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Séverine Trouvé, une femme dynamique à la recherche de soi
Petite fille modèle, Séverine a été marquée par son enfance niortaise. Bien élevée, respectueuse des autres intelligente et discrète, elle ne se met jamais en avant mais elle n’en est pas moins déterminée !
Généreuse, elle aurait aimé travailler dans le secteur humanitaire. Finalement les aléas familiaux lui feront suivre une filière juridique et elle se retrouvera à évaluer et assurer les risques spéciaux des villes. Poste intéressant car chaque cas est particulier et demande un traitement différent.
Un changement de vie radical
Puis, en 2001 le père de son mari Bastien Trouvé part en retraite. Le camping des Baleines est à reprendre et la vie de Séverine va connaître un changement fondamental auquel elle devra s’adapter. Sur le plan personnel, le camping vient tout juste d’ouvrir le 1er avril, lorsqu’elle accouche, le 7 avril 2001, de son premier fils Louis. Paul, son second fils suivra deux ans plus tard
Au plan professionnel, la jeune mère qui n’avait jamais mis les pieds dans un camping se lance dans une activité totalement nouvelle, sans personne pour l’encadrer ou la conseiller et, compliquant les relations avec l’administration, le camping est dans un site classé. En 2006, la DREAL* Nouvelle-Aquitaine les poursuit, déclarant que des mobile home ont été installés sans que la demande en ait été faite auprès du ministère de L’Écologie. Or les mobile home en question étaient déjà présents lors du rachat du camping, il ne s’agit en fait que d’un remplacement. La DREAL ne veut rien entendre. La même année, Paul, qui n’est encore qu’un très jeune enfant, souffrant, doit passer deux mois à l’hôpital pendant lesquels Séverine fait quand même fonctionner le camping. Personne ne peut imaginer ce qu’elle vit ni ce qu’elle ressent à ce moment là. Cette femme courageuse et déterminée garde pour elle son chagrin, son stress et continue à assumer une charge de travail impressionnante. En revanche, une fois son fils sauvé, son dos lâche et elle doit être opérée d’une hernie discale.
Un besoin de faire le point
Durant toutes ces années, Séverine et son mari n’ont cessé d’oeuvrer pour faire du camping un site classé Ecolabel européen depuis 2013, membre du 1% pour la planète depuis 2018 et labellisé « Qualité tourisme ». Leur camping fait également partie des 5 sélectionnés par le ministère de la Transition écologique et la Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air (FNHPA) pour participer à une réflexion sur l’insertion paysagère. Ce résultat a nécessité beaucoup de conviction et de travail. Séverine, a ressenti l’année dernière le besoin de se consacrer du temps, de s’octroyer une pause lui permettant de faire le point, loin du camping et de son emprise. Le rallye Aïcha des Gazelles du Maroc, une compétition 100% féminine qui se déploie dans le désert marocain, lui est alors apparu comme une solution envisageable.
Elle s’est inscrite avec Karine Brenac une amie toulousaine, à ce rallye, devenu mythique grâce à Dominique Serra, sa fondatrice, qui a osé investir, en 1990, le bastion très masculin et fermé de l’automobile et vient de participer à la 32e édition qui s’est déroulée du 3 au 18 mars dernier.
Une année entière de préparation
La recherche de sponsors est une priorité. L’inscription à elle seule coûte 15 000€ et ne comprend pas l’achat ou la location de la voiture. Des stages sont obligatoires : de conduite tout terrain et de mécanique. Le stage de navigation est l’indispensable formation avant de s’aventurer dans le désert. Les concurrentes y abordent la théorie et la pratique de la navigation terrestre « à l’ancienne » c’est-à-dire avec juste une carte, une boussole, une règle et pas de téléphone portable ni GPS. Séverine le découvrira sur le terrain, il existe une énorme différence entre la théorie et la pratique et faire le point correctement deviendra une préoccupation permanente. Elle sera d’ailleurs réorientée un jour par l’organisation car son team fonçait droit sur la frontière algérienne, ce qui dans le contexte politique actuel, aurait risqué de poser des problèmes sérieux. Elles sont très fières, à chaque fois qu’elles se sont perdues, de s’en être sorties seules et d’avoir vaincu par le calme et la réflexion une véritable difficulté. D’autant qu’il ne faut attendre aucune assistance de l’organisation, sauf situation dangereuse, ou de qui que ce soit d’extérieur sous peine d’élimination. Il n’y a qu’un équipage qui puisse venir en aide à d’autres concurrentes et elles le font volontiers à chaque fois que c’est possible.
Dix jours qui vont faire la différence
Le binôme de Séverine a dix jours pour rejoindre dans sa Toyota jaune la plage d’Essaouira où se situe l’arrivée. Leur objectif : passer la ligne d’arrivée sans casser la voiture qui est louée. Elles y arriveront et termineront 120e sur les 190 équipages qui ont pris le départ (95e sur les primo participants).
Avec la découverte d’un monde nouveau, séduisant mais rude, des nuits froides qui tombent tôt suivies de journées brûlantes, Séverine constate que la charge mentale que fait peser sur elle la gestion des tâches administratives et domestiques s’est envolée. La rencontre avec la population est un temps fort de ce rallye pour elle. Cette population dépourvue de tout, qui lui offre son aide, qu’elle n’a pas le droit d’accepter, pour la sortir des pièges du désert l’a profondément touchée. Elle en apprécie d’autant plus l’esprit de cet événement suivi par une caravane médicale, gérée par l’association Coeur de gazelle, apportant ses soins aux participantes mais s’arrêtant aussi dans chaque village pour soigner gracieusement les populations.
Elle compare cette longue parenthèse, qui l’a obligée à aller chercher au plus profond d’elle-même ses ressources et ses capacités, au tsunami qu’elle a vécu en 2001 en reprenant le camping des Baleines. Ce rallye et ce qu’il lui a donné à vivre, a augmenté sa confiance en elle-même et lui a apporté un certain recul. Elle ne refera pas pour autant le rallye des Gazelles. A ce point de son parcours personnel, elle cherche une nouvelle expérience qui l’emmène plus loin sur le long chemin de la connaissance de soi-même.
*Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement
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