- Économie
- Trophées Emergence 2015
Une soirée sous le signe de l’optimisme et de la passion
Les 4e Trophées Émergence ont été remis jeudi 22 janvier à 6 entreprises de Charente-Maritime, dont une Rétaise, lors d’une soirée organisée par la Chambre de Commerce de la Rochelle (CCI) et le quotidien Sud Ouest.
À une époque où les essayistes dissertent sur le déclin de la France, cette soirée a fait souffler un vent d’optimisme. Tout d’abord le nombre de dossiers déposés : 128, un record depuis la création de la manifestation. Ensuite une salle bondée de représentants du monde économique et politique, environ 800 personnes, pour applaudir les entreprises lauréates et les projets des élèves de Sup de Co. Enfin, les entrepreneurs venus expliquer leur parcours, des opérateurs dynamiques et plein de passion. La conjoncture est effectivement difficile comme l’a confirmé Robert Butel, président de la CCI, qui voit son budget amputé de 8 millions d’euros par les restrictions de l’État mais déclare « on ne va pas renoncer à faire, on va faire autrement ».
Un jury composé de Robert Butel, Jérôme Beauquel (Banque Populaire), Frédérique Doumic (Ouat Entertainment), Dominique Jungbluth (Axa), Olicier Ledoux (groupe Ledoux), Olivier Leclerc (EDF) et Christine Meyer (cabinet Khelis) a longuement travaillé sur les dossiers déposés avant de sélectionner les nominés puis les heureux élus.
Une Rétaise parmi les trophées 2015
Global Process Concept a remporté le prix Innovation produit grâce à l’invention de son photobioréacteur tirant de l’énergie de micro algues, Qualicolor, dont l’activité est le thermolaquage, celui de la jeune entreprise, Fora Marine celui de la Communication digitale en raison de sa révolution numérique, De vues à moi, un service d’opticien à domicile créé par Béatrice Guilloux, le trophée Innovation service et la sellerie Antarès celui de l’Entreprise commerciale. Quant à Laure Trichard et son entreprise itinérante « Au bon saucisson » bien connue des Rétais, elle a reçu le trophée Coup de cœur qui récompense aussi bien une entreprise qu’une personnalité (cf. encadré). Une autre entreprise rétaise figurait parmi les nominés de la catégorie Communication digitale, le Camping Sunêlia Interlude où Aurélien Ravet, le directeur, a misé sur la qualité de l’information adressée au client pour le séduire.
Dans la catégorie Graine d’entreprise récompensant un étudiant pour un projet d’entreprise, Julien Robin et Vincent Benac, étudiants à Sup de Co La Rochelle ainsi que Raphaël Bordenave et Esteban Viaud, tous deux en école d’ingénieurs, se sont vus décernés un prix par le public pour leur projet commun Pleep’Key verrouillant à distance par télécommande les portes d’entrée.
La qualité commune à tous ces entrepreneurs est sans aucun doute la passion qui les anime et leur fait dépasser les difficultés sans jamais baisser les bras. Une soirée réconfortante animée comme d’habitude avec humour par Thierry Praud, directeur de la communication à la CCI et Stéphane Vacchiani, directeur départemental de Sud Ouest.
Laure Trichard : Une passionnée exigeante
Au-delà de la fierté d’avoir été récompensée, la préparation du dossier à déposer pour concourir aux Trophées Émergence 2015 a permis à Laure Trichard de faire le point et de réaliser deux ou trois choses essentielles au sujet de son parcours.
Titulaire d’une maîtrise de communication et sciences du langage, d’une autre maîtrise d’études théâtrales et d’un deug d’histoire, Laure, quand elle s’est retrouvée gérante de la société Lagemapatel en 2003 a eu des doutes, se demandant si elle saurait s’adapter aux marchés, un monde difficile pour une femme. Après la réussite de sa mère Patricia, elle craignait de ne pas être à la hauteur. Aujourd’hui, elle est convaincue que si sa mère a fondé la société il y a quarante ans, c’est bien elle qui l’a développée et en a fait ce qu’elle est, « une entreprise itinérante pérenne qui vend du haut de gamme et une affaire familiale gérée comme une PME ! » Lagemapatel ne fabrique aucun des produits qu’elle vend : saucissons, olives, épices, tapenades, huiles et vinaigres. Pour être en mesure de développer des produits personnalisés tout en sachant comment ils sont fabriqués et en réduisant les coûts, la société travaille avec peu d’intermédiaires et fait appel à des artisans et des maisons de salaison. C’est ainsi qu’elle réussit à proposer à la clientèle des produits haut de gamme à des tarifs qui restent compétitifs. On ne se rend pas très bien compte du challenge que cela représente lorsque l’on n’est pas du métier, mais les entreprises itinérantes sont frappées d’une image négative qui rend les fournisseurs réticents.
Très exigeante, avec les membres de sa famille comme avec son personnel, Laure s’attache à leur formation, les envoie en développement personnel, les intègre dans la mise en place des nouveaux produits et leur fait acquérir des outils pour se développer. Le personnel comprend 5 CDI à temps plein plus 7 personnes à temps plein en contrat saisonnier avec la volonté de pérenniser un emploi saisonnier par an, ce qui est le cas depuis trois ans. Parmi les projets à court terme, la vente en ligne devrait être opérationnelle dès mai 2015. À plus long terme, l’ouverture d’un point de vente à Paris et à Strasbourg.
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