Le triste départ de Nicolas Hulot
Le départ de Nicolas Hulot quelles que soient les raisons qui le motivent est un mauvais coup porté à l’écologie d’abord, à la nature et sa biodiversité en particulier, mais aussi à la crédibilité du politique.
Un mauvais coup porté à l’écologie
Le départ d’un homme sincère, plutôt compétent, dont l’engagement de longue date s’est illustré tant en France que dans le monde est évidemment un mauvais coup pour la biodiversité, la santé de nos écosystèmes qui constituent une nécessité vitale pour la santé humaine de nos concitoyens (un air sain, des eaux saines, une alimentation saine pour faire simple) mais aussi pour la qualité de la vie qui nous intéresse tous en premier chef même si on est indifférent à la nature, à ses milieux, à ses espèces…
C’est un évènement d’autant plus grave dans un contexte extrêmement préoccupant, celui d’un empoisonnement général de notre environnement par les pesticides, par les pollutions des airs et des eaux… Et dont les populations sont de plus en plus informées et conscientes.
Car l’urgence dont on nous rebat les oreilles est bien là. Elle est vitale. Quelques exemples. Les premières maladies professionnelles des agriculteurs dues aux pesticides sont maintenant reconnues par la Société française, en l’occurrence par la Sécurité Sociale et la Mutualité Sociale Agricole. Or le pouvoir exécutif et le Parlement viennent de différer l’interdiction du Glyphosate, tandis qu’à nos portes en Charentes et non pas aux seuls USA, les malades et les décès se succèdent… Ou encore que boire l’eau du robinet est déconseillé pour les femmes enceintes et les nourrissons de l’ex Poitou-Charentes…
Que les néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles, obligent les arboriculteurs, à payer des apiculteurs pour amener des ruches dans leurs vergers sans lesquelles leurs arbres fruitiers n’auraient pas de fruits.
Que les décès dues aux pollutions de l’air (automobiles, industrielles, agricoles…) reconnues par la médecine vont croissants au fil des épisodes anticycloniques.
Que les eaux terrestres de surfaces ou profondes ou les eaux marines littorales concentrent pesticides, molécules médicamenteuses, hormones dont on commence à mesurer la gravité des incidences sur la santé humaine et les écosystèmes. Et pas seulement hélas…
Un mauvais coup porté au politique
Et notamment à la crédibilité de ceux qui disaient incarner un nouveau monde politique, plus moderne, plus pragmatique, plus ouvert, plus près du terrain et de la société civile, conscient des urgences environnementales.
Le peu de cas accordé aux sujets de l’écologie par Le Président de la République, par son équipe gouvernementale, par les parlementaires en général et par une très grande partie du haut fonctionnariat français tous centrés exclusivement sur leur misérable destin individuel, est un fait.
Car ce qui fait ou défait leurs carrières est très éloigné voire opposé aux préoccupations et actions en faveur de l’environnement.
Nicolas Hulot n’a pas pu supporter plus longtemps ce constat d’une triste réalité. Lui qui défendait LA cause environnementale. Celle de l’intérêt général en conflits ouverts avec les lobbies et leurs représentants politiques, au seul bénéfices d’intérêts individuels.
Le combat était inégal. Il a jeté l’éponge épuisé non par le travail colossal mais par l’indifférence générale et les coups bas de ceux-ci… Restent les associations et l’opinion publique qui, pour une grande part, ont compris et partagent ses sentiments.
Les associations vont continuer le dur combat pour un environnement préservé, dans le seul intérêt général des générations d’aujourd’hui et de demain.
Encore plus motivées par tant d’indifférences coupables ! Nous en serons…
Dominique Chevillon
Dirigeant associatif
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