Scoops sur quelques sujets « sensibles » et sur les projets de court terme

Ré à la Hune a été à la rencontre du Maire de Saint-Martin de Ré, Patrice Déchelette, pour évoquer avec lui plusieurs sujets « sensibles » sur la commune. Il a joué la transparence.

Ré à la Hune : Qu’en est-il des terrains au Vert Clos dédiés au stationnement des camping car en période d’affluence ?

Patrice Déchelette : Nous nous devons de résoudre le problème de l’affluence touristique en été, avec un manque cruel de stationnement pour les camping car. Nous disposions jusque là d’un terrain au Vert Clos qui nous était prêté chaque été par le Conseil général, le long du grand clos, mais le conseiller général du canton sud, Léon Gendre, est intervenu pour que ce terrain soit confié à un agriculteur qui l’a labouré et planté. Il est donc devenu inutilisable, nous avons tout de même pu disposer cet été de 3500 m².

Afin de trouver une solution pérenne pour le stationnement saisonnier gratuit des camping car dans la journée et des autres véhicules , nous avons procédé à l’expropriation du terrain de 2 hectares en face du cimetière, longeant la route sur la gauche quand on descend vers le Vert Clos. Il a l’énorme avantage d’être à 3 minutes à pied du centre-ville. Et il sera paysager, avec déjà la haie qui existe le long de la route de La Couarde.

C’était le seul endroit possible. Qui dit expropriation dit enquête publique, sans oublier que la Commission des Sites doit intervenir. Nous espérons donc pouvoir finaliser ce projet d’ici à 2 ans.

Un autre sujet resté très confidentiel jusqu’ici concerne l’îlot de Saint-Martin. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il y a effectivement plusieurs sujets sur l’ilôt. Le premier concerne le flou juridique dans lequel s’est trouvé le site pendant plusieurs décennies : en effet, si les quais et une bande de 6 mètres autour du Port sont une concession du Domaine Public Maritime, et que le Port, propriété du Conseil général est en gestion municipale, il y avait un problème de domanialité de l’îlot depuis 1843. Et donc les gros travaux étaient impossibles à réaliser.

L’Etat qui cherche à se désengager a récemment rétrocédé à la commune les venelles de l’îlot. Nous allons donc pouvoir engager en 2014 les travaux de rénovation de la voirie indispensables.

Par ailleurs, dans notre volonté de favoriser la vie permanente, nous allons après quelques travaux, louer l’ancien garage de la DDE (NDLR situé derrière le Cervane, en face des Embruns) à un professionnel qui ouvrira un shipchandler à l’année. Nous avons déjà un candidat, structure déjà présente dans ce type d’activité sur le sud de l’île de Ré… Nous veillerons évidemment à ce que l’activité « shipchandler » soit respectée, sans changement d’activité possible.

Nous vous avons entendu il y a quelques mois, lors de l’inauguration des travaux du Port, évoquer avec le Député Olivier Falorni les difficultés que vous rencontrez pour le terrain situé devant le Cervane et qui jouxte l’une des terrasses de la Baleine Bleue, ce dossier a t-il avancé ?

Nous sommes en procédure avec l’Etat qui entend nous vendre 255 000 € ce terrain de 255 m², propriété de la DDE, qui n’a jamais été construit ! C’est impensable et je trouve scandaleux que l’Etat vienne « faire les poches » des petites communes. Nous contestons donc ce prix et l’un des arguments que j’entends invoquer est qu’il est en zone inondable dans le cadre du PPRL. Un terrain inondable ne peut donc valoir 1000 € du m² !

Nous allons nous battre, car si ce terrain était vendu à un particulier et construit, c’est toute la configuration de ce côté de l’ilôt qui serait profondément modifiée. Le Cervane n’aurait plus de terrasse et plus aucune vue sur le port, la ruelle devant fait 4 m. Quant à la Baleine Bleue, sa terrasse serait condamnée. Je pense que nous faisons là les frais du combat « PPRL » sur l’île de Ré, dans lequel les élus se sont montrés très soudés face aux services de l’Etat…

A quelle date sont programmés les travaux d’agrandissement de la Capitainerie du Port ?

L’activité portuaire a bien progressé et les agents du Port sont à l’étroit en bas. Aussi l’extension avec la création de bureaux à l’étage leur permettra de travailler dans de bien meilleures conditions, j’espère dès 2015.

Quels sont les projets de nature « commerciale » à court terme ?

Les travaux de construction du magasin Lidl de 299 m² (donc non soumis à autorisation de la CDUC, commission départementale d’aménagement commercial) dans la zone commerciale et artisanale des Salières ont commencé début octobre, l’enseigne souhaitant ouvrir au 1^er juillet 2014 (NDLR : Après avoir enquêté, Ré à la Hune avait annoncé il y a plus de deux ans ce projet, alors que l’un de nos confrères – sur la base d’une interview d’un responsable de l’enseigne – avait rétorqué et écrit que jamais ce projet ne se ferait..). Il y aura 83 places de parking, dont 38 places en sous-sol.

Concernant l’extension de stationnement de Leclerc, il va bien falloir trouver une solution, il s’agit d’une nécessité économique. J’essaie d’expliquer à certains détracteurs du projet que sur La Rochelle et ses environs, pour 70 000 habitants, il y a 4 hypermarchés : Hyper U, les deux Leclerc et Carrefour. Or sur l’île de Ré, pour 135 000 personnes en haute saison, nous n’avons qu’une grande surface (Leclerc), deux moyennes surfaces (Intermarché), et quelques magasins de grande distribution (Carrefour Contact, U Express…), soit même pas la moitié de ce dont les Rochelais disposent.

Du côté de la Plage de la Cible, maintenant que nous avons enfin pu récupérer notre fonds, nous travaillons sur un projet de remise en état du local et avons lancé un appel d’offre pour la maîtrise d’œuvre. Nous espérons être prêts pour l’été prochain, afin qu’un professionnel puisse s’y installer pour la saison.

Enfin, en ce qui concerne les abords du Marché dans le centre-bourg, je voudrais que soient prochainement créés quelques commerces et services de proximité (par exemple : laverie automatique, cordonnerie, etc…), toujours dans une logique de vie permanente.