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Suspension de pêche : baisse spectaculaire de la mortalité des dauphins
Ré à la Hune l’avait annoncé dès début avril 2024*, l’instauration du moratoire de pêche d’un mois** dans le golfe de Gascogne a eu des effets très bénéfiques pour la protection des dauphins. Le Ministère de la transition écologique a désormais officiellement exprimé son satisfecit devant la baisse spectaculaire de la mortalité des dauphins durant l’hiver dernier.
Une mortalité en baisse de – 74 %
Les chiffres émanant de Pélagis parlent d’eux-mêmes : entre le 1er décembre 2023 et le 31 mars 2024, l’observatoire du réseau national d’échouage a recensé mille quatre cent cinquante dauphins morts par capture accidentelle sur l’ensemble de la Côte Atlantique et Manche Ouest, contre six mille six cents en moyenne annuelle sur la période 2017/2023. Soit une baisse de – 74 % ou dit autrement une mortalité qui atteint seulement un quart de celle des années précédentes.
Comme l’exigeait l’ordonnance en référé du Conseil d’Etat, la mesure sera reconduite sur deux années, en 2025 et 2026, puisqu’il aura fallu un recours d’un collectif de vingt-huit associations de protection de la nature devant le Conseil d’Etat pour que le Ministère applique ces préconisations de la communauté scientifique***. La Commission européenne a aussi fait sienne cette recommandation, tous les pêcheurs originaires d’autres pays européens qui viennent pêcher dans le Golfe de Gascogne se doivent de respecter ce moratoire de pêche, notamment les pêcheurs espagnols, portugais…
Une suspension qui préserve aussi la ressource en poissons à haute valeur marchande
« Les pêcheurs qui ont dû suspendre leur activité en mer pendant un mois ont plutôt bien géré, ils en ont profité pour entretenir leur matériel de pêche, il n’y a pas eu de rupture en approvisionnement de poisson, et les indemnisations des pêcheurs sont en cours. Les seuls à contester sont les autres métiers de la filière pêche : mareyeurs, ventes en gros, détaillants… Par contre, la gouvernance de la pêche, en la personne du président du Comité national de pêche, estime ces résultats contestables, à ses yeux les causes de la mortalité le seraient. Ils sont comme d’habitude dans le déni des faits, la représentation des pêcheurs n’a pas la maturité pour gérer et s’adapter à la situation, alors que les pêcheurs eux se sont adaptés. », explique le Rétais Dominique Chevillon, président de Ré Nature Environnement et vice-président de la LPO.
Pourtant, cette mesure visant à protéger les dauphins permettrait aussi de protéger d’autres espèces de poissons durant cette période de pleine reproduction, tels le merlu, la sole ou le bar. Elle aboutit à la maîtrise à moyen et long terme de la ressource à haute valeur marchande que représentent ces espèces.
Se brancher sur la fréquence des sons émis par les dauphins !
En outre, les naturalistes sont très dubitatifs sur les autres mesures envisagées : pingers – impossible d’équiper tous les bateaux -, observateurs embarqués – ils n’empêchent pas la capture des dauphins dans les filets. D’autres solutions pour le moment expérimentales (Université de Montpellier), à l’image de la reproduction de sons artificiels visant à parler le langage des dauphins afin de les inciter à éviter les zones de pêche, sont, elles, plus prometteuses. L’équipement des filets avec des barres ou marquages, assez dissuasifs pour les dauphins, en est à un stade très expérimental.
*Lire notre article : www.realahune.fr/ quel-impact-de-linterdiction-de-la-peche/
** 22 janvier au 22 février 2024
***CIEM : Conseil International sur l’Exploitation de la Mer, CSTEP : Comité Scientifique, Technique, Économique de La Pêche de la Commission Européenne, etc.
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