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Salon du livre 2018 : les mots volent au « Bois-pages » dès le 20 juillet
C’est LE grand événement littéraire de l’année, écrivains locaux et grands noms de la rentrée parisienne mêlés pour trois jours d’un festin d’auteurs.
Gourmands de lettres longtemps durent se contenter de salons privés… jeux d’entre-soi pour amateurs de bel esprit, les samedis de Mlle de Scudéry faisaient courir le tout Paris ; rivalités de fulgurances et bons mots, conversations érudites qui marquèrent la littérature et traversèrent les époques.
Ces mondanités élitistes n’ont aujourd’hui plus cours depuis que l’avènement de l’édition telle que nous la connaissons a propulsé le livre au rang d’objet démocratique en permettant à tous les publics d’accéder à la culture.
Aujourd’hui plus que jamais les écrivains vont au contact de leurs lecteurs, et c’est heureux. En marge de la célèbre foire de Paris aux allures de réunion entre professionnels, sont nées de belles manifestations en province qui les attirent pour la qualité des échanges comme à Saint-Etienne, Bordeaux, Nancy ou encore Brive qui chaque année est l’occasion pour la SNCF d’affréter un TGV à leur intention.
Parmi ces rencontres « L’île aux livres » occupe une place de choix, rendez-vous en douceur d’été très prisé des auteurs, parenthèse littéraire de moments privilégiés, opportunité rare de goûter un peu de ce que d’Ormesson appelait « la musique de l’âme ».
En 12 ans le salon a su imposer sa signature entre exigence et convivialité, à l’image de ses fondateurs Stéphane Guillot et Joschi Guitton. « Pour nous, le seul curseur c’est le plaisir » annoncent-ils en choeur !
L’année dernière, Leïla Slimani (Prix Goncourt 2016) donnait le coup d’envoi aux côtés de Gonzague Saint-Bris (un hommage lui sera rendu), Patrick Pelloux et son « Instinct de vie », Quentin Lafay, ancienne plume de Macron venu présenter en avant-première « La Place forte » et convoqué depuis à Los Angeles pour y scénariser une série politique, et bien d’autres encore…
120 auteurs, presque autant de bénévoles à la logistique, 600 ouvrages présentés, une douzaine de débats, tables rondes, conférences et 15 000 visiteurs
Et comme souvent avec les belles histoires tout est parti d’une rencontre, d’une envie simple et spontanée qui en blaguant prend son élan et dans une course presque folle, devient pari…
Car Joschi et Stéphane ont bien compris que la vie ne se met pas en équation et qu’évidemment rien de grand ne s’accomplit sans passion.
Un jour d’été 2006, Madeleine Chapsal rend visite à Stéphane Guillot dans sa pépinière au Bois-Plage. L’une aime les plantes et prend soin des mots, l’autre inversement. Tous deux se cultivent et conjuguent au futur l’idée d’un grand événement culturel que Joschi Guitton finit d’orchestrer grâce à son parcours dans l’édition.
Ensemble, ils osent ce défi que seules la bienveillance et une certaine insouciance pouvaient porter. Une première conférence est organisée avec David Servan-Schreiber (fils de coeur de la tout juste intronisée ambassadrice) : un succès ! Patrick Poivre d’Arvor joyeusement déclaré parrain dans la foulée se rallie à la cause, tandis que sont convoquées belles plumes d’ici et d’ailleurs à faire rayonner la première édition d’une manifestation que le soutien des institutionnels locaux a contribué à rendre incontournable.
L’association l’Encre et la pierre continue dès lors de tracer son sillon littéraire et de grapher Ré en majuscules (performance graff à découvrir d’ailleurs pour la première fois, à côté des traditionnelles tentes caïdales en extérieur) avec un festival à Marrakech dont c’était la 3ème édition en avril et un prix « L’île aux livres » très officiel inauguré le 13 juin par Emmanuelle de Boysson dans les jardins du chic et cosy restaurant du Palais Royal.
« Ecrits non vains »
Joschi annonce la couleur : « Cette année c’est coup de coeur, coup de poing au coeur ! Bien sûr le sujet, aussi poignant soit-il ne suffit pas à justifier la qualité d’un livre, mais, il n’empêche, nous avons été touchés par ces témoignages aussi bouleversants que bien écrits ».
À commencer par Charlotte Valandrey, invitée d’honneur 2018 avec « Chaque jour, j’écoute battre mon coeur » paru en mai. L’inoubliable interprète de Rouge baiser, revient sur son combat et sa quête de vie qui, bien que séropositive et greffée cardiaque l’amène survivante à ses cinquante ans.
Stève Lucas livre avec beaucoup d’humour et de sensibilité comment on se sauve avec une tête et deux bras pour faire le deuil de ses jambes perdues dans : « Ce jour-là, c’était la nuit ». Violaine Huisman évoque quant à elle l’amour inconditionnel et destructeur d’une mère et sa fille avec son premier roman « Fugitive parce que reine ». « Un texte renversant et un talent à suivre » assure Joschi qui me recommande également le très émouvant hommage à sa femme de Daniel Prévost « Tu ne sauras jamais combien je t’aime ».
De toutes ces épreuves c’est l’espoir qui surgit à chaque fois vainqueur pour continuer à tirer le fil qui brode la vie et tisse les instants de joie qui en créent la saveur. Point de pathos donc pour cette édition 2018 qui accueillera aussi et entre autres le sémillant Nicolas Rey, l’intrépide Mazarine Pingeot, l’aventureux Guy Boley (Lauréat du nouveaux prix Palais Royal), mais aussi les rétais fidèles dont Robert Béné, Daniel Bernard ou Luc Turlan qui régale la jeunesse…
Marie-Victoire Vergnaud
Les 20, 21 et 22 juillet dans et autour de la salle polyvalente du Bois-Plage
49 Rue des Barjottes – 17580 Bois-Plage
Entrée libre
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