- Politique
- Territoire Île de Ré
- Bilan de mandat - Les Portes-en-Ré
Six années entièrement dévouées au village, mais aussi six années de combat permanent
Ré à la Hune : Déjà à mi-mandat, en privé, vous évoquiez le fait de ne pas vous représenter aux Municipales de 2014. Quelles sont les raisons de cette décision et pouvez-vous nous dire comment vous allez désormais occuper votre temps de libre ?
Christian Bourgne : Six ans à la tête d’une commune et de vice-présidence à la Communauté de Communes, c’est à la fois long et court quand on désire voir aboutir tous les projets que l’on a lancés. Si le travail s’est révélé intéressant, enrichissant, cela demande beaucoup d’engagement et d’investissement personnel. Si bien qu’arrive un jour où l’on se dit : « Y’a pas que la mairie dans la vie ! »
Existe à côté tout un monde associatif, notamment rugbylistique. Intervenant au sein du Comité départemental de rugby et de la Commission nationale du rugby scolaire, il m’était impossible de m’y investir comme je l’aurais souhaité. Idem au sein du Comité olympique et sportif (C.O.S.) de Charente-Maritime que je préside, et d’associations caritatives dont je suis membre actif : Lions Club de l’île de Ré, association Des Portes à Télouet.
Et surtout, il y a la vie familiale… et là, le temps passe vite. Alors, tant que je suis en bonne forme, je tiens à en profiter, avec tous.
Certes, je me retire, mais ce n’est pas pour autant que je vais me désintéresser de la vie de mon village. J’y vis à l’année ; alors, si l’on veut bien encore de moi, pourquoi ne pas me rendre utile au sein d’une ou deux commissions municipales ?
Au début du mandat, en 2010, il y a eu Xynthia. En 2013, arrive un PPRL (plan de prévention des risques littoraux) censé vouloir dire « plus jamais ça ». Comment avez-vous vécu et comment vivez-vous aujourd’hui ces deux faits de mandat ?
La preuve est là qu’un mandat ce n’est pas de tout repos !
Xynthia, pour moi, a changé la donne. Ce fut un moment fort qui nous a rappelé que nous vivions sur une île. Un moment très fort de solidarité alors que 48 heures durant la commune s’est retrouvée totalement isolée, coupée du monde. En une matinée, tout notre plan de sauvegarde était mis en place et fonctionnel, et les entreprises locales du bâtiment parvenaient à colmater la brèche de la Patache. Pendant dix jours, nous avons fonctionné en quasi autonomie, et cela a, je pense, marqué tous les Portingalais. Ensuite, au fil du temps sont apparues des divergences de points de vue avec l’État car, durant les trois années qui ont suivi, rien ne s’est passé, aucune mise en sécurité n’a été réalisée, RIEN. Aujourd’hui, c’est le retour à la case départ. On le constate avec les intempéries de ce début d’année 2014. Tous les Portingalais, tous les Rétais, peuvent le constater, de tout ce que nous avions signalé, rien ou presque n’a été fait, si bien que l’on a été obligé de travailler dans l’urgence pour faire face aux dernières grandes marées.
Il faut être face à l’incident ou à l’accident pour que cela bouge enfin. C’est la France !
Si, suite à Xynthia, l’État, de son côté, a décidé de faire un PPRL, seul, sans concertation, ce qui donne aujourd’hui pour le canton nord de l’île des projections dignes d’un scénario à la Spielberg ! Ce sont là de nouvelles réglementations qui nous posent d’énormes problèmes en matière de gestion de l’urbanisme. En bloquant systématiquement tous les permis de construire dans toutes les zones de notre PLU (plan local d’urbanisme), l’État freine notre stratégie de développement communal. Nos projets de zones d’activités et de logements sont aujourd’hui au point mort. Si bien que certains Portingalais, notamment des artisans, se demandent si cela vaut encore le coup de vouloir rester vivre aux Portes.
On est là dans un combat face à des décisions qui nous sont imposées par l’État et qui de plus ne tiennent pas la route, que, pour ma part, je ne lâcherai pas.
Pourtant, en six ans, sans en dresser un catalogue à la Prévert, de nombreuses réalisations ont vu le jour. D’autres non. Sans doute faute de temps ou de nouvelles contraintes administratives ? Mais le budget que vous allez voter le 20 mars ne s’inscrit-il pas dans la continuité, afin justement que les opérations non encore réalisées puissent se faire avec la prochaine équipe ?
Établi durant la campagne électorale de 2008, l’équipe a pu, en matière de voirie, lancer son programme de redynamisation du village dès son entrée en fonction. Si l’un des objectifs était d’embellir le centre-bourg, il s’est révélé nécessaire de remettre aux normes le réseau d’évacuation des eaux pluviales et d’enfouir les réseaux électriques et téléphoniques avant d’entreprendre toute réfection de chaussée ou création de parking. Si la voirie était en piteux état à notre arrivée, celui des bâtiments communaux ne valait guère mieux. Ainsi avons-nous décidé de mettre fin à une pratique de petits bricolages successifs qui à terme se révèlent vite plus onéreux que de réels travaux de refonte. Aujourd’hui, la réhabilitation complète de la salle des Marais de la Prée offre aux Portingalais une salle multi-usages digne de ce nom. Il en est de même pour le club house du TCBI (Tennis Club du Bout de l’Île) et les ateliers communaux, dont seulement la première tranche a été réalisée.
En partenariat avec la commune, l’Association Pour la Protection du Patrimoine des Portes (A4P) a, après la réhabilitation de la Maison de la Dune, poursuivi « sa mission » en s’attaquant à la restauration du petit patrimoine portingalais que sont les puits communaux.
À mon arrivée à la mairie, je m’étais engagé à relancer l’économie du village. Le marché quotidien estival en est l’exemple avec entre 4 et 5 000 personnes qui, l’été, le fréquentent entre 11 heures et 13 heures. De plus, en centre-village, quelques commerces restent ouverts à l’année, créant ainsi un peu d’animation durant les longs mois d’hiver.
Mais que les futurs élus de mars 2014 se rassurent, ils ne chômeront pas ! Des projets tout ficelés mais aujourd’hui conditionnés au verdict de la révision du PPRL, comme la zone d’activité ou bien encore les 21 logements prévus dans le cadre du SCoT et les 8 autres envisagés sur des terrains communaux, les attendent.
Également à achever, la refonte du camping municipal. L’un des tous derniers campings de l’île sans mobil-home à encore accueillir tentes et caravanes dont le caractère « nature-nature » plaît énormément aux jeunes et à une certaine clientèle étrangère. Les raisons de ce retard, le fait de devoir travailler durant une fenêtre très courte, entre novembre et le 15 mars, et pour des entreprises du continent de venir travailler tout au bout de l’île !
Ne nous voilons pas la face, tout le programme envisagé n’a pas été réalisé. Mais je suis satisfait qu’un de mes adjoints, Jean-Pierre Blanchard, veuille bien prendre la relève avec autour de lui une équipe déjà en place et désireuse de travailler dans la continuité et dans l’innovation.
C’est pourquoi le budget 2014 tient le cap. Les échéances électorales ne doivent pas être un frein à la marche en avant d’une collectivité. Sera donc voté un budget ambitieux mais rigoureux qui permettra à l’équipe élue prochainement de poursuivre le travail.
Voir les bilans de mandat à Ars, au Bois-Plage, à La Couarde , La Flotte, Loix, Rivedoux, Sainte-Marie, Saint-Clément, Saint-Martin
Voir la liste de Jean-Pierre Blanchard aux Portes-en-Ré et celle de Michel Auclair pour les élections municipales
Lire aussi
-
Politique
Signalétique des voies cyclables, où en est-on ?
On en entend parler depuis un moment mais la situation a-t-elle changé ?
-
Politique
Département : « Tout ce qui a été voté sera fait »
Alors que la dernière séance pleinière du Conseil départemental a confirmé l’état très préoccupant des finances du Département de la Charente-Maritime, les conseillers départementaux de l’île de Ré ont tenté de rassurer, relativisant quelque peu le discours de la présidente.
-
Politique
Séance municipale animée au Bois-Plage
La pugnacité des débats n’est pas chose extraordinaire au Bois-Plage, mais il aura fallu quand même près de trois heures pour mener à terme l’ordre du jour du 25 septembre.
Je souhaite réagir à cet article