Le transport rétais sur la sellette
L’ARUP* et l’AUTIR* avaient organisé une réunion publique le 9 octobre, pour échanger sur le Plan mobilité-transport mis en place par le Conseil départemental de la Charente-Maritime et la Communauté de Communes de l’île de Ré.
Deux brèves assemblées générales extraordinaires, précédant le débat, devaient sceller la fusion des deux associations.
La révélation de dysfonctionnements internes compromet le regroupement (AUPTIR )
Jean-Paul Noquet, ex-président de l’ARUP est intervenu pour dévoiler une « conspiration malhonnête », un conflit d’intérêt et la non-conformité de l’assemblée générale d’avril dernier. Il déclare avoir constitué un dossier auprès du Tribunal de Grande Instance où il dénonce un conflit d’intérêt chez certains administrateurs communs aux deux associations et réclamer un débat. En effet, la fusion aurait été programmée par les administrateurs seuls, sans véritable communication aux adhérents. Les objectifs des deux entités sont bien distincts, rappelle Jean-Paul Noquet, l’AUTIR mène une réflexion sur les transports afin de faire inscrire des éléments supplémentaires au PLUI et l’ARUP défend plus spécifiquement les intérêts des usagers du pont.
Une histoire de sous
En effet, explique-t-il, les adhérents de l’ARUP sont en droit de décider de l’utilisation des 9 000 € de fonds que possède l’association alors que les fonds de l’AUTIR présenteraient un solde positif de 50 €. Selon lui, la fusion forcée des administrateurs se ferait au détriment des intérêts des usagers du pont et profiterait essentiellement à l’AUTIR pour attribuer le pactole aux transports. Mr Noquet réclame par conséquent, l’annulation de l’AG de l’ARUP, organisée en avril dernier par son actuel président Patrick Bompoint, car non conforme aux statuts.
L’offre mobilité-transport, un enjeu déterminant pour le devenir de l’île de Ré
Michel Terrasson, le président de l’AUTIR, avait invité les intervenants Étienne Oliveau (Responsable Unité Technique de la Direction des Transports Routiers de la Région Nouvelle Aquitaine) et Christophe Cabanne (directeur de Transdev*) à présenter la nouvelle offre du transport en Nouvelle Aquitaine (qui succède au réseau Les Mouettes depuis septembre 2018). À l’échelle de l’île de Ré, le réseau NA c’est désormais : trois lignes scolaires appelées 1227-1228 et 1229 en remplacement de la 3S, le TAD ou transport à la demande, la capacité de doublage « au pied levé » des cars en période d’affluence, la mise en service d’une application pour le suivi des horaires en temps réel aux bornes d’arrêt, la desserte de l’aéroport, la correspondance TER et TGV, l’ajout de rack à vélos derrière les bus et la mise en place de véhicules propres, au bioéthanol, à partir de 2019. Les intervenants ont affirmé prendre en compte les doléances du public (bus complets, retards, etc.)
L’AUTIR s’interroge sur la faisabilité et l’opportunité du plan mobilité
Entre le développement constant du tourisme et la vie permanente sur l’île, le plan mobilité ne fait pas l’unanimité. D’entrée de jeu, Michel Terrasson a dénoncé, dans le terme « mobilité », une gouvernance complexe entre le Département, la Région, la CdC et les Communes. Les critiques sont principalement allées sur le manque de consultation des usagers et des riverains et sur l’opportunité de nouvelles réalisations routières qui ne feraient que déplacer les problèmes d’engorgement (création d’une passerelle pour les transports collectifs au Bélvédère, itinéraire de délestage en site propre à Rivedoux Sud, automatisation de la gare de péage…). Certaines mesures, comme la jonction de l’itinéraire cyclable sur 6 km, du pont à Sainte-Marie, ou encore un rond-point au carrefour du Défend, ont été accueillies avec enthousiasme.
Attention à ce que les aménagements routiers n’accroissent pas la circulation
L’hypothèse d’une troisième voie sur le pont avec prolongement jusqu’à Sainte-Marie pour le délestage des transports collectifs n’apparaît pas judicieuse à l’association qui redoute que celle-ci soit colonisée par les véhicules personnels et y voit une augmentation de la capacité du pont. L’urgence et la priorité vont à la réalisation d’une étude sérieuse d’écoulement du trafic. Michel Lardeux est intervenu pour préciser que : « De toutes manières, le pont sature à 1200 véhicules/heure » et d’autres intervenants alertent : « On va infra-structurer l’île d’avantage » au détriment de la plage de Rivedoux. Ou « L’île de Ré sans voiture, c’est possible, la structure de transport collectif existe déjà ». Sur le thème des navettes autonomes, le débat a porté sur leur réel intérêt dans la gestion d’un trafic déjà saturé.
Les utilisations de l’écotaxe
À l’examen des comptes 2017 de la CdC, Jean-Paul Tognet, administrateur, constate que l’écotaxe (dont le report de l’année N-1) présente un solde disponible de 25 millions d’euros. Quant aux dépenses de 2017, elles seraient de 12,6 millions d’euros dont 9,3 millions pour la CdC. La réalisation du parking du Phare, grâce à l’écotaxe, a été vivement discutée. Enfin sur onze ans, Mr Tognet met en évidence l’augmentation des passages des vacanciers face à la stabilité des passages de résidents. En conclusion, l’Autir préconise le transport partagé pour décongestionner le réseau, les modes de circulation doux (vélo) et le renforcement des liaisons sur les derniers kilomètres plutôt que de lourdes infrastructures routières. À l’issue du débat, Patrice Raffarin, en charge de la commission Mobilité – Transport auprès de la Communauté de Communes, rappelle que le Plan Global de Déplacement (en ligne sur le site de la CdC), reste encore la meilleure référence en matière de mobilité pour les années à venir.
Véronique Hugerot
* ARUP : Association Rétaise des Usagers du Pont.
* AUTIR : Association des Usagers des
Transports de l’île de Ré.
* Transdev : Groupe français multinational,
leader mondial en matière de mobilité.
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