Sainte-Marie, une commune authentique et dynamique

07/09/2016

Le marché des Tilleuls à La Noue, en été

Avec Sainte-Marie-de-Ré, Ré à la Hune poursuit sa série d’articles sur la vie économique et l’attractivité commerciale de chaque commune rétaise.

Avec 1441 résidences principales en 2014, en hausse par rapport à 2008 et 1500 résidences secondaires, en baisse, la Commune présente la particularité d’abriter deux centre-bourgs, avec la place d’Antioche et la place des Tilleuls.

Le maire, Gisèle Vergnon, vise les 3500 habitants permanents d’ici à 2017, le cap des 3400 ayant déjà été dépassé. Sainte- Marie est l’une des rares – voire la seule – communes à n’avoir que des commerces ouverts à l’année, qui en outre couvrent tous les besoins au quotidien, entre la supérette, les boucher-charcutier, poissonnier, fruits et légumes, boulangeries, sans oublier le tabac-presse, la pharmacie, le fleuriste, les cafés-restaurants et pizzerias.

Une commune agricole et viticole

Historiquement Sainte-Marie est une commune agricole et viticole, la coopérative maraîchère a d’ailleurs été longtemps installée à l’entrée de La Noue, avant d’être regroupée avec la coopérative des vignerons, au Bois-Plage. Vignes, pommes de terre et asperges, constituaient l’essentiel des activités d’exploitation, ces dernières ayant quasi-disparu. Les habitants de ce village pauvre, durs à la tâche, se nourrissaient aussi grâce aux pêcheries, ces fameuses écluses à poissons, leur pêche servant des ressources/monnaie d’échange. Cette dimension rurale constitue un socle identitaire très fort pour ce village à l’atmosphère très sereine, à nulle autre pareil.

Aujourd’hui encore l’activité viticole reste prépondérante dans la production agricole des 50 propriétaires ou exploitants en activité, la commune recensant 170 propriétaires, dont certains ont confié la terre à des exploitants, tandis que d’autres l’ont abandonnée. La surface en vignes représente 188 hectares sur la commune. La pomme de terre, mais aussi des activités originales, comme les fraises Bios ou encore la culture de safran, constituent d’autres initiatives.

Les douze hangars agricoles, construits notamment sous le mandat de Jacques Boucard et grâce à des subventions exceptionnelles, ont permis de stabiliser des exploitants sur la commune. D’autres sont nécessaires pour attirer de jeunes agriculteurs en maraîchage Bio notamment.

Des commerces et prestataires ouverts toute l’année

Désormais la plus peuplée à l’année, Sainte-Marie est aussi l’une des communes les plus paisibles en été, bien que l’offre d’hébergement touristique y soit abondante.

Entre les deux pôles commerciaux que constituent la place d’Antioche et la place des Tilleuls, avec leurs marchés et leurs commerçants à l’année, le quartier commercial de la rue du 14 juillet, près de la Vierge Morande fait figure de lien et constitue un site incontournable avec son Carrefour Contact et sa pharmacie, ainsi que quelques prestataires de services.

Autrefois la place de l’Eglise abritait un café/épicerie qui animait le quartier, ce commerce a malheureusement disparu il y a plus de 40 ans. La Commune s’y est intéressée en 2008, pour que se crée une boulangerie/glacier/cartes postales, mais les nouvelles normes réglementaires engendraient des coûts prohibitifs, avec une surface consacrée à la vente trop exiguë.

La volonté de créer de toutes pièces la place d’Antioche, émise par le maire Mr Chaigne, a abouti sous la mandat de Jacques Boucard, qui a ainsi regroupé la Poste, l’office de tourisme, la salle des fêtes et l’ensemble des commerces grâce à des locaux dont la commune est propriétaire et maîtrise la destination via les baux commerciaux. Un pôle médical s’y est aussi installé, regroupant deux médecins, un gynécologue, un dentiste et un kinésithérapeute.

Toute l’année un poissonnier et un marchand de fruits et légumes officient sur le marché de la place d’Antioche, qui accueille désormais en saison jusqu’à 42 commerces. Cela a été le résultat d’une volonté politique forte des élus qui se sont succédé, il a fallu convaincre les bancs de marché de venir s’y installer, le monde attirant le monde… Le marché de la place des Tilleuls à La Noue regroupe 69 commerçants en plein été, en alimentaire et non alimentaire, et est très apprécié pour son charme authentique. Un marchand de fruits et légumes y est présent toute l’année, tous les jours, ainsi qu’un stand de moules et d’huîtres certains jours.

Le marché de la place d’Antioche, un pôle de commerce de Sainte-Marie-de-Ré — Le marché de la place d’Antioche, un dimanche de septembre

Au total, 190 commerces et prestataires de services sont en activité à Sainte-Marie, ce qui est considérable pour une commune rurale.

De nouveaux projets économiques

Un autre projet devrait voir le jour d’ici quelques années. En effet, la Commune a préempté le terrain qui était à vendre mitoyen aux commerces de la place d’Antioche, au prix bien négocié de 420 000 € (mis en vente initialement à 650 000 €). L’idée des élus qui assureront la construction des bâtiments est que viennent s’y installer des commerces complémentaires (bar, sauniers, poissonnerie, épicerie à la pesée, restaurant, boutique…) au rez-de-chaussée, tandis que des logements sont envisagés au 1er étage, en location ou en primo accession à la propriété.

Concernant la salle d’Antioche, elle va être louée pour une année à La Maline à partir de septembre 2017 pour faire office de salle de cinéma, durant les travaux d’agrandissement de la structure de spectacle couardaise. L’idée étant ensuite d’y installer une halle de marché couverte. L’étude du projet est prévue en 2017, pour un début des travaux en septembre 2018 et une livraison avant la saison 2019.

La Zone Artisanale des Clémorinands constitue un autre pôle économique essentiel de la commune, regroupant beaucoup des 70 artisans de la commune, bien qu’un certain nombre soit disséminé dans le village. Si le BTP représente une bonne part des activités, la commune abrite aussi des artisans alimentaires, comme la Biscuiterie de Ré, l’atelier de fabrication du glacier La Matinière, ou encore les Bières de Ré…

Le projet d’extension de la Zone Artisanale en face des Clémorinands, sur le « no man’s land » situé de l’autre côté de la route départementale reliant La Noue à La Flotte, s’il a reçu par deux fois le soutien de l’ancienne présidente de Région, Ségolène Royal, venue sur place, est toujours en attente auprès de la DREAL et du Ministère depuis plus de deux ans, s’agissant d’un Site Classé. Porté par une volonté politique forte de Gisèle Vergnon et du conseil municipal, le projet très abouti au plan environnemental, modèle du genre, se heurte à un blocage « administratif » d’autant plus incompréhensible pour les élus maritais qu’il borde la départementale reliant Le Bois, Saint-Martin et La Flotte, qui va être élargie à 6 mètres. Sainte-Marie ne comprend pas pourquoi elle doit d’un côté subir le trafic routier dense des camions qui empruntent cet itinéraire, et voir de l’autre son projet d’extension de ZA bloqué. D’autant qu’il était inscrit au SCOT, non retoqué par l’Etat.

Le Cours des Tilleuls, sorte de « route des arts » ?

L’ouverture de l’Atelier Dazelle qui devait avoir lieu en juin 2016 est suspendue à l’expertise en cours, suite à des remontées d’eau, visant à établir les responsabilités. Cinq artisans d’art vont s’y installer prochainement, au côté de l’association Ile, art et culture. L’idée du Maire est que la Noue s’articule autour de l’art, avec l’Atelier Dazelle, des expositions dans l’ancienne école, du théâtre d’improvisation, et d’autres activités artistiques, ainsi que – elle l’espère – l’installation de galeries d’art et d’une résidence pour artistes. Les travaux du Cours des Tilleuls doivent débuter très prochainement, pour s’achever en avril 2017.

Par ailleurs, en face de la mairie, le projet consistant à transformer l’ancien bâtiment de 250 m2 de Pôle Emploi en pépinière d’Entreprises ou espace de co-working n’a pas pour le moment soulevé un enthousiasme fou, Gisèle Vergnon persiste toutefois à y croire et aimerait que le projet de pépinière d’entreprises évoqué par Lionel Quillet début 2016 puisse éventuellement s’y implanter.

Une forte capacité d’accueil touristique

En termes de capacité touristique, Sainte-Marie héberge certains des plus gros établissements de l’île, avec l’hôtel-thalassothérapie Atalante, le domaine hôtelier des Grenettes, le Peu Breton, les Vignes de la Chapelle et Petit Déj, ces cinq hôtels de 2 à 4 étoiles représentant une capacité de 220 chambres, mais aussi quatre campings 2 étoiles d’une capacité totale de 754 emplacements, un village vacances de 40 appartements, six résidences meublées proposant 40 maisonnettes, 84 meublés classés en maisons ou appartements, ainsi que 25 chambres d’hôtes déclarées. On peut donc évaluer sa capacité d’accueil à entre 4000 et 5000 personnes, d’autant plus que les résidents louent de plus en plus une chambre dans leur habitation !

Ces infrastructures touristiques participent grandement au dynamisme économique de Sainte- Marie et à son attractivité, dans un cadre authentique et naturel, avec la côte sauvage et les paysages très diversifiés.

Nathalie Vauchez