- Environnement & Patrimoine
- Nature
- Photoreportage Naturaliste
Suivi d’une famille de faucon crécerelle
Rapace diurne commun dans l’île de Ré, le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un oiseau facile à observer dans les champs et même dans les marais salants. Toujours à l’affût d’un rongeur ou d’un lézard, il utilise la technique du vol stationnaire (ou position du « Saint-Esprit ») pour faire du sur place au-dessus d’une zone et y repérer ses proies. Mâles et femelles sont facilement reconnaissables : le mâle a une tête grise et la femelle une tête brune comme le reste du corps. Ce rapace aime nicher dans les anciens nids de pie ou alors dans les trous profonds de hauts murets, de falaises ou de bâtiments isolés.
Depuis plusieurs années, une famille niche sur l’île de Ré de fin mars à mi-juin dans une anfractuosité située sous un grand bâtiment en bois. L’année 2020 est une année record pour cette famille qui a donné naissance à six petits. A leur naissance et pendant environ trois semaines, ils sont recouverts d’un duvet tout blanc. Les observations effectuées cette année nous ont permis de constater que, la majeure partie du temps, le mâle surveille le territoire depuis un haut perchoir et n’hésite pas à repousser les autres rapaces (milan noir et buse variable) qui s’approchent trop près du nid. La femelle chasse et rapporte des proies tous les jours tant que les poussins ont du duvet. Ensuite, elle découpe de petits morceaux qu’elle donne un à un aux petits affamés. Mais la concurrence est rude et les poussins se disputent souvent pour être les premiers servis.
Après trois semaines au nid, le plumage brun des juvéniles commence à arriver. Ils sont alors assez gros pour avaler leurs repas tout seuls et les parents viennent de moins en moins les nourrir. Les jeunes faucons prennent ainsi plus d’indépendance et surtout vont commencer leur apprentissage du vol. Ils quittent le nid environ un mois après leur naissance.
Après de nombreux battements d’ailes pour renforcer leurs muscles, ils se décident un jour à faire le grand saut. Et même une fois sortis du nid, ils sont nourris par leurs parents pendant plusieurs semaines encore. Ils en profitent pour s’exercer au vol, explorer leur territoire et apprendre à chasser. Au final, les jeunes crécerelles ont tous quitté le nid et resteront encore dans les parages le temps de trouver leur propre territoire de chasse. Nous attendrons l’année prochaine pour suivre la future portée de 2021.
Mathieu Latour
Photographe animalier
Administrateur Ré Nature Environnement
mathieu.latour98@gmail.com
Lire aussi
-
Environnement & Patrimoine
L’île de Ré et La Rochelle, un destin lié… jusque dans les commémorations
Dans le cadre des 400 ans des guerres de religion, la Communauté de communes de l’île de Ré, la ville de La Rochelle et La Rochelle Université organisent un colloque scientifique, ouvert au grand public, du 27 au 29 novembre.
-
Environnement & Patrimoine
AlimenTerre, engagé pour une alimentation éthique
Les 25 et 26 novembre, le festival AlimenTerre se tiendra sur l’île de Ré. Trois projections documentaires suivies de temps d’échange sont programmées à La Maline. Présentation avec l’un des co-organisateurs sur l’île de Ré de ce festival international, Geoffroy Maincent.
-
Environnement & Patrimoine
Grand Port Maritime : MAT-Ré reste vigilante
Après avoir été longtemps isolée, l’association rétaise entretient désormais des relations avec la gouvernance portuaire, avec les autres associations et élargit ses sujets de vigilance.
Je souhaite réagir à cet article