Solidarité et confiance, pour la commune la moins urbanisée de l’île
Bien qu’il n’y ait pas d’enjeu politique, sinon celui essentiel de l’exercice de la démocratie, Lionel Quillet, maire sortant de Loix a mis autant de cœur dans sa présentation électorale que lorsqu’il entend mobiliser les Rétais sur des problématiques majeures de territoire, devant des salles combles.
Si le public était peu fourni – Loix compte 738 électeurs – l’esprit de village était bien présent, contrairement à d’autres communes plus « impersonnelles ». La commune a connu des élections tendues avec 2 listes en 1995, 3 listes en 2001, 1 liste ½ en 2008, l’ambiance semble très apaisée, Loix a réalisé l’essentiel des investissements vitaux et fait un sacré bout de chemin.
En 1995, le village comptait 543 habitants, 8 enfants scolarisés, 9 commerces, peu d’artisans, la poste menaçait de fermer, le village était très endetté, le camping perdait 1 million de francs par an (pour un budget communal de 2,5 millions de francs), et 14 contentieux avec les associations et les habitants troublaient la sérénité locale.
En 2014, le RPI Ars-Loix compte 30 enfants, 100 personnes viennent quotidiennement travailler dans la commune – dont 35 dans un célèbre « Atelier », 25 à 30 dans les commerces, 20 dans des activités artisanales – 20 ostréiculteurs, sauniers, agriculteurs sont installés et tout cela a permis d’atteindre le seuil de viabilité de 700 habitants, sachant que l’objectif de taille critique permettant de garantir la pérennité de la vie permanente est de 800 habitants.
A Loix, ce sont également 14 associations qui contribuent à animer la vie des habitants, tout l’année.
Sur les 980 logements loidais,les 2/3 sont occupés par des « résidents secondaires » qui – via la fiscalité locale – contribuent largement à permettre l’aménagement et l’entretien du village, mais aussi assurent la viabilité des activités commerciales et artisanales.
21 nouveaux logements sociaux pour atteindre le seuil critique de 800 habitants
Le programme de ce prochain mandat ne sera désormais plus centré sur de gros investissements, même si la construction de 21 nouveaux logements à loyers modérés sur l’ancienne colonie PTT et qui s’ajouteront aux 19 logements « Habitat 17 » du centre bourg sera – à partir de septembre 2014 – représentera « LE » gros projet du mandat . L’acquisition du terrain a été réalisée par la CdC, qui le met à disposition de la commune via un bail emphytéotique de 54 ans avec Habitat 17, terme au-delà duquel le terrain appartiendra à la Commune. L’occasion pour Lionel Quillet de lancer une pique à son « collègue » d’une autre commune qui a construit 150 logements sur des terrains qui ne font pas l’objet de bail emphytéotique et tomberont ainsi dans l’escarcelle d’un partenaire privé dans quelques dizaines d’années. « Cette solution de logement pour une génération seulement n’est pas viable, j’ai un principe : il ne faut jamais vendre les bijoux de famille » ! Le désamiantage et la déconstruction, mais aussi toute la VRD sont assurés par la CdC.
Il n’en reste pas moins que la commune devra gérer les riverains confrontés à une année de travaux, la reconstruction, la refonte de la voirie, le plan de circulation, et tout le suivi du chantier.
Avec 40 logements sociaux dès 2015, Loix peut ainsi espérer atteindre le seuil critique des 800 habitants et la commune a déjà recueilli 70 demandes de Rétais voulant venir y habiter…
L’intervention de la CdC sur un tel dossier immobilier était indispensable, sachant que 4 ventes immobilières sur 5 au moins se font à des résidents secondaires.
Protection des côtes et gestion des 87 % d’espaces naturels de la commune
L’autre grand projet du mandat à venir sera la protection des côtes, car si près de 5 millions d’€ ont été mis depuis Xynthia sur la réfection des digues (3,5 millions d’€), des chemins (1 million d’€) et leur entretien régulier, les nouveaux travaux prévus pour début 2015 et validés au PAPI sont de 3,5 millions d’€, sans oublier la digue nord qui sera intégrée au PAPI 2. Ainsi le plan de protection « définitif » de Loix représente 10 millions d’€, celui de l’île de Ré 100 millions d’€, qui correspondent à 2 millions d’€ par an qui auraient dû être mis depuis 50 ans, les derniers grands travaux de digues ayant été réalisés au Boutillon… en 1955.
S’appuyant sur la carte de la commune, le maire a aisément démontré combien l’urbanisation y a été contrainte avec seulement 13 % de son territoire construit, ce qui représente un choix politique courageux mais dangereux puisque limitant le potentiel de la population à 800 habitants, et ce malgré 25 projets immobiliers – marinas, hôtel 4* et terrain de polo etc…- présentés par des privés le plus souvent sur des zones non classées et constructibles.
Les espaces naturels – 87 % de la commune donc – représentent un énorme travail quotidien et de « dentelle », terrain par terrain. Ainsi, par exemple, le chemin littoral du douanier vient de réouvrir, après 17 années d’acharnement administratif et juridique : « Loix est la seule commune de l’île de Ré dont on peut faire le tour à pied » selon Lionel Quillet.
Evidemment le complexe sportif, financé à 30 % par la CdC, 20 % par le Conseil général, et qui a aussi bénéficié de la réserve parlementaire d’Olivier Falorni, représente un projet intéressant pour le dynamisme des activités.
Lionel Quillet, après avoir rappelé qu’il serait accompagné par Frédéric Guerlain à la Communauté de Communes pour y représenter Loix, a ensuite laissé chacun de ses co-listiers se présenter, non sans avoir au préalable dit quelques mots chaleureux sur chacun. Si le conseil est peu féminisé, avec seulement 3 femmes, 2 d’entre elles sont issues du renouvellement, avec 3 entrants : Michèle Roilland, Julie Lipinski (41 ans) et Benoit Bonnet (27 ans), qui contribuent aussi à son rajeunissement !
Le moment « émotion » qui marque la clôture de ce mandat
Enfin, le maire a tenu à rendre un vibrant hommage à tout le personnel communal – 17 personnes tout compris là où des communes de taille semblable en emploient 30 – notamment au seul et unique policier municipal, Thierry Vacher, à Gilles et à tous les services techniques qui sont sur le terrain 7 jours / 7 et aiment leur village, aux 3 employées de l’école et aux 3 personnes qui assurent l’ensemble de l’administratif et de la gestion, avec à leur tête Frédérique Boijoux, directrice de mairie, qui est corps et âme dévouée à la commune et sans laquelle la plupart des projets n’auraient pu se réaliser, puisque sur les 12 millions d’€ investis sur Loix, 7 millions proviennent de subventions du Conseil général, de l’Etat, de l’Europe. La compétence et la disponibilité de Frédérique sont indispensables dans la recherche et l’obtention de ces subventions, ainsi que dans la gestion et le suivi de tous les projets municipaux.
« Cela ne se fait jamais dans une réunion électorale de mettre en avant le personnel administratif et la directrice de mairie, c’est la 1ère fois que je le fais en 20 ans, mais là vraiment je tiens à lui rendre hommage » a-t-il conclu, avec une émotion bien perceptible malgré un trait d’humour en pointe finale de son intervention.
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