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Stéphane Thomas : un parcours d’excellence désormais au service de la coopérative
Habitué des grandes tables, le jeune sommelier met ses connaissances au service des vignerons de l’île dans le cadre d’un tout nouveau programme d’oenotourisme.
Il est des chemins qui rencontrent aisément leur destinée. Ou serait-ce la détermination qui en forge le sillon ? Issu d’une famille de bons vivants au goût aiguisé, Stéphane honore les dernières années du service militaire sur l’île de La Réunion après un brevet d’études professionnelles en restauration, option sommellerie. Là bas, il en apprend davantage sur les secrets du rhum que sur la subtilité des arômes des cépages français.
De retour en métropole sa conviction est faite : en formation caviste, il souhaite découvrir les vignobles de la vallée du Rhône. En repérage dans la région, il fait une halte à Valence, où un passage par la Maison Pic s’impose. Bingo ! La chef Anne-Sophie, aujourd’hui triplement étoilée le prend sous son aile (où plutôt sous sa toque) et lui fait faire ses premiers pas dans le monde des associations de saveurs et de la puissance des goûts. Héritière d’une histoire intimement liée à la gastronomie française, elle lui offre une expérience déterminante qui sans doute lui ouvrira les portes de toutes les audaces. Les dés seraient-ils jetés pour le breton qui confesse : « J’ai grandi à Vannes dans la ville des fleurs, pas dans les vignes, mais je me suis bien rattrapé ! » ? Un petit détail cependant vient chatouiller ce qui se présentait comme un succès au tracé rectiligne.
« L’iode me manquait »
Cap vers l’île de Ré, comme un doigt pointé un peu au hasard sur la carte du perfectionnement. Quelques CV sont rangés dans la voiture au cas où…Le premier est déposé au mythique Richelieu (on se souvient du film de Lelouch « Tout ça…pour ça ! » qui voit Vincent Lindon, Jacques Gamblin et Gérard Darmon en cavale à La Flotte, mettre le feu aux toilettes du restaurant pour éviter d’en payer la note). Un mois après, Léon Gendre le rappelle et l’engage. Stéphane y passera onze ans, contribuant à développer la carte des vins.
En 2011, c’est au Toiras qu’il s’impose, à la très réputée Table d’Olivia. L’adresse compte parmi les meilleurs gastro des environs et l’ambiance intimiste (à peine une vingtaine de couverts) lui permet de toucher au plus près, en complicité avec le chef Thierry Bouhier, les envies des clients.
Cette capacité à exalter la qualité des produits par les plus harmonieux breuvages le conduit à être choisi quatre ans plus tard, pour assurer aux côtés d’Émilie et Thomas Decock la reprise du Chat Botté, restaurant aux mains de la famille Massé depuis 95 ans. L’aventure s’avèrera éprouvante, se concluant par un échec qui laisse l’établissement en vente malgré un réel investissement des parties prenantes et un savoir-faire reconnu.
En début d’année, Stéphane Thomas rejoignait l’équipe de Christopher Coutanceau. Une parenthèse intense mais néanmoins brève puisque c’est au sein de la coopérative que le sommelier vient d’être appelé à exercer son talent.
Un nouveau souffle pour porter les projets de la coopérative Uniré
Il y a deux ans déjà, Étienne Blanchon succédait à François Guilbaud qui après 30 ans de carrière tirait sa révérence au poste d’oenologue. Intransigeant sur la sélection des cépages, le jeune maître de chai a pris la mesure de son rôle d’ambassadeur, représentant d’environ 70 viticulteurs engagés à promouvoir notre terroir. Avec l’arrivée de Stéphane et de Solène Trichet à leurs côtés, la coopérative entre dans une nouvelle ère.
Dotée d’une licence en langues étrangères appliquées, Solène complète ses études par un master en commerce des vins et spiritueux, tandis que Stéphane pour l’heure en alternance à la MFR de Vayres (Libourne) polit, s’il en était besoin, vingt années de terrain aux côtés des meilleurs. L’équipe de choc sera donc fin prête pour accueillir un public d’amateurs, entre visites de groupes et séminaires d’entreprise, grâce notamment au vaste cellier actuellement édifié en lieu et place des anciens quais à vendange.
Terre de paysans, le patrimoine de l’île se conjugue au futur, fort d’un élan porté par de bonnes volontés au profil solidement taillé pour relever le défi du rayonnement dans le respect d’un environnement préservé. En nette amélioration depuis une dizaine d’années, que dire de nos cuvées ? « À l’image de notre territoire, nous produisons des vins de plaisir à l’identité iodée » conclut Stéphane Thomas. Le sel de la vie est donc bien ici !
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