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Saint-Martin : Conseil municipal serein… enfin presque
Pas moins de 30 pages composaient l’ordre du jour du dernier Conseil municipal de l’année, une large place étant donnée au budget primitif 2022. Sans oublier une fin tonitruante…
L’exercice est long et fastidieux mais il est d’usage. Un long chapitre consacré aux Finances ouvre ce Conseil municipal du lundi 13 décembre en vue de la préparation du budget 2022, « le 15ème du Maire Patrice Déchelette », précise son premier adjoint Alain Bednarek, évoquant « une gestion exemplaire ». Deux autres chapitres seront dédiés respectivement aux ressources humaines et à l’administration générale, avant une conclusion menée sur un tout autre ton par Patrice Déchelette, très remonté contre la dernière démarche des deux conseillers départementaux Patrice Raffarin et Véronique Richez-Lerouge.
Tarifs en (très) légère augmentation
Elle sera de 1,5% pour 2022 sur les tarifs inscrits au budget principal de la commune. Alain Bednarek déroule patiemment la longue liste de prestations et services concernés, allant des cabines de bains de la plage de La Cible à l’occupation du domaine public en passant par la location des différentes salles municipales sans oublier le Musée Ernest Cognacq et les animations rythmant la vie martinaise. De nombreux chiffres votés à l’unanimité, marché et camping voyant également une augmentation de 1,5%.
S’ensuivra une présentation rapide du budget primitif de la commune ainsi que des budgets annexes du marché, des commerces, du camping et de l’écotaxe, tous disponibles à la consultation publique sur le site internet de la commune.
La police municipale bientôt armée
Bien qu’il relève du seul pouvoir du Maire, le dernier point du chapitre consacré au Personnel demande « l’avis préalable du Conseil municipal » sur l’armement des policiers municipaux. Prenant la parole, Patrice Déchelette explique cette initiative par « une évolution de leur rôle et missions ». La décision fait suite à « une présentation par la Police municipale sur la possibilité d’être armée », explique M. le Maire, celle-ci ayant reçu « l’avis favorable des élus présents ». « Il y a des garde-fous, il n’est pas question de faire Chicago à Saint-Martin », précise-t-il. Pour prétendre à une arme, les policiers devront en effet passer des tests et être déclarés aptes.
Mise au vote, la décision est validée à une abstention près.
Au chevet du patrimoine
Suite au diagnostic sanitaire établi en 2018 par l’Architecte en Chef des Monuments Historiques Philippe Villeneuve, les travaux de restauration de La Poudrière sont inscrits au programme 2022, avec une « mauvaise surprise sur l’actualisation du coût de la restauration, nécessitant de réajuster la demande de subventions », a précisé Patrice Déchelette dès l’ouverture du Conseil municipal. Le budget de 526 402 € TTC sera financé à hauteur de 40% par la DRAC, 20% par le Conseil départemental, 15% par la Région, le solde relevant des fonds propres de la commune.
Autre sujet d’inquiétude, les remparts du côté du Vert Clos. « Plus on attend, plus ça creuse », explique Patrice Déchelette, évoquant le diagnostic de l’ingénieur aux Bâtiments de France Stéphane Gardre en mai dernier. Suite au refus d’effectuer des travaux d’urgence (soit en coulant du béton), le travail sera donc définitif. Il s’agira de « rejointoyer les murs de parements de pierre et de conforter les maçonneries », en vue d’une « réparation complète des trous et brèches ». Une opération incontournable qui s’élèvera à près de 165 000 € TTC, financé à 40% par la DRAC, 20% par le Département et 40% par la commune.
Citons également l’approbation de la Convention de prestations entre le Département et la commune pour la gestion du port de Saint-Martin, la municipalité fournissant un « appui technique » permettant l’intervention des Services Propreté et Espaces verts ainsi que celle de la police municipale.
Enfin, dernier sujet à l’ordre du jour, l’entrée dans les collections du Musée Ernest Cognacq de différents dons de la part de l’AAMEC, de M. Michel Drouart et son épouse, de M. Héraud et de M. Jacques Boucard, que le Maire de Saint-Martin ne manque pas de remercier chaleureusement.
Pauline Leriche Rouard
Encadré
Les remparts de la colère
Celle de Patrice Déchelette qui conclut ce Conseil municipal du 13 décembre par l’un de ses « coups de gueule », plutôt rares mais expressifs.
En cause, un courrier des Conseillers départementaux Véronique Richez-Lerouge et Patrice Raffarin à l’attention de l’Architecte des Bâtiments de France de Charente-Maritime. Le sujet ? Les fortifications Vauban victimes selon eux d’une « une absence flagrante d’entretien indigne d’un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO », selon les termes cités par l’élu martinais, qui les considère comme « une mise en accusation ».
« On ne porte pas des jugements de valeur comme ça », affirme Patrice Déchelette précisant n’avoir reçu « aucune demande de renseignement ni démarche de vérification » de la part des élus précités.
Egalement évoqués dans ce courrier, des arbres qui gêneraient la vue sur la Porte Thoiras côté extra muros. « Ils ne relèvent pas de la commune mais du domaine de la pénitentiaire », s’indigne Patrice Déchelette. Et puis d’ailleurs, que faudrait-il faire, les abattre ?
« On nous a déjà traité de lâches, maintenant on nous traite d’incompétents », martèle Patrice Déchelette, se rappelant un post sur les réseaux sociaux qui avait fait couler beaucoup d’encre après les élections.
« On est dans l’inacceptable », conclut le Maire de Saint-Martin devant l’équipe municipale, à l’heure où justement, l’œuvre de Vauban est inscrite au budget.
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