« Un budget exceptionnel »
Pour le dernier budget de son mandat, le président du Département Dominique Bussereau a fait voter un budget inédit de 1,187 milliards d’euros, pour faire face à la crise
Il aura reculé ce moment jusqu’à la dernière minute. Désireux de « laisser la nouvelle équipe élue mettre en place son propre budget », Dominique Bussereau avait jusqu’alors refusé de voter le budget 2021. Avec le report des élections cantonales à fin juin et un risque de nouveau report, le président du Département s’est résolu à l’adopter.
Des investissements en hausse
C’est un budget « exceptionnel » d’un peu moins de 1,2 milliard d’euros qu’a proposé Dominique Bussereau à l’assemblée départementale. Un budget à la hausse inédit, dû notamment à une augmentation conséquente de la part des investissements : 334 millions.
« On accroît notamment de 2 millions le budget alloué au SDIS, dans une période où les pompiers en ont bien besoin, entre le Covid et les différents feux de forêts sur lesquels ils ont été très mobilisés ces derniers temps », précise le président. L’enveloppe des investissements sera notamment dédiée au développement des espaces naturels (les Echappées Natures), au plan Digues, à la réfection des collèges, à la poursuite de l’aménagement du port de La Cotinière, à la réhabilitation de Chef de Baie, à la création d’une nouvelle voie de desserte au port de Tonnay- Charente et à un projet de nouvelle criée à Royan. Avec 47 millions d’euros, les nouvelles autorisations de programmes de travaux de voirie font partie des budgets les plus conséquents de 2021.
Un choix que n’ont pas compris plusieurs élus de gauche. Mickaël Vallet (canton de Marennes) et Marylise Fleuret- Pagnoux (canton de La Rochelle) se sont émus tour à tour de l’écart conséquent entre l’augmentation du budget travaux et celle du budget social : « 9 millions pour l’aide sociale contre 27 pour la voirie ! », note Mickaël Vallet. A son sens, « il y a des secteurs où on aurait pu enlever deux ou trois millions d’euros pour les placer ailleurs, on aurait fait un peu moins d’aménagements de salles des fêtes et on s’en serait sorti un peu mieux sur le plan social ». Marylise Fleuret-Pagnoux ne cache pas non plus sa « déception ». Pour le dernier budget de Dominique Bussereau, elle avait « espéré un coup de pouce pour les associations culturelles, sportives et sociales […] alors que la situation financière du Département est suffisamment confortable pour se le permettre.»
Une estimation prudente des droits de mutation
De fait, avec un encours de dette de 415 millions d’euros et une capacité de désendettement correcte, la Charente-Maritime n’a pas à s’inquiéter. Mais Dominique Bussereau préfère jouer la carte de la prudence. Certes, les Droits de mutation à titre onéreux (DMTO, taxe sur les frais de notaires, NDLR) ont rapporté la somme inespérée de 180 millions en 2020 malgré les confinements successifs, mais le président préfère partir sur une estimation plus basse (171 millions), pour s’éviter toute désillusion. D’autant qu’il faudra absorber la hausse du nombre de bénéficiaires du RSA, évaluée entre +10 à +13% au premier trimestre 2021. Concernant le budget conséquent des travaux, des collèges à la voirie, « nous préférons les lancer maintenant alors que les coûts des matériaux sont en train d’augmenter avant que cela ne s’amplifie dans les mois à venir », justifie le président. Le Département aura également besoin d’argent pour « financer le plan de relance à l’échelle départementale », rappelle la sénatrice Corinne Imbert (canton de Matha), qui annonce des dépenses de fonctionnement « maîtrisées » pour faire face à la crise.
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