Une soirée entre tradition et humour

Vendredi 14 octobre 2016 le Collectif de Recueil du Patrimoine Oral Rétais (Corepor) s’est réuni à la salle des sports de Saint-Martin de Ré pour la neuvième veillée des conteurs, un événement au programme de la fête du livre.

En présence des maires de Saint-Martin et des Portes Patrice Déchelette et Michel Auclair, de Patricia Friou, suppléante du Député Olivier Falorni, de représentants de la CdC, de membres de l’Association des amis du musée et de près de 300 personnes venues de tous villages de l’île.

Certains Rétais « pure souche » mais expatriés « su’l continent » avaient fait le déplacement.

Michel Fruchard, président du Corepor déplorait ce soir-là l’absence de quelques-uns d’entre eux pour raisons de santé, en effet, a-t-il dit, le Corepor est une structure d’une vingtaine de membres qui s’intéressent à la mémoire de l’île de Ré d’avant le tourisme de masse, à savoir d’avant 1960. Force lui était de constater le vieillissement des témoins de ce passé, ainsi qu’aux longues tables dressées pour la bouvette on déplorait le peu d’intérêt des jeunes Rétais pour les traditions.

Humour et Bonne Humeur !

A l’instar de la fête du livre, la 9ème veillée des conteurs hissait les couleurs de l’humour et de la bonne humeur. Et d’humour, on n’en a pas manqué ! Les brèves des villages, pure transmission orale, que les conteurs nous ont rapportées ont fait pleurer de rire l’assistance, ainsi l’histoire du dénommé Cha’Glisse qui craignait de faire un trou dans le port en y puisant de l’eau avec son seau ! Un peu benêt le Cha’Glisse ? Malveillant le compère qui lui a fait croire cela ? La moquerie n’a jamais empêché d’aimer les siens. Il y a inévitablement une part de perplexité dans un récit oral, doit-on y croire tel quel ? Doit-on lire entre les mots ? Comment le replacer dans un contexte révolu ? Le bon sens d’antan n’était pas exempt d’humour !

En gilet et en costume

Après le traditionnel pineau, l’orchestre de cuivre des huit musiciens, les conteurs et les chanteurs se sont relayés sur scène avec enthousiasme, magistralement orchestrés par Michel Pelletier, le Monsieur Loyal de la soirée. Chacun avait fait un effort de costume, qui un chapeau, qui une vareuse et qui la tenue traditionnelle complète. Une carte, dessinée pour le concours des agriculteurs de novembre 1963, figurait l’île de Ré en toile de fond. De part et d’autre de la scène défilait un heureux montage photographique réalisé par André Diedrich illustrant, tantôt en noir et blanc tantôt colorisé, les coutumes et les fêtes au temps passé.

La veillée fut entrecoupée par la bouvette particulièrement bienvenue à en juger au son des coups de fourchettes. Après La Nayée et la chanson Do Réta, tous reprirent en coeur Connais-tu l’île de Ré (sur l’air de Monte là d’ssus) rien que pour l’humour et la joie de chanter ensemble ! Ceux qui n’avait pas encore le livre du Cricri : « Ques to qu’tu m’chantes » (éditions Bordessoules) ont pu l’acquérir à l’issue de la veillée, pour continuer leurs révisions de patois une fois rentrés « ben à leur aise » !