Trois fois plus de gendarmes en été pour la protection d’une population décuplée

Le 20 juillet dernier, c’est en hélicoptère que le Préfet de Charente-Maritime, Nicolas Basselier, a rallié depuis La Rochelle les trois îles de Ré, d’Oléron et d’Aix, pour y effectuer une visite express du dispositif estival de la Gendarmerie nationale pour la protection des populations. Sur l’île de Ré, il s’est rendu au poste provisoire d’Ars-en-Ré.

Accompagné du lieutenant-colonel Alain Bouédo, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Charente-Maritime, accueilli par La Maire d’Ars-en-Ré, Danièle Pétiniaud-Gros et son 1er adjoint, Etienne Caillaud, ainsi que par la Majore Marie Felter, à la tête de la Brigade de gendarmerie de Saint- Martin, et par une bonne partie de l’équipe de renfort saisonnier basée au poste d’Ars-en-Ré, le Préfet a rappelé que les effectifs de gendarmerie sont multipliés par trois en juillet et août sur l’île de Ré, pour faire face à une population décuplée.

Sur l’ensemble du département, 186 gendarmes sont sollicités en renfort, issus des autres départements de l’ex Poitou-Charentes et même au-delà. Gendarmes réservistes, gendarmes mobiles, certains viennent des escadrons du Havre et de Dreux.

Sur l’île de Ré, les 17 gendarmes de la brigade de Saint-Martin sont ainsi renforcés par onze gendarmes mobiles, trois réservistes et trois gendarmes départementaux. Le poste provisoire d’Ars accueille six gendarmes départementaux, cinq mobiles et un réserviste. Autre poste saisonnier, celui de La Couarde-sur-Mer.

Un quart de l’activité judiciaire en été

Le préfet a remercié la Maire d’Ars pour la mise à disposition des locaux du 14 rue du Havre pour l’installation du poste provisoire, ainsi que plusieurs logements à l’étage. « Sans la Communauté de Communes, qui met à notre disposition les logements au Préau à Saint-Martin pour les gendarmes mobiles, et les communes de La Couarde et Ars, qui mettent à disposition gracieusement les locaux et des logements, nous ne pourrions installer ces postes estivaux », a expliqué Nicolas Basselier.

Le groupement de gendarmerie de Charente-Maritime bénéficie aussi l’été d’un hélicoptère Ecureuil de la gendarmerie nationale basé à Rochefort, dédié notamment à la surveillance du littoral. Evidemment les brigades locales bénéficient de l’appui des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) et du pool de la police judiciaire.

En 2020, dans le cadre de la sécurité autour de l’étape du Tour de France en Charente-Maritime et sur l’île de Ré, un policier allemand avait été détaché en renfort, il avait participé activement aux recherches d’un enfant disparu. Cette expérience est renouvelée chaque année, ainsi depuis ce lundi 25 juillet et pour trois semaines, un policier allemand sera présent sur l’île, facilitant ainsi le dialogue avec les touristes concernés.

A tous ces effectifs s’ajoutent les secours en mer et les effectifs au sol pour la recherche des personnes disparues. Trois hélicoptères interviennent pour les secours notamment en mer : le Dragon 17 de la Sécurité civile, l’hélico de la Marine nationale et celui de la Gendarmerie.

Si l’île de Ré reste épargnée, même en été, par la grande délinquance, le lieutenant-colonel Alain Bouédo a tenu à souligner que la période estivale représente un quart de l’activité judiciaire de l’année…

« Ré, seul endroit où l’on a des embouteillages de vélos ! »

Comme les précédentes années, un point particulier de vigilance concernera tout l’été sur l’île de Ré l’ensemble des deux roues, motorisés ou non, du fait de leur nombre très important et de leur grande vulnérabilité, faute de protection en cas d’accident. Depuis la mauvaise série d’accidents mortels de conducteurs de deux-roues intervenue il y a quelques années, la préfecture n’a cessé de mettre l’accent sur la sensibilisation, la prévention, mais la gendarmerie n’hésitera pas à verbaliser autant que nécessaire. Evidemment, avec l’arrivée massive de vacanciers, les problèmes d’alcoolisation, refus de priorité, trafics de stupéfiants sont multipliés d’autant, ce sont les autres points de vigilance de la gendarmerie sur l’île de Ré.

« L’île de Ré est le seul endroit où l’on a même des embouteillages de vélos », a plaisanté le préfet, après que la Maire d’Ars ait évoqué la très forte densité de circulation cycliste sur l’île en été.

Responsable et coordonnatrice de l’ensemble des équipes de gendarmes, la Majore Marie Felter a précisé que ceux-ci patrouillent sur l’île de Ré « jour et nuit en été, à pied, à vélo, en scooter MP3, en voiture et collaborent étroitement avec les polices municipales, notamment lors d’opérations de contrôles communes. Une équipe cynophile peut aussi intervenir sur demande et la brigade nautique autonome vient travailler avec nous. Le but de toutes ces forces de sécurité est de disposer d’un maximum de monde depuis un site proche. La nuit, on a une patrouille sur le nord et une sur le sud, l’une venant immédiatement en renfort de l’autre dès que nécessaire. »

La Maire d’Ars s’est dite « rassurée », tout comme les habitants et vacanciers, par cette forte présence sur le terrain et dans son village, en particulier du fait de la forte montée des incivilités que l’on peut constater.

Après avoir découvert le poste provisoire d’été d’Ars-en-Ré et souligné la nécessité de mettre une signalétique « Gendarmerie » plus visible depuis la rue du Havre (celle existante est assez discrète), le Préfet s’est envolé vers d’autres îles et préoccupations.