Le Travail à Temps Partagé, une nouvelle conception du travail
À l’occasion de la 10ème édition de la semaine nationale du Travail à Temps Partagé, Marie-Victoire Vergnaud, rédactrice du Portail du Temps partagé, organisait une matinée d’information et d’échanges sur le thème.
La conférence s’est déroulée lundi 8 octobre à l’ancienne école de La Noue, en compagnie de Nathalie Wiederkehr, de l’espace Cowork en Ré de Loix et de Marie Delattre, du groupement d’employeurs Solutions Compétences.
À l’origine, le Travail à Temps Partagé vient du monde agricole, grand employeur, du fait de la saisonnalité, à temps partiel. À partir de 1985 et la reconnaissance officielle du statut des groupements d’entreprises (GIE) c’est une voie qui s’ouvre pour toutes les branches professionnelles mais l’extension du TTP ne se propagera que très lentement. C’est en 2012 que David Bibard, crée Le Portail du Temps Partagé afin de promouvoir toutes les formes de travail à temps partagé.
Depuis lors, le TTP connaît un essor continu, notamment dans les pays nordiques. En France, il existe 5 000 groupements d’entreprises qui emploient 90 000 salariés. Si l’on ajoute les indépendants et le multi-salariat, ce sont 430 000 personnes qui travaillent en France à temps partagé. 90 % d’entre eux disent ne pas vouloir revenir vers un employeur unique.
Une révolution conceptuelle du travail
Depuis les « Trente Glorieuses » faire carrière au sein d’une entreprise est le modèle professionnel universellement reconnu, la progression et la stabilité étant considérées jusque là comme une gageure de sérieux. Mais les outils techniques qui sont aujourd’hui à notre portée et le nouveau développement économique des territoires nous forcent à nous poser la question : Travaille-t-on toujours de la manière la plus performante ?
Un concept philosophique
La question implique la volonté du travailleur à s’engager, en tant qu’acteur, dans la gestion de son travail et de sa vie personnelle. Une innovation sociale qui ne se reconnaît plus dans un rapport patron-employé, mais plus vraisemblablement dans un partenariat évolutif. Le salarié organise son temps de travail en fonction des besoins de sa vie personnelle et acquiert en même temps une agilité intellectuelle dans la diversification d’embauches. Il s’ensuit une pluralité d’expériences qui profite autant au travailleur qu’aux entreprises. Le TTP est un accélérateur de compétences sur un territoire donné.
Une opportunité pour les entreprises
Du côté des entreprises, elles accèdent à des compétences plus pointues et à des prestations sur mesure qui n’impliquent pas l’embauche à temps plein ; elles peuvent, par exemple, employer un directeur commercial un jour par semaine, sur toute l’année, et profiter ainsi pleinement de son expérience, sur du long terme et à moindre frais.
Le résultat est gagnant-gagnant, c’est une démarche participative et transversale.
Repenser le travail, un enjeu social
Le travail à temps partagé est une nécessité de gestion de la société moderne. Il peut s’envisager au sein d’un groupement d’entreprises. Les GE sont des entités ayant pour but de mettre à disposition des entreprises adhérentes, du personnel qualifié, dans un secteur d’activité et sur un territoire donné, les 5 000 GE français sont présents dans tous les secteurs d’activités. C’est le GE qui établit le contrat avec le salarié. Le TTP peut s’exercer également en tant que travailleur indépendant (type auto entreprise ou SARL) ou au sein d’une association d’employeurs ou encore en multi-salariat.
Bien que plébiscités par le ministère du travail, notamment lors du plan d’action en faveur des PME/TP, les groupements d’entreprises, qu’ils soient associatifs ou commerciaux, souffrent malgré tout, d’un déficit de communication, ce qui oblige le demandeur d’emploi à en revendiquer la possibilité.
Les estimations indiquent qu’en 2020, plus de 25 % des actifs travailleront de cette manière. Une nouvelle forme de travail à l’avenir prometteur, et je pense en particulier à notre milieu insulaire, puisque ce modèle tend à renforcer l’attachement des hommes aux territoires.
Plus de renseignements sur le site :
Une 2e conférence se tiendra jeudi 11 octobre à 18h30 à l’Ancienne école de La Noue, à Ste Marie de Ré.
Véronique Hugerot
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