- Environnement & Patrimoine
- Patrimoine
- Carnet de voyages(s)...
Saint-Martin ou le patrimoine triomphant
Des dix villages insulaires, il est celui que les visiteurs d’un jour ou de toujours ne peuvent manquer de découvrir…
Bien sûr, disons-le de suite sauf à s’attirer quelques remarques, le patrimoine est aussi ailleurs sur l’île de Ré… et chaque village est, à juste titre, fier du sien. Mais il flotte ici, le parfum de l’Histoire, la grande. Il se renifle à longs traits devant l’océan mais aussi face à la Poudrière ou à l’église aux tours mortellement blessées, bien sûr dans les salles du musée et encore dans rues et venelles. N’oublions pas que Saint- Martin, encore capitale administrative de l’île, était autrefois la capitale tout court. Et ce n’est pas rien…
Un port inoubliable
Et incontestablement élément de patrimoine, historique, architectural et maritime. C’est autour de lui que s’organisait la vie de la cité et si ses activités ont bien changé, il reste incontournable. A commencer pour les bateaux qui jettent l’ancre ici à l’année ou seulement pour quelques jours, les plaisanciers y trouvant capitainerie et de quoi se ravitailler en carburant. C’est autour de ses quais que s’étalent restaurants et terrasses, de là encore que se rejoint le marché et bien sûr les remparts du haut desquels les couchers de soleil sont autant de moments précieux. Le port, on y descend, on en remonte, on s’y retrouve été comme hiver et sans jamais se lasser du paysage offert par son îlot central si singulier.
Trait d’union vers les hauteurs
Les hauteurs sont un grand mot mais quand même, elles montent les rues Jean Jaurès et de Sully. Dans la première, nombre de boutiques plutôt saisonnières, dans la seconde des boutiques encore, une galerie d’art mais aussi librairie, pharmacie et bureau de tabacs ouverts à l’année. En haut, l’église à la silhouette dentelée, où une halte est nécessaire pour se hisser jusqu’à son clocher et embrasser d’un seul regard une vue magnifique sur le port et bien au-delà. Passée l’église et plus haut encore, la place de la République autrefois place Royale. Enlacée de marronniers séculaires, on y trouve mairie, école, bibliothèque et bureau de poste. Un centre administratif à ciel ouvert se prolongeant par le siège de la Communauté de Communes insulaire (bâtiment historique lui aussi). Par-delà enfin et tout contre les remparts côté terre, le camping municipal niché dans la verdure.
Au fil des venelles…
On s’y perd avec plaisir, les mois de mai et juin étant sans conteste les plus délicieux. L’air embaume de parfums de glycine, jasmin et chèvrefeuille, de somptueux rosiers grimpent le long des façades et les passeroses ondulent leurs couleurs chatoyantes sous la brise. Au printemps, Saint-Martin brille de tout son éclat, celui d’une cité élégante où vivaient autrefois les seigneurs de Ré. Au détour d’une rue, des éléments remarquables, là une tête de mort enchâssée dans une façade, ailleurs une maison aux volets rouges car appartenant autrefois à un vigneron. Derrière les façades des demeures d’armateurs comme des maisons plus modestes, Saint-Martin cultive le goût du secret.
De retour sur le port…
Direction le parc de la Barbette où depuis des décennies se retrouvent les enfants friands de manèges et gourmandises sucrées. En face ou presque, le musée Ernest Cognacq, musée de l’Ile de Ré, où découvrir l’histoire du territoire à travers un parcours dédié mais aussi des expositions temporaires, patrimoniales ou artistiques.
A travers les arbres du parc ou en empruntant le sentier filant le long des remparts, rejoignons la citadelle aujourd’hui centre pénitentiaire et d’où partaient autrefois les prisonniers à destination du bagne. Quelques mètres encore et nous voilà plage de La Cible, récemment dotée d’une zone de mouillage. Résidentiel, le quartier du même nom est évidemment plus récent que le Saint-Martin historique protégé par la forteresse Vauban, conçue pour pouvoir accueillir toute la population de l’Ile en des temps où les Anglais n’étaient pas de paisibles résidents secondaires.
Extra-muros
Et oui, à Saint-Martin on parle d intra et extra muros. Snobisme de Martinais de souche ? Plutôt réalité géographique et nécessité économique. Avec l’essor du tourisme et les besoins en commerces et services, Saint-Martin s’est échappé des bras de son étoile de pierre pour assurer son évolution. Quittant la plage de La Cible, remontée possible vers le plus récent centre commercial. De l’autre côté du rond-point de la Porte Toiras, cabinets médicaux, laboratoire d’analyses et de radiologie sont facilement accessibles, tandis que d’autres supermarchés et le centre aquatique AquaRé se rejoignent par la longue avenue de Philippsburg. Mais sans aller jusque-là, à droite au prochain rond-point, direction le Collège des Salières, son internat et le stade. Plus loin qu’y a-t-il ? Camping et centre de vacances, les bois, et ensuite… les limites de Saint-Martin sont atteintes. Nous voilà au Bois-Plage mais ça c’est une autre histoire…
Où que l’on aille sur l’Ile de Ré, impossible d’échapper à Saint-Martin, village aux remparts classés par l’UNESCO en hommage au génie de l’ingénieur du roi Soleil, Sébastien Le Prestre de Vauban, nous rappelant l’histoire mouvementée d’un territoire en avant-poste de La Rochelle, un port au riche passé commercial, le charme indéniable de ses venelles pavées où se laissent entrevoir, lorsque les portes en sont ouvertes, de magnifiques jardins et demeures.
Il paraît que Saint-Martin est le Saint- Tropez de l’Atlantique… et si c’était plutôt Saint-Tropez qui était le Saint- Martin de la Méditerranée ?
Lire aussi
-
Environnement & Patrimoine
L’île de Ré et La Rochelle, un destin lié… jusque dans les commémorations
Dans le cadre des 400 ans des guerres de religion, la Communauté de communes de l’île de Ré, la ville de La Rochelle et La Rochelle Université organisent un colloque scientifique, ouvert au grand public, du 27 au 29 novembre.
-
Environnement & Patrimoine
AlimenTerre, engagé pour une alimentation éthique
Les 25 et 26 novembre, le festival AlimenTerre se tiendra sur l’île de Ré. Trois projections documentaires suivies de temps d’échange sont programmées à La Maline. Présentation avec l’un des co-organisateurs sur l’île de Ré de ce festival international, Geoffroy Maincent.
-
Environnement & Patrimoine
Grand Port Maritime : MAT-Ré reste vigilante
Après avoir été longtemps isolée, l’association rétaise entretient désormais des relations avec la gouvernance portuaire, avec les autres associations et élargit ses sujets de vigilance.
Je souhaite réagir à cet article