- Patrimoine
- Site remarquable
Le site de Karola, patrimoine historique de la deuxième guerre mondiale
A Ars en Ré, il est un site remarquable alors qu’inexploité au plan touristique, celui de la batterie Karola.
Terrain militaire interdit au public mais bien connu des rétais, c’est une zone boisée d’environ 35 ha située en bordure de l’océan qui comporte les vestiges des bâtiments militaires construits par l’armée allemande pendant l’occupation. Abandonnés depuis 70 ans, les bâtiments qui subsistent ont subi les outrages du temps mais aussi, pour quelques-uns, les dégradations, tags, dépôts de gravats et déchets en tous genres, laissés par des passants irrespectueux. Ces îlots d’insalubrité contrastent avec la beauté et la quiétude de la nature environnante restée à l’état sauvage.
Un peu d’histoire…
Dès juillet 1940, l’Ile de Ré est occupée par les troupes allemandes alors que, dans le même temps, celles–ci construisent à La Pallice une base de sous-marins de première importance pour le secteur Atlantique, la 3ème flottille. C’est pour défendre cette position stratégique qu’entre 1942 et 1945, les allemands choisissent l’Ile de Ré, située en face, pour implanter tout un système de défense, soit plus de 300 bunkers. Le site de Karola qui regroupe les batteries de côte appelées Karola, Kathe et Kora est le plus important du secteur, de la Vendée à Bordeaux, car doté de la plus grosse puissance de feu. Le site de karola proprement dit, occupé par la Marine, ne couvrait que la partie la plus proche de la mer et consistait en deux tourelles doubles de tir.
La tour de direction de tir qui subsiste encore très distinctement, culminant à 23 mètres de hauteur, était située dans le périmètre de la batterie Kora qui dépendait de l’Armée de Terre. Cette tour était employée à la fois comme poste de conduite de tir et poste de commandement pour les deux batteries. Elle comportait, aux niveaux supérieurs, des postes d’observation équipés, notamment, d’une binoculaire, une cabine blindée périscopique, une coupole blindée télémétrique comportant un télémètre Zeiss de 10 mètres d’envergure, capable d’une rotation à 360° et assurant une portée de 35 à 40 km.
Accolée à la batterie Kora, une autre batterie, Kathe, occupée par la Marine Flak, spécialisée dans l’utilisation de canons antiaériens, assurait la défense aérienne. Jusqu’à quatre cents soldats allemands, appartenant pour moitié à l’Armée de Terre et pour moitié à la Marine, ont été stationnés sur le site. Logés dans des baraquements en bois construits sur semelles béton, ces soldats disposaient également de petits bâtiments où étaient proposées des soirées avec spectacles. Le site constituait un véritable village et vivait comme tel, avec des bâtiments abritant aussi cuisines, infirmerie, aumônerie, garage, écurie avec quelques chevaux ainsi qu’une police militaire propre au camp.
Un projet d’aménagement culturel et touristique de la CDC
De tous ces aménagements, il ne reste que des vestiges disséminés sur la superficie du terrain et seuls les emplacements des constructions militaires sont aisément repérables. A l’heure de l’enlèvement des blockhaus de la Conche, aménager cette zone et l’exploiter raisonnablement d’un point de vue touristique contribuerait à préserver ce patrimoine historique comme cette réserve écologique d’importance pour la flore et la faune ; c’est le projet du Président Lionel Quillet et de la CDC. La zone, actuellement encore propriété du Ministère de la Défense, devrait être bientôt cédée à l’ONF qui en assurerait le nettoyage et l’entretien avant que ce projet d’exploitation culturelle et touristique se réalise.
D’après les informations aimablement fournies par Hervé Sinquin, responsable passionné du Musée de la Deuxième Guerre Mondiale, « Le Bunker » à La Rochelle.
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