Un festival dédié à la Fleur de sel

Programmée dimanche 17 septembre aux Portes et dans le nord de l’île de Ré, cette première journée dédiée à la Fleur de sel se veut tout à la fois politique, gastronomique, pédagogique et ludique. Elle s’annonce riche et… alléchante.

Idée de la présidente du Département, Sylvie Marcilly, pour soutenir la saliculture traditionnelle qui est un marqueur fort de la Charente-Maritime, seul département de Nouvelle Aquitaine à disposer de marais salants, ce festival est piloté par la conseillère départementale de l’île de Ré, Véronique Richez-Lerouge, en coordination avec les sauniers (de la coopérative et indépendants) et l’Ecomusée du marais salant de Loix.

« La Charente-Maritime a du goût »

En lançant ce festival « le Département manifeste son soutien en faveur de la saliculture traditionnelle, véritable marqueur de notre identité charentaise maritime. Cette activité millénaire, aussi bien dans l’Île de Ré et l’Île d’Oléron que dans les marais de Brouage et de la Seudre, a longtemps été un moteur de notre économie littorale. Sa méthode de récolte, entièrement naturelle et respectueuse de l’environnement, a contribué à modeler et à préserver nos paysages, faisant des marais de véritables conservatoires de la faune et de la flore exceptionnelles qui l’habitent.

Toujours bien présente, la production de sel fait vivre l’artisanat, notamment à l’Île de Ré, le plus gros bassin salicole du Département avec une centaine de sauniers en activité[…] La saliculture traditionnelle constitue un héritage historique et paysager qui renforce nos liens non seulement avec la nature, mais aussi avec les savoirfaire ancestraux de nos aînés. C’est là un patrimoine inestimable, que le Département est plus que jamais déterminé à préserver et à valoriser. », explique Sylvie Marcilly.

« Faire connaître et reconnaître le sel de nos marais »

Certes patrimoniale, la démarche est aussi politique. « Nous devons préserver et valoriser ce nectar issu de nos marais, face aux tentatives de récupération de l’industrie du sel. Restons vigilants pour que la saliculture traditionnelle ne soit pas noyée, sans possibilité de se distinguer auprès des consommateurs. Ce sont des emplois mais aussi des paysages, une biodiversité et une typicité gastronomique. C’est pourquoi, le Département de la Charente-Maritime a créé le Festival Fleur de Sel pour faire connaître et reconnaître le sel de nos marais. », précise Véronique Richez- Lerouge. « Le sel de l’île de Ré est méconnu. J’ai oeuvré pour celui-ci en portant une motion devant l’Assemblée départementale en octobre 2022, votée à l’unanimité, pour défendre le sel traditionnel et exclure le sel industriel du label bio. Auparavant, avec la députée de la 2e circonscription de la Charente-Maritime, Frédérique Tuffnell, qui s’est associée à trois parlementaires de Loire-Atlantique et Vendée, nous nous sommes entendues pour qu’ils déposent une proposition de résolution au Gouvernement, soutenue par les sauniers de Ré, Noirmoutier et Guérande, qui a été votée à l’Assemblée nationale courant 2022. Les parlementaires européens ont ainsi refusé de voter un cahier des charges d’un label bio européen, qui aurait favorisé les industriels. Maintenant le cahier des charges d’un label bio français doit être écrit par l’INAO. »

L’APSIR (association des producteurs de sel de l’île de Ré) a également engagé une démarche IGP : « Être saunier est un métier dur, exigeant, c’est aussi un combat pour préserver notre identité, notre authenticité, nos emplois. Pour construire l’avenir, nous avons engagé une démarche pour obtenir le label Indication Géographique Protégée (IGP) et nous défendons à Paris et à Bruxelles notre filière salicole, authentique et naturelle. », rappellent-ils.

Recettes et animations culinaires de chefs

Voilà pour la trame de fond. Place aux festivités et elles sont nombreuses, imaginées par le comité de pilotage de l’évènement, mené par la conseillère départementale, accompagnée de Cédric Fortunier, Louis Merlin, Nicolas Bécaud et Benoit Poitevin. La journée se déroulera à la Pointe à Chabot sur un terrain de 2000 m2 près de la salle polyvalente jouxtant le village des Portes-en-Ré, elle vise à attirer le grand public rétais et continental. « La Fleur de sel n’est pas forcément proposée sur les tables de restaurants, le Département souhaite accompagner les sauniers en termes d’image et de communication, au-delà de l’île de Ré, dans le monde gastronomique. Ainsi dans un dépliant façon cartes postales, qui sera distribué sur place, quatre chefs de Charente-Maritime proposent-ils leurs recettes, également diffusées en vidéo sur les réseaux. » Nicolas Durif, chef de L’Hysope à La Jarrie, 1*Michelin ; Xavier Taffart, chef de l’Aquarelle à Breuillet, également 1*Michelin ; Adrien Formica, chef de La Baleine Bleue à Saint-Martin ; et Nina Métayer, cheffe de La Délicatisserie à Paris et originaire de Charente-Maritime, ont-ils joué le jeu. Certains d’entre eux proposeront sur place des animations et dégustations culinaires, renforçant ainsi l’image de la Fleur de sel comme ingrédient de la gastronomie française.

Un beau panel d’animations

Une table ronde sera organisée sur la scène et l’écran, des bancs étant prévus pour les spectateurs, autour de trois thèmes : le sel à travers l’Histoire ; la saliculture, garante de la biodiversité et le soutien politique à l’installation des sauniers dans les années 2000 ; le Label bio.

Des ateliers seront organisés pour les enfants, autour de la pâte à sel, une sculpture de sel sera présentée au milieu du site du festival et des visites des marais, à vélo et à pied, seront proposées aux Portes, à Saint-Clément et à Ars. Est également prévue la visite de l’Ecomusée du marais salant de Loix. Le graffeur couardais Drope pourrait réaliser une fresque sur le thème de la mer et des oiseaux.

Un espace d’exposition permettra de (re)découvrir l’histoire du sel et des marais salants, et les sauniers de Ré et d’Oléron, ces derniers étant représentés par La Cabane à sel de Samuel Barbereau, auront leurs stands pour expliquer leur métier et leurs produits, tout comme les institutionnels présents. Des ouvrages autour du sel et des marais salants seront aussi exposés et dédicacés.

Un petit marché de producteurs locaux proposera à la vente des produits du marais (sel, maceron, salicorne, etc.) mais aussi d’autres produits locaux comme le miel et des food trucks permettront de se restaurer sur place.

Pourquoi avoir choisi une date des Journées européennes du patrimoine ? « Sa méthode de production entièrement artisanale et naturelle*, respectueuse de l’environnement et issue d’un savoir-faire ancestral, fait de la saliculture rétaise un patrimoine immatériel inestimable… mais aussi un patrimoine matériel s’agissant des produits ! », conclue Véronique Richez-Lerouge.

Voilà une belle journée en perspective, à inscrire absolument dans nos agendas très remplis de ce mois de septembre, qui sera décidément très festif sur l’île de Ré !

*Concernant la production de gros sel et Fleur de sel dans les marais des îles de Ré, de Noirmoutier, d’Oléron et de la presqu’île de Guérande

Festival Fleur de Sel

Dimanche 17 septembre de 10h à 19h Pointe à Chabot – les Portes en Ré

Une navette gratuite sera proposée au Belvédère, estampillée Festival de la Fleur de sel, permettant aux Rochelais et continentaux de se rendre facilement et gratuitement jusqu’aux Portes-en-Ré.

+ d’infos sur charente-maritime.fr

« Le Club des croqueurs de sel »

La conseillère départementale, Véronique Richez-Lerouge, qui est aussi une journaliste engagée autour des produits du terroir et s’est fait connaître notamment pour ses actions en faveur du Camembert au lait cru de Normandie AOP, a créé un collectif qu’elle propose à des journalistes et à des chefs nationaux et régionaux, tous engagés, de rejoindre, afin de défendre le sel et la fleur de sel artisanaux. Objectif ? « Créer un groupe d’influence pour peser sur le débat, faire du lobbying »