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Saint-Martin, son port, ses travaux : le point avec Patrice Déchelette
Des travaux à la circulation en passant par les chausse-trappes de la loi NOTRe, la saison hivernale n’aura pas été de tout repos à Saint-Martin. Des sujets gérés à ceux plus incertains, rencontre avec l’édile de la capitale rétaise.
Il y a des travaux dont on connaît le pourquoi et d’autres pour lesquels c’est moins clair. A quelques semaines des vacances de printemps, des panneaux signalent déviations, interdictions et routes barrées. Bref, il y a de quoi y perdre son code de la route. Il y a aussi le musée et, dans un tout autre registre, cette épée de Damoclès au-dessus du port, si serein dans la lumière du printemps.
Musée : les travaux suivent leur cours
Depuis l’automne, l’Hôtel de Clerjotte est sous échafaudages. Trop longtemps délaissé, le bâtiment avait besoin de travaux de toiture, enduits et menuiseries extérieures. Et Patrice Déchelette est satisfait. Le dossier a été bien préparé avec l’Architecte des Bâtiments de France, Philippe Villeneuve, et l’appel d’offres a sélectionné des entreprises de grande qualité, tous spécialistes en leur domaine. Clerjotte se refait une beauté pour un budget d’environ un million d’euros.
Victor Bouthillier / Emile Atgier : un gros chantier
Ce sont “LES” travaux de l’hiver et ils doivent s’achever dans quelques semaines. C’est donc au pas cadencé que les ouvriers travaillent à ce pavage à l’ancienne qui fait tout le cachet de l’avenue Victor Bouthillier. Les artisans ont réussi à reproduire le bombé du 18ème siècle tout en réglant les problèmes de stationnement (les bas de caisses en prenaient un coup). A noter là encore un travail remarquable, et une contrainte à respecter absolument : les trois semaines de séchage. Et si Patrice Déchelette insiste là-dessus, c’est parce que certains se croient autorisés à emprunter la voie alors qu’elle est interdite.
Quant à la rue Emile Atgier elle sera, une fois terminée, méconnaissable. Entièrement restaurée et embellie de bacs à fleurs, elle incitera à la promenade. Hôteliers et commerçants prennent leur mal en patience, tous ravis de la revalorisation du périmètre.
Mais que se passe-t-il rue de l’Hôpital ?
Depuis quelques semaines, la rue de l’Hôpital n’est plus accessible, sauf aux riverains, obligeant à un grand détour par la rue des Remparts prise en sens inverse, pour rejoindre la place de la République. En cause, des travaux, privés ceux-là, du côté du Fossé des Archers où est en train de naître « Le Domaine des Sens », en mal de raccordements à l’électricité. Le transformateur étant dans les locaux de la CdC, il était nécessaire de fermer le haut de la rue, explique Patrice Déchelette, précisant que la commune n’a rien à voir dans l’affaire, sauf à protéger les arrêtés, les travaux et bien sûr, les citoyens.
Rue Aristide Briand, le sens interdit est maintenu
Il avait créé sa petite polémique l’été dernier et fait l’objet d’une pétition adressée au Maire qui avait promis de faire un bilan. Il est fait et positif. En venant de la Porte des Campani, la circulation à sens unique de la rue Aristide Briand est donc maintenue. « Il y eu moins d’accidents » affirme Patrice Déchelette, rappelant qu’il « travaille pour l’intérêt général ».
Pour conclure la question travaux, il en est une qui titille : pourquoi avoir ajouté a posteriori ces barrières de métal tout le long de la rue du Général Lapasset si joliment refaite ? Tout simplement en raison du manque de civisme, admet avec regret Patrice Déchelette, et des stationnements sur les trottoirs. « Il fallait protéger piétons et poussettes des incivilités, et pour cela les croisillons se sont avérés obligatoires », conclut-il.
Le port, vrai sujet d’inquiétude
Ce n’est plus une nouvelle mais le Maire de Saint-Martin refuse d’avaler la pilule : à dater du 1er janvier 2020 et selon application de la loi NOTRe, la gestion du port de Saint-Martin reviendra au département.
La communication en panne
A l’origine, la loi NOTRe permettait aux communes de délibérer pour prendre la compétence de leur port. Décision prise à l’unanimité du Conseil Municipal de Saint-Martin le 24 mars 2016. Mais, explique Patrice Déchelette, « cette décision a été balayée par le Préfet de Région ». Un peu plus tard, une entrevue au Conseil départemental confirmera cette reprise du Port. Patrice Déchelette dénonce un « déni de démocratie ». C’est que le port est non seulement le poumon économique mais aussi le coeur battant de la commune. Et M. le Maire d’égrener une à une les autorisations à demander que ce soit pour la Fête du Coquillage, les décorations de Noël, les animations musicales de l’été ou encore le Festival Jazz en Ré (pourquoi pas contraint à un dédommagement pour le manque à gagner du parking de la Courtine), sans oublier l’augmentation éventuelle des tarifs portuaires ou celle des amodiations. « Nous ne voulons pas de sélection par l’argent » martèle Patrice Déchelette, déplorant de n’avoir aujourd’hui aucun interlocuteur sur le sujet.
Alors M. le Maire a écrit. Au Président du Sénat Gérard Larcher, à Sébastien Lecornu et Julien Denormandie, et même au Président de la République dont il a reçu une réponse qu’il sort d’un dossier. Sur celle-ci, le chef de l’Etat reconnaît « que la répartition des compétences et une application mécanique et parfois trop stricte de la loi NOTRe ont pu être sources de dysfonctionnements et de déceptions ». Une réponse qui reste sybilline quand le temps presse.
« Compréhensif mais pas complaisant »
Pour l’heure, Patrice Déchelette attend, conscient néanmoins d’être « le pot de terre contre le pot de fer ». « Nous allons être devant le fait accompli à un moment », poursuit-il. C’est-à-dire face à une Convention. Mais que laissera-t-elle à la Commune, « le nettoyage et les plantations ? » fustige M. le Maire qui s’affirme « compréhensif mais pas complaisant ». Et puis n’oublions pas que les remparts du port de Saint-Martin sont un site classé UNESCO. “Que va-t-il se passer ?” remarque M. le Maire, rappelant qu’au regard de l’UNESCO, « si un seul site est défaillant, il fait tomber l’ensemble », soit les autres sites classés simultanément aux fortifications martinaises. Alors que demande Patrice Déchelette ? Une Convention. Mais telle qu’elle était antérieurement.
Constatant que leurs compétences semblent se réduire inexorablement, l’édile se demande par ailleurs ce qu’il restera à terme, aux élus communaux.
Pauline Leriche Rouard
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