Sylvie Marcilly votera Macron « sans hésitation »

Entre les deux tours de l’élection présidentielle, la présidente du Département a convié les médias « chez elle » à Fouras pour informer de son choix de vote au second tour.

Il s’agit d’un choix personnel de la part de Sylvie Marcilly : « Je suis aussi maman, chef d’Entreprise, conseillère municipale, je ne suis propriétaire des voix de personne mais je souhaite dire combien le choix démocratique est important face à la montée de l’extrême droite. »

Si au 1^er tour Sylvie Marcilly a soutenu « l’excellent programme » de Valérie Pécresse, qui « a fait une mauvaise campagne et n’aurait pas dû écouter les anciens dirigeants des Républicains. Ils auraient dû se choisir un leader », elle tient à rappeler qu’elle a rendu sa carte du parti en 2017 et qu’elle est désormais affranchie de toute étiquette politique.

« Il faut se demander pourquoi Marine Le Pen a fait autant de voix : elle est le réceptacle des peurs, face à l’avenir et à la baisse du pouvoir d’achat. En 2019, 9,2 % de la population française vivait en dessous du seuil de pauvreté, le Covid a ensuite montré que tout peut basculer en un seul instant, puis la guerre en Ukraine fragilise les peuples, enfin la hausse des prix de l’énergie, tout cela s’est traduit dans les votes en Charente-Maritime en faveur de Marine Le Pen dans les secteurs reculés. Il y a aussi trop d’inégalités en France. »

Je voterai dimanche 24 avril pour Emmanuel Macron, mais ce n’est pas un blanc-seing. Il recherche le consensus, qui peut conduire à l’immobilisme, plus le centre s’étend, plus on constate la remontée des extrêmes, à travers Marine Le Pen c’est la base qui s’exprime. Son programme économique et européen n’est pas convaincant, comment avec son Euroscepticisme la France va rembourser ses milliards de dettes ? Son programme : pas d’impôts pour les moins de 30 ans n’est pas cohérent, il y a des jeunes très riches, par exemple les sportifs ; la TVA à O% profiterait à tout le monde, riches et moins riches, aplanir les différences avec des mesures comme celles-là ne tient pas la route, sans compter que rien ne dit que la baisse de TVA serait répercutée dans le prix que paie le consommateur. Enfin, Marine Le Pen est seule, comment et avec qui gouvernerait-elle ? »

« Je voterai Emmanuel Macron sans hésitation, il va falloir qu’il rassemble une union nationale, représentative des votes du 1^er tour, il va falloir que tous se mettent autour d’une table, il n’y aura pas une Assemblée Nationale hégémonique, mais il faut des candidats de nos territoires, qui connaissent bien ceux-ci, et que les électeurs aient le choix. Après le 1^er tour où on choisit, le second où on élimine, je soutiendrai pour ma part les candidats du terrain en Charente-Maritime : David Labiche sur la 2^ème circonscription, c’est un enfant du pays, Françoise de Roffignac sur la 4^ème, d’autant qu’elle est proche de la Majorité départementale, Didier Quentin sur la 5^ème, nous sommes en phase sur le thème des solidarités sociales. » Quid de la 1^ère circonscription regroupant notamment La Rochelle et l’île de Ré ? « On ne connaît pas encore tous les candidats », esquive-t-elle.

Sylvie Marcilly soutient certes Macron pour ce second tour, elle est toutefois inquiète : « avec le consensus nécessaire, on risque l’immobilisme, à chaque fois qu’il voudra faire une réforme, la frustration démocratique se traduira par des manifestations. Sur la seule mesure courageuse d’Emmanuel Macron concernant la retraite à 65 ans, on recule déjà… »

Qu’attend-elle de la nouvelle gouvernance promise ? « Qu’ils agissent au plus près des problématiques, que les problèmes psychiatriques des enfants et que l’aide sociale à l’enfance soit une priorité. Plus de décentralisation aussi, en impliquant les élus de terrain, afin de partager leurs pratiques, et qu’on leur donne plus de moyens. »

« Pour conclure, je voudrais dire que je comprends les électeurs de Marine Le Pen, que je crains aussi qu’une grande force centrale fasse monter les extrêmes et qu’à chaque réforme les frustrations se retrouvent dans la rue. Je souhaite que le futur Gouvernement soit représentatif des électeurs, et que ce soit des représentants locaux qui connaissent les sujets locaux, qui l’emportent aux législatives, et non pas des candidats plus ou moins parachutés qui mettent leur photo à côté de celle du Président de la République. »

Les résultats de dimanche diront si la présidente du Département, comme la plupart des élus de premier plan de Charente-Maritime, a été entendue.