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De savoureuses chroniques du Café du Commerce
« Les cyclistes arrivent tôt dans l’île. Quand ils passent devant chez moi, il est midi. Ils ont faim. Ensuite, ils vont à la plage. Avant, au retour, toujours devant chez moi, d’être victimes d’une petite soif. Du coup, [il] jubile quand il contemple l’enchevêtrement de guidons devant sa terrasse : C’est presque Tiananmen.»
Cet extrait est tiré d’un article paru dans L’Express ; ce sont les mots du patron du Café du Commerce à Ars, en juin, mais nous sommes en 1993 et c’est Olivier Gouzou qui parle.
En 1969, Alfred Adam, acteur et auteur de pièces de théâtre, est propriétaire de l’hôtel- café-restaurant rebaptisé « Hôtel du Fier » lors du rachat en 1962. L’acteur nouveau propriétaire cherche un gérant pour son établissement dont la renommée remonte à la fin du XIXe siècle et à la figure tutélaire du « Père Forgue ». Nicole et Olivier Gouzou prennent la gérance de l’établissement.
«[…] le Commerce fit un retour fracassant dans nos étés et dans nos vies. Le nouveau « patron » du plus grand café de l’île aurait pu débarquer des Malouines ou de Bora Bora, il n’eût pas été plus « exotique » que notre cher Gouzou, dont le patronyme sonnait comme celui d’un oiseau des îles. Cela convenait, car il chantait à l’improviste, au naturel, avec cette voix tout à la fois chaude et légère de la basse qu’il avait été […] ». C’est ce qu’écrit Jérôme Dumoulin dans l’avant-propos du livre publié par Olivier Gouzou : Café du Commerce d’Ars en Ré, Chroniques 1969-1973, ce sont Tatave, ange-gardien et aquarelliste, Lolo Ramigeard, Pépé Gazin et Pépé Goumard dit Totor, ou encore le Grand Ménuteau et le Grand Gaby ; ces chroniques font revivre les clients du Café du Commerce à l’époque où la famille Gouzou s’installait sur l’île non encore reliée au continent.
Chapitre 5, autre personnage : « Il ne semblait pas s’ennuyer du tout dans la vie, faisant peu, ou le minimum. Personne ne le méprisait, car il ne provoquait jamais, préférant se livrer au jeu très discret de jeter parfois un oeil sur les seins des jeunes filles, libres sous des chemisiers vaporeux… ».
Au fil de ses chroniques, Olivier Gouzou évoque ceux qui ont travaillé au Café du Commerce, la fin de la saison quand on fait les comptes, l’école pour ses enfants, les jeunes résidents secondaires et les jeunes touristes de passage qui consommaient majoritairement des cafés à l’italienne : « Nous ne pouvions plus offrir le café « à la chaussette » comme jadis le « Père Forgue »… ».
Arrive la fin de la deuxième saison, un troisième enfant ; l’établissement est un grand café glacier limonadier. Viendra Michou, bonimenteur, pris de vénération pour Hélène Margaritis, puis viendra le départ. Dans une conversation fictive sur les raisons de ce départ, Olivier Gouzou s’interroge: « Pourquoi donc avez-vous quitté l’Île de Ré ?
Si je pouvais vous le dire, j’en serais bien aise », commence-t-il.
Pour un petit voyage dans le temps, « Café du Commerce d’Ars en Ré, chroniques 1969-1973 » est publié aux éditions Nicole à Plaisance du Gers et sera disponible a priori fin juillet, début août à la librairie d’Ars.
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