Triste découverte à La Flotte

Dimanche 25 septembre, un cétacé a été découvert sur l’estran par un promeneur, en face de l’abbaye des Châteliers à la Flotte.
Correspondants du Réseau National Échouage et membres de Ré Nature Environnement, Grégory Ziebacz et Jean-Roch Meslin se sont rapidement déplacés sur le lieu d’échouage.
Ils expliquent : « Nous avons découvert un grand dauphin (tursiops truncatus) d’une longueur de 3,05 mètres. Nous avons pu réaliser des photos de l’animal et en particulier des nageoires. Nous avons eu rapidement le sentiment que sa nageoire dorsale nous rappelait quelque chose. La présence d’une encoche le long du bord en bas de la nageoire et des différences de coloration dues à des cicatrices de morsures sociales étaient bien visibles.

C’est grâce à ces marquages naturels que nous pouvons reconnaitre et identifier en mer chaque animal dans un groupe. En photographiant leurs nageoires dorsales, nous établissons en quelque sorte leurs cartes d’identité. Ces clichés nous permettent de constituer un catalogue de photo-identification individuelle. Chaque individu peut être ainsi reconnu , au sein d’un groupe, d’une année sur l’autre .
Nous avons donc recherché dans notre banque d’images si une photo ressemblait à la nageoire dorsale de ce grand dauphin. Rapidement nous avons identifié l’animal avec les mêmes marques caractéristiques sur sa nageoire. En effet, nous avions réalisé une quinzaine de photographies et des vidéos de ce grand dauphin le 14 août de cette année, au sein d’un groupe d’une quarantaine d’individus.
Alors que s’est-il passé ?
Pourquoi ce gros mâle en bonne santé est-il mort ?
Le lendemain matin l’animal, qui avait dérivé jusqu’au port de La Flotte, a été retiré par les services techniques.
L’observatoire Pélagis s’est déplacé, mais n’a pas pu effectuer une autopsie au vue du mauvais état de conservation de l’animal.
Cependant, les premières constatations indiquent que l’animal n’était pas maigre, ne présentait pas de blessures apparentes, il était donc vraisemblablement en bonne santé. Il semble qu’un événement extérieur ait entraîné son décès.
Lequel ????… Noyade par un engin de pêche, pathologies liées à la pollution ???

Nous sommes très attristés de retrouver cet animal mort alors qu’à deux reprises nous l’avions observé cet été, nageant au milieu des siens, en pleine harmonie avec l’océan. Il accompagnait avec d’autres mâles un groupe de femelles et de jeunes. Ces animaux sociaux chassent en groupe et forment des associations entre plusieurs individus pendant des dizaines d’années. La perte d’un des leurs, n’est donc pas sans conséquence pour le groupe.
Pour nous, il est clair que ces grands dauphins qui viennent régulièrement dans les Pertuis Charentais doivent être protégés à tout prix. Ces mammifères marins ont un grand capital sympathie auprès du grand public, et c’est en quelque sorte l’arbre qui cache la forêt : si nous n’arrivons pas à les protéger, qu’adviendra-t-il de l’ensemble des animaux marins de nos océans ?
Notre travail continue, avec notre bateau La Janthine, pour suivre ces animaux, en lien avec l’observatoire Pélagis, afin de compléter notre catalogue de photo-identification des grands dauphins des pertuis Charentais.
Si vous croisez des dauphins, n’oubliez pas de prévenir aussitôt Pélagis au 05 46 44 99 10.
Espérons que la perte de ce grand dauphin ne soit pas le début d’une longue série… »
Jean-Roch Meslin et Grégory Ziebacz
Réseau National Échouages et membres de Ré Nature Environnement
Lire aussi
-
Environnement & Patrimoine
Voyagez dans l’univers des insectes
Après le succès de la première édition l’an passé, le Festival des insectes revient du 5 au 13 avril 2025. A travers les regards croisés de l’Art et de la Science, il nous invite à découvrir les insectes autrement.
-
Environnement & Patrimoine
L’île de Ré, entre biodiversité et imaginaire
Du 1er avril au 1er mai 2025, l’île de Ré va vibrer au rythme du Mois de l’environnement, organisé par la CdC sur le thème « biodiversité et imaginaire ». Spectacles, expériences immersives, concerts… plongeront l’île de Ré dans un monde onirique tout droit sorti d’un conte de Jules Verne.
-
Environnement & Patrimoine
Ré, la Verte !
Je souhaite réagir à cet article