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Steve Lucas rencontre les CM1-CM2 de Sainte-Marie
L’auteur devenu paraplégique il y a trois ans, présentait son livre témoignage au salon du Bois-Plage l’été dernier. Lundi 27 mai, il était de retour sur l’île pour échanger avec les enfants sur le handicap.
L’entrevue était initiée dans le cadre de la labellisation « Génération 2024 » du groupe scolaire, qui invite les élèves à promouvoir les jeux olympiques avec un accent particulier pour les plus grands, voulu par les enseignants et la directrice sur les paralympiques. Ainsi, le voyageur spécialiste des exploits sportifs et fraîchement de retour d’Australie, était-il de nouveau sur les routes pour regagner l’île de la Haute-Marne et répondre aux questions des jeunes. Des questions nombreuses et sans filtre, comme ils en ont l’habitude, pour des réponses tout aussi simples et directes.
« Comment êtes-vous venu ? ». « Tout seul comme un grand avec ma voiture ! Une voiture classique mais manipulable entièrement manuellement, pour laquelle j’ai dû repasser un permis de conduire ». Bien sûr les trois classes avaient préparé avec Catherine, Sylvie et Laurent l’échange, notamment autour du dernier documentaire de Steve qui relate sa traversée de la France à vélo à bras, pour avec ses amis et sa compagne se reconstruire juste après l’accident (il propose des reportages et conférences depuis plus de vingt ans, via la maison de production “Gaia-voyage” qu’il a fondée).
Des copains et une amoureuse très présents, dont la sollicitude a frappé chacun. Enchaînement… « Si vous deviez choisir entre perdre vos amis ou retrouver l’usage de vos jambes ? ». Rien ne vous oblige à répondre à une question si compliquée et personnelle, modère Sylvie la maîtresse ! « Le soutien qu’ils m’ont manifesté m’engage aujourd’hui à les privilégier, même si je donnerais tout pour remarcher… ».
Tant pis pour la récré !
À la sonnerie l’entretien se prolonge en petit groupe… En chemin vers L’acceptation de la différence : « Comment percevez-vous le regard des autres ? ». « La gêne est difficile à supporter. Celles des amis au début qui ont tant de peine, celle des passants dans la rue, ensuite et surtout, qui préfèrent ignorer que de se confronter à la différence ». L’ignorance en effet est toujours cause de peur, parfois de mépris voire d’agressivité.
D’où ce livre, paru en juin 2018 : « Ce jour-là… c’était la nuit », dans un style « récit autobiographique » qu’il confesse pourtant ne pas affectionner en tant que lecteur. Pour autant, adeptes de confessions intimes ou réfractaires des chemins solitaires, on y prend la mesure, à l’instar de cet échange riche qui en était l’occasion, des détails qu’il plaît d’ordinaire aux valides d’écarter, tant mis bout à bout ils conditionnent un quotidien d’efforts constants.
« Lorsque j’ai bénéficié de mon premier week-end thérapeutique après plusieurs semaines en soins hospitaliers, j’ai pleuré en mesurant les obstacles à surmonter seul ». Du lit au fauteuil, du fauteuil aux toilettes vers le tabouret de douche, puis retour au lit pour s’habiller et enfin rejoindre le bureau, pas moins de dix « transferts » occupent le début de matinée.
« Ressentez-vous encore des douleurs dans vos jambes ? ». « Oui, ce sont des douleurs dites neuropathiques, proches de ce que l’on appelle les douleurs fantômes. Elles se caractérisent par des sensations de brûlures ou des décharges électriques. J’ai beau tenter de le cacher à mon entourage, les jours les plus durs mon visage est marqué par la souffrance ».
En décembre dernier, Steve s’élançait (cette fois seul avec Mirjam) pour huit mille kilomètres de Sydney à Perth en handbike, en incluant le tour de la Tasmanie. « Un nouveau cap de franchi avec ce défi » confiait-il. À présent, c’est une expédition en Iran qu’il prépare avec « Margarita » sa jambe droite et « Pedrita », la gauche, surnommées ainsi lorsqu’elles le malmènent.
http://www.gaia-voyage.com
À Lausanne en Suisse, trois paraplégiques ont pu remarcher grâce à une stimulation électrique continue. Un pas de géant pour la médecine qui peut désormais entrevoir la possibilité
d’une récupération neurologique pour les blessés de la moelle épinière comme Steve.
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