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Treize tortues de mer retournent à l’Océan
Le CESTM de La Rochelle (Centre d’études et de soins des tortues marines) soigne puis relâche des tortues de mer depuis plus de vingt ans. Après une cure de rétablissement, treize tortues marines ont retrouvé leur milieu naturel.
A l’origine les lâchers se passaient depuis un bateau, mais à partir de 2009 la Conche des Baleines a été choisie de façon stratégique afin que les tortues rejoignent rapidement leurs routes marines.
Ce vendredi 8 juillet, à 9h30 sur la plage de La Conche, sous la direction des biologistes du CESTM géré par la famille Coutant, qui finance entièrement le centre par les visites de l’aquarium, et en présence de l’association Ré Nature Environnement, réseau d’observateurs pour l’île de Ré, des plongeurs de la gendarmerie de La Rochelle, des éco-gardes de la Communauté de Communes ainsi que de Lionel Quillet son président, de l’observatoire des animaux marins Pelagis et des nombreux visiteurs venus en curieux, l’opération « Retour à l’Océan » s’est déroulée dans d’excellentes conditions météorologiques.
Cette année le record en nombre est battu avec treize spécimens relâchés. Ce sont douze tortues caouannes ou caretta caretta et une tortue verte ou chelonia mydas qui retournent à leur destin après un séjour de quelques mois au CESTM de La Rochelle.
Une journée pédagogique autant que ludique
Toute la journée, des animations se sont tenues sur la plage afin de sensibiliser la population à la protection de l’environnement marin, à la biologie des tortues de mer, à leurs lieux de pontes, leurs routes maritimes ainsi qu’aux menaces qui pèsent sur elles.
Il existe sept espèces de tortues marines répertoriées au monde, dont quatre fréquentent le littoral Atlantique, ce sont les tortues Luth, Caouanne, De Kemp et la tortue Verte. De la plage de Dunkerque jusqu’à la côte espagnole, c’est au CESTM de La Rochelle que les tortues retrouvées échouées sont dirigées pour une cure de rétablissement.
Les victimes d’échouages sur la côte atlantique sont généralement des tortues juvéniles (moins de dix ans). En effet, depuis leur lieux de ponte, notamment La Floride, elles nagent dans des eaux chaudes et le courant de dérive Nord Atlantique (prolongement du Gulf Stream) précipite les plus jeunes et les plus fragiles sur notre littoral.
Les causes en sont multiples, c’est le plus souvent de froid et d’épuisement que les tortues s’échouent, on les retrouve alors en état de cold stunning, comparable à l’hypothermie chez l’homme, qui les rend léthargiques et les laisse flottantes à la surface, mais les collisions avec des bateaux, les infections multiples, la dénutrition et l’intoxication par les déchets humains (majoritairement les sacs plastiques) en sont également à l’origine.
A quoi ressemble un sac en plastique en mer ?
A une méduse et les tortues se nourrissent principalement de méduses. Comme le scande avec véhémence une intervenante de la campagne : la mer n’est pas une poubelle, au millier de spectateurs venu sur la plage ce matin : « Chacun d’entre nous doit prendre ses responsabilités pour réduire ses déchets et le premier geste est de refuser les sacs plastiques » ce qui devrait être efficient en vertu de la loi sur la transition énergétique et le décret sur l’interdiction des sacs plastiques à usage unique, applicable depuis le 1er juillet 2016.
Après cinq à sept mois au centre de soins, où les biologistes leur ont prodigué des séances d’UV, les tortues étaient de nouveau prêtes à affronter la mer.
Amenées sur le sable dans des caisses par les soigneurs, les treize tortues ont été équipées d’une puce d’identification en vue d’une observation ultérieure, elles se nomment Grain de sable, Gommette, Grafitti ou Gargantua selon leur taille. La plus petite, Grimace, a été trouvée le 5 mars à Biscarosse alors qu’elle ne pesait que 588 grammes, elle affiche aujourd’hui 1,7 kg sur la balance. Globe-Hélèna, pour sa part, emporte une balise sur son dos afin de nous tenir informés de son périple dans la grande bleue. On l’aura compris, c’est l’année des G.
La plus grosse d’entre elles, Gargantua, 36 kg, retrouvée amputée d’une partie de sa nageoire avant, a eu toutes les peines du monde à couvrir la distance (une trentaine de mètres) qui la séparait de la mer, il a fallu l’aide de deux soigneurs vigoureux pour la rapprocher des premières vagues, où elle a rapidement retrouvé toutes ses capacités. A ce moment, l’émotion était maximale sur la plage et des spectateurs ont eu des larmes de joie.
Nos connaissances ne nous permettent pas de connaître avec précision la durée de vie d’une tortue marine, 80 ans ? Plus ? Ce ne sont que des suppositions indexées sur l’exceptionnelle longévité des tortues de terre. On sait toutefois que leur maturité sexuelle n’est pas atteinte avant l’âge de 30 ou 35 ans. Souhaitons leur bonne route.
Pour suivre le parcours des tortues : www.aquarium-larochelle.com
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