu comme tel, outre la possession d’un patrimoine à faire découvrir, un certain nombre d’obligations doivent être respectées. Christelle Rivalland, directrice, à la tête d’une équipe de professionnels polyvalents, a la charge d’entretenir, de restaurer et de rendre accessible les collections du musée. Au-delà de ces missions, elle doit rédiger un projet scientifique et culturel (PSC) définissant les orientations de l’établissement et l’engageant vis à vis de son administration de tutelle. Enfin, dans une volonté de diffuser largement cette culture qui doit être mise à disposition du plus grand nombre, le musée propose également des activités pédagogiques et éducatives, ainsi que des conférences sur des sujets artistiques et historiques.
Des collections qui reflètent le territoire
Environ 15 000 objets et documents, plus de 3 000 livres dans les différentes bibliothèques allant du XVIe au XXIe siècle et 32 mètres linéaires d’archives manuscrites consacrées en grande partie à l’histoire de l’île et aux grandes familles rétaises sont gérés par la petite équipe du musée. Celle-ci se consacre aussi à l’histoire du territoire et à la création artistique, c’est-à-dire au fonds de peintures et dessins rétais. Peu développé à l’origine, ce fonds a progressé. Il est le fruit d’une politique d’acquisition de ces trente dernières années. Tout ce qui concerne l’histoire pénitentiaire ainsi que ce qui a trait aux fortifications Vauban est privilégié. Et pour ne rien rater, Christelle dispose d’une veille sur Internet lui signalant les pièces mises en vente ou destinées aux dons. Elle a ainsi obtenu des céramiques réalisées par des détenus appartenant à l’OAS. Les peintres susceptibles de passer en salle des ventes sont aussi surveillés. Cependant, l’île est très prisée des collectionneurs et les prix ne cessent de grimper, tandis que le musée, pour des raisons à la fois financières et éthiques, se fixe des limites de prix à ne pas dépasser.
Comment donner vie et faire connaître ce patrimoine rétais ?
Toute la question est là ! Réussir à donner envie au public de venir voir ce qui constitue notre patrimoine à tous, ce qui nous est commun et nous unit. Cela passe par les grandes expositions ; ce sont elles qui, à chaque fois, fédèrent un public nouveau en fonction de leurs thématiques et sont susceptibles de faire en sorte que les Rétais s’intéressent à la programmation du musée. Elles nécessitent un travail énorme incombant en partie à Laurent Martin-Calvez, un ancien des arts déco, qui se charge de la scénographie, comme de celle des autres expositions, avec maquette 3D à l’appui, accrochage, mise en scène, et logistique toujours délicate lorsqu’il s’agit de transporter des tableaux et des sculptures. Sans oublier les recherches effectuées par Mathilde Moreau pour nourrir les fiches de l’exposition. Ces événements occasionnent un réel battage médiatique comme pour les dernières expositions d’Etienne- Arcabas et de Jean-Jacques Vergnaud. Plus modestes, les collections temporaires permettent cependant de découvrir des oeuvres dans des conditions optimales. Un nouveau parcours destiné aux petites expositions temporaires sera d’ailleurs installé cet hiver dans l’aile moderne du musée que vous découvrirez en avril 2024 à la réouverture. Le musée a la chance de disposer d’un jardin, ce qui est un plus extraordinaire pour les expositions et spectacles d’été.
Une mission régalienne partagée avec l’association des Amis du Musée Ernest Cognacq
En termes de restauration, soit il s’agit d’une mesure d’urgence et rien ne peut se faire sans l’avis éclairé d’une commission scientifique régionale, soit elle est prévue dans un plan pluriannuel de restauration, c’est ainsi que les tableaux du XVIIIe et XIXe ont déjà été restaurés et que l’on commence à se préoccuper du XXe. Sur le plan financier, deux solutions s’offrent : le budget du musée, consacré de préférence au musée archéologique de l’épave du Saint-Clément* ou bien un financement par l’AAMEC (l’association des Amis du Musée Ernest Cognacq) dans le cadre de son mécénat (cf. encadré).
Faciliter l’accès des scolaires à la culture
Mathilde, responsable du service des publics, s’occupe de tout ce qui est conception, animation en direction des publics ainsi que des relations avec les écoles. A l’origine de tous les textes et fiches pédagogiques, elle assure l’animation des visites guidées, adultes ou enfants, des visites-jeu et des ateliers dans lesquels la découverte des pratiques artistiques se fait en lien avec les collections du musée. Malheureusement, seules les classes géographiquement proches bénéficient de ce que le musée peut leur offrir sur le plan culturel. En revanche, le musée accueille des scolaires venus de loin et qui à l’occasion de classes découvertes dans l’île le visitent et profitent de ses ateliers. C’est le cas entre autres d’enfants qui viennent de Reims et représentent un bon pourcentage des 400 élèves venus d’ailleurs qui fréquentent le musée annuellement.
Evehanne Savoye, dernière recrue de l’établissement, est chargée de la communication et de la médiation. Elle est le medium qui permet à l’information de circuler et de s’exporter et utilise pour cela tous les réseaux possibles dont Facebook où chaque mercredi est présenté un objet appartenant au musée sur une thématique en liaison avec l’actualité.
Le musée fermera ses portes le 5 novembre pour ne rouvrir qu’en avril 2024 après avoir préparé une saison qui ne manquera pas de vous séduire. D’ici là, il vous propose encore quelques activités (cf. encadré 2).
*Epave d’un bateau datant du XVIIIe siècle échoué au large de Saint-Clément et dont les trouvailles sont répertoriées par le misée Ernest Cognacq.
L’AAMEC
L’association des Amis du Musée Ernest Cognacq, dont Hugues Riedinger est le nouveau président depuis l’année dernière, est un partenaire important du musée. Créée en 1930, l’association est tombée en sommeil dans les années 60 et n’a véritablement repris vie qu’en 1994. Grace à ses diverses activités, elle trouve le moyen d’enrichir les collections par l’achat d’oeuvres dont le choix se fait en commun avec le musée et finance la restauration des tableaux qui en ont besoin. 85 000€ ont ainsi été alloués à ce mécénat culturel ces dix dernières années. Elle organise régulièrement des conférences, soit dans les locaux de l’hôtel de Clerjotte, soit salle Vauban dont les thèmes sont souvent liés à des sujets rétais ou régionaux, mais pas seulement.
Activités vacances de la Toussaint
Les ateliers jeune public de l’automne auront lieu du lundi 23 octobre au vendredi 27 octobre. Pour réserver : 05 46 09 21 22
Conférence le 26 octobre à 18h : Le commerce maritime par Jacques Boucard
Le 4 novembre à 15h, conférence autour de l’exposition Etienne-Arcabas en présence des commissaires de l’exposition.
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