Sylvie Marcilly succède à Dominique Bussereau
Après avoir été réélue dans son canton de Châtelaillon, la conseillère départementale Sylvie Marcilly, également maire de Fouras, a été élue à la tête du Département. Elle devient la première femme présidente de la Charente-Maritime
Forte d’un score de plus de 73% des voix sur son canton de Châtelaillon au soir du 2e tour, Sylvie Marcilly a été élue à l’unanimité par ses pairs du parti Union des Droites et Divers Droite pour briguer la présidence de l’assemblée départementale jeudi 1er juillet. Avec ce premier soutien des 31 voix de la majorité, son accession à la présidence du Département semblait acquise à l’avance. Le scénario s’est confirmé au-delà des espérances de la majorité départementale, puisque trois voix supplémentaires sont venues s’ajouter en sa faveur. En face, Marylise Fleuret-Pagnoux (DVG, La Rochelle 1) et Marion Pichot (EELV, La Rochelle 3) ont obtenu respectivement 14 et 2 voix, score auquel il faut ajouter 4 votes blancs. Difficile de savoir qui se cache derrière les voix supplémentaires en faveur de Sylvie Marcilly, le vote étant à bulletin secret. Les soupçons se tournent néanmoins du côté de Pascal Ferchaud (PRG), associé à la centre droit Ghislaine Guillen sur le canton de Saujon dans la course aux cantonales, et vers les élus du nouveau groupe centriste de Jean-Pierre Servant (lire par ailleurs).
Attendue au tournant
Très émue, Sylvie Marcilly s’est installée dans l’ancien siège de Dominique Bussereau vers 11h, dans une ovation de l’assemblée. « Je saurai me montrer à la hauteur de mes responsabilités », a assuré la nouvelle présidente lors de son allocution d’installation, précisant vouloir s’inscrire dans la lignée de son prédécesseur, Dominique Bussereau, notamment sur son « esprit rassembleur ». « Nous élaborerons la feuille de route tous ensemble, dans l’écoute et le respect qui ont toujours prévalu au sein de cette assemblée », a-t-elle promis. Sur ce point, Sylvie Marcilly est très attendue au tournant par l’opposition. « Même si nous n’étions pas toujours d’accord, Dominique Bussereau savait écouter et parfois entendre. J’espère que vous en ferez de même », lui a fait savoir Marylise Fleuret-Pagnoux, lui rappelant au passage que la faible participation électorale devait inciter l’assemblée départementale et sa présidente « à l’humilité ».
L’élue rochelaise en a profité pour lui lister les dossiers sur lesquels le groupe de rassemblement des gauches sera particulièrement attentif : « L’ouverture d’une nouvelle maison relais pour les victimes de violences intra-familiales », « une meilleure tarification de l’aide à domicile », « une aide aux communes plus égalitaire », « une tarification plus juste du pont de Ré pour les Charentais-Maritime », « une politique ambitieuse en faveur de la jeunesse », « une politique innovante en matière d’accès aux soins », « la création d’une agence départemental d’ingénierie », « le lancement du contournement de Marans » et « un schéma de développement durable qui ne soit pas simplement de façade ». Un dernier point appuyé par Marion Pichot qui a insisté sur la nécessité de « mettre les enjeux climatiques au centre des préoccupations ». Marylise Fleuret-Pagnoux a également demandé à Sylvie Marcilly que la majorité départementale évolue « sur la transparence des décisions prises, sur le souci de discussion en amont des projets, sur la possibilité de les amender et non pas de les découvrir en session parmi la masses des rapports » et sur la nécessité d’ouvrir le suivi des commissions permanentes au public.
« Je suis une femme d’écoute, de valeurs et d’engagement, et bien décidée à le rester », a martelé de son côté Sylvie Marcilly, arguant de ses dix années d’expérience en tant que conseillière départementale. Au sujet du « désintérêt des citoyens », elle a incité l’assemblée à « trouver des ressources » pour susciter un nouvel intérêt démocratique chez ses concitoyens.
Les 15 vice-présidents (dans l’ordre)
Loïc Girard, Catherine Deprez, Michel Doublet, Chantal Gimberteau, Stéphane Villain, Françoise de Roffignac, Alexandre Grenot, Sylvie Mercier, Jean-Claude Godineau, Dominique Rabelle, Gilles Gay, Caroline Aloe, Christophe Cabri, Véronique Abelin-Drapron, Stéphane Chedouteaud.
Seules les délégations du 1er vice-président sont connues à ce jour. Loïc Girard aura en charge l’administration, les finances et l’évaluation des politiques publiques – une fonction nouvelle. Les autres délégations et les présidents de commissions seront dévoilés le 9 juillet.
La déception de Bussereau
En plus d’avoir perdu trois cantons et s’être fait souffler ceux qu’il espérait voir basculer à droite, la plus grosse déception pour Dominique Bussereau reste l’échec de Lionel Quillet, son premier vice-président du Département, battu avec 37,45% des voix dans son fief de l’île de Ré par le maire centre-droit de Rivedoux Patrice Raffarin (62,55%). Ce dernier rejoint tout de même la majorité départementale grâce à son étiquette centredroit. « Les électeurs ont parlé et il faut respecter leur volonté. Mais c’est injuste pour le bilan de Lionel Quillet, par rapport à tout le travail qu’il a effectué au sein du Département à la tête de la commission des finances, sur les dossiers environnementaux, sur le sujet des digues et la mise en place des Plans de protections contre les inondations », se désole Dominique Bussereau.
Trois groupes politiques à l’assemblée
Pour sa succession, Dominique Bussereau avait parié que sa majorité politique conserverait au moins les 34 sièges sur les 54 de l’assemblée. Il espérait même gagner une demi douzaine de sièges supplémentaires. Le groupe d’union des droites en aura finalement 31. A l’issue du 2e tour, trois groupes politiques se sont constitués : la majorité (31 sièges), l’union des gauches « Au coeur des solidarités » (12 sièges) et un nouveau groupe constitué de centristes (6 sièges) – Pascal Ferchaud (PRG, Saujon) et le duo EELV de La Rochelle 3 devant a priori rester indépendants.
Nommée « Rassembler et agir pour la Charente-Maritime », cette nouvelle entité est composée des élus du canton de La Jarrie David Baudon et Marie-Karine Ducrocq ; des Trois-Monts avec Jeanne Blanc et Yves Poujade ; et de Marans avec Jean-Pierre Servant et Valérie Amy-Moie. Tout en s’érigeant « sentinelles vigilantes et exigeantes » et « avocat des territoires », notamment sur l’équité de traitement des communes et des attributions d’aides, son représentant David Baudon a fait savoir à la nouvelle présidente du Département que le groupe avait l’intention de s’inscrire « dans la construction et non dans l’opposition ».
Il a néanmoins posé le ton très clairement dès la séance du 1er juillet en contestant l’absence de l’opposition dans la gouvernance des syndicats mixtes où siège le Département, à savoir la Société d’économie mixte pour le développement de l’Aunis et de la Saintonge ; l’Union des Marais de la Charente-Maritime (Unima), la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) et à la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI). Il a obtenu gain de cause, sauf pour la Société d’Économie Mixte Patrimoniale (SEMPAT) où le jeu des quotas ne permettait pas d’offrir une place à son groupe.
Trois questions à Sylvie Marcilly
Ré à la Hune : Quels sont les projets que vous comptez porter en priorité ?
Sylvie Marcilly : Assurer l’après- Covid. Je veux poursuivre le plan de relance du Département que Dominique Bussereau m’avait confié en tant que vice-présidente en charge des affaires économiques . L e Département est la collectivité de premier rang pour être réactif, innover, appréhender, anticiper et agir. Je mettrai l’accent sur l’attractivité car la Charente-Maritime de demain doit être attractive en matière sociale et économique. Il est nécessaire de structurer le tissu économique, à travers l’arrivée du haut débit et un travail à mener avec les intercommunalités. Une rencontre avec les présidents des Communautés de Communes et d’Agglomération nous permettra d’anticiper les objectifs, les projets et des échanges d’expériences.
Êtes-vous toujours favorable au projet d’alternative à l’A831 Rochefort/Fontenay-Le Comte ? Oui. C’est un projet qui ira dans le sens de la sécurité, de la tranquillité. Nous poursuivrons le travail entamé par Dominique Bussereau, évidemment.
Symboliquement, à qui réservez vous votre première visite ?
Une des priorités de mon action sera d’aller visiter des foyers de l’enfance. Marie-Christine Bureau, qui avait la délégation petite enfance dans la dernière mandature, m’a dit beaucoup de choses à ce sujet et je vais m’y intéresser de près, même s’il y a beaucoup d’autres questions prioritaires.
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