Le Tambour d’Ars, une institution, unique sur l’île de Ré
Le fidèle observateur du village assure sa mission de contact depuis quarante-trois ans.
Dans le tout premier numéro du Tambour d’Ars, les fondateurs du bulletin municipal aujourd’hui devenu emblématique, avaient pris soin de rappeler à la population arsaise une valeur humaniste toute simple mais essentielle. Sur la page de garde du numéro 1 de décembre 1975 on peut lire :
« Autrefois, les nouvelles étaient colportées à Ars par le tambour de ville. Nombreux parmi nous se souviennent de Marcel Goumard, notre dernier tambour. À sa mémoire et à celle de tous ceux qui l’ont précédé, est dédié ce bulletin d’information. Nous souhaitons qu’un jour cette fonction essentielle de contact soit rétablie afin que nos enfants vivent dans un monde « où rien ni personne n’est indifférent à personne ». Ce petit texte fondateur était signé par Pierre Goguelin et Émile Gaudin.
Émile Gaudin était alors le maire du village et Pierre Goguelin, un résident secondaire. Ce dernier aimait suffisamment son village d’adoption pour avoir la volonté de retranscrire les conseils municipaux afin que les résidents secondaires, et ils étaient déjà très nombreux, puissent prendre connaissance des nouvelles du pays. À partir de ce jour, le Tambour sortira deux fois par an, en décembre et juillet.
On ne change pas une formule qui gagne
Dès le second numéro, en juillet 1976, le bulletin municipal se voit agrémenté d’un article historique sur Ars, un journal est né ! Depuis lors, la formule est toujours la même si ce ne sont les ajouts d’un peu de publicité* (depuis 1995), de couleur et de photos dans la mise en page.
Aujourd’hui, force est de constater que le tambour accomplit avec brio sa mission première, à savoir d’établir le contact, puisque avec 44 pages et un tirage constant de 1200 exemplaires, sa lecture reste une priorité pour la majorité des Casserons.
1980 une année charnière
À l’été 1980 est créée l’Association d’Information Arsaise alias Arsais d’Ici et d’Ailleurs avec à sa présidence Pierre Goguelin qui restera à son poste dix-huit ans. Elle assure la continuité du journal et porte la voix du village, de la mairie et des associations. Le tambour est le premier journal associatif de l’île mais reste, parallèlement le bulletin municipal. Afin d’être en lien direct avec la mairie, les statuts de l’AIA prévoient deux élus municipaux au sein de son conseil d’administration.
Un engagement inébranlable des Casserons pour leur village
Ce sont les membres du CA qui recueillent la documentation et rédigent le journal, mais les propositions des habitants sont les bienvenues, et ils ne se font pas prier ! Une constante du Tambour est à noter : le clocher d’Ars figure sur toutes les couvertures. Depuis la présidence de Marie-Hélène Chastanet, la remise du tambour fait souvent l’objet d’un événement. Le 6 juillet dernier, le tambour d’Ars a été remis au son des roulements de Guy Cipriani, tambour de la garde républicaine et résident du village.
Fête du patrimoine
Chaque année, l’AIA s’implique tout particulièrement dans la fête du patrimoine en organisant tour à tour des expositions (William Barbotin et le musée Jules Perrier), des conférences ou des visites du petit patrimoine (le chai de Papy, la forge de Loulou Gaudin).
La fête du patrimoine 2018 (3ème week-end de septembre) sera une occasion unique de découvrir une centaine de tableaux représentant le village. Ces oeuvres, cloîtrées jusqu’à présent chez les habitants, sont pour la plupart méconnues.
Depuis 2018, l’AIA soutient la restauration de l’église en reversant les bénéfices de ses actions à la fondation du patrimoine.
Label mission centenaire
Pour le centenaire de la Grande Guerre (1918-2018), le projet d’exposition : 14-18 Mémoire d’un village rétais, réalisée avec le soutien de la Communauté de Communes a obtenu le label : Mission Centenaire. Une collecte auprès des habitants réunit des milliers de documents constituant archives, correspondances, photos, cartes postales. La manifestation commémorative se tiendra du 10 au 18 novembre.
Fière de son rôle de passeur d’histoire, l’AIA regarde pourtant l’avenir en face. À l’occasion du mémorial 14-18, ses membres sont à l’ouvrage pour numériser ses archives et créer son site internet.
Véronique Hugerot
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Les présidents de l’AIA
Pierre Goguelin (1980 à 1998)
Jean-Claude Baniée (1998 à 2006)
Pascal Stephan (2006 à 2008)
Maryline Bompard (2008 à 2010)
Bernard Merlet (2010 à 2015)
Marie Hélène Chastanet (présidente depuis 2015)
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